Bientôt une heure que j'attends chez mon dentiste dont c'est ma deuxième visite. Et pourtant, moi qui suis souvent impatient , je n'ai pas trouvé le temps long ? Bizarre. La personne suivante arrive et me dit qu'elle est venue avec un quart d'heure de retard sur son rendez vous car elle sait que ce chirurgien dentiste est réputé pour ses retards chroniques.Ce qui me questionne finalement dans cette petite expérience, c'est le fait que je manifeste presque pas de tension ou de crispation malgré la légitimité que pourraient avoir ces états d'être. Et finalement, est posée la question de comment chacun de nous gère ses impatiences et ces temps d'attente qu'ils soient liés à un rendez vous chez un professionnel de santé, un temps d'attente pour un moyen de transport dans une gare, une station de tram ou de métro, de bus, ou banalement l'attente à une caisse de grande surface. Ma première réflexion sur le fait que je n'étais pas agaçé ou énervé par l'attente tenait au fait que je n'avais pas de contrainte immédiate après, que j'ai trouvé même du plaisir à consulter des revues qui ne font pas partie de mon répertoire comme la revue Gala, vitrine des people de la planète ( je suis incollable désormais sur l'actrice Sophie Marceau et sa manière de vivre...en tout cas telle qu'elle est présentée). Et finalement, ce rendez vous situé à la fin d'une semaine dense en activités, en stress positif a été pour moi un petit oasis de pause bienvenu à ce moment là. Une belle leçon de vie : comment un temps d'attente inhabituel sans certitude de durée se transforme en moment agréable parce que je l'ai investi en répondant à mon besoin de pause et d'évasion.
Première clé proposée pour gérer l'impatience : se poser la question :
" quel besoin je peux nourrir pendant ce temps d'attente que je ne maîtrise pas ?"
L'impatience nous habite aussi quand nous espérons une nouvelle, l'arrivée d'une commande par la poste, la réponse à un projet et que la réponse tarde. Cet état d'être crée de l'excitation et de la tension. Elle peut se vivre positivement si je canalise cette énergie brute avec deux questions simples :
- Est ce que j'ai le pouvoir d'obtenir une réponse plus rapidement ?
- Est-il vital pour moi que j'obtienne une réponse rapidement ?
Si la réponse, après réflexion, est non à ces deux questions, vous permettrez alors à votre mental impatient de se libérer de cette pression. Enfin, en m'inspirant d'une réflexion pertinente du psychiatre Christophe André, et si nos impatiences du " tout, tout de suite" étaient des signaux pour nous inviter à préserver du temps entre le désir et sa réalisation, des signaux pour nous inviter à davantage habiter le présent , ici et maintenant.
Déjà, Jean De La Fontaine, notre grand fabuliste français, avait bien saisi l'importance d'apprivoiser l'impatience avec la célèbre conclusion de la fable du Lion et du Rat que des milliers d'écoliers ont récité. Rappelez vous, le rat qui ronge avec ses petites dents le filet dans lequel le lion s'est pris et dans lequel il s'est débattu sans succès et lequel rat réussit avec patience et persévérance à libérer le roi des animaux. Je vous laisse déguster cette conclusion saluant la victoire du petit rat sauveur du grand lion :
"Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage".
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