Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 août 2020 7 09 /08 /août /2020 22:01

Episode 1 : se lever avec la sagesse.

La période inédite du confinement a nourri beaucoup de discours, d’hypothèses, et même d’espoir sur le monde d’après qui aurait retenu les leçons de cette crise sanitaire et profondément écologique. Or je constate que beaucoup sont repartis dans des modes de vie comme avant, comme si ce confinement n’avait été qu’une parenthèse. A tous les niveaux, force est de constater des comportements de gouvernants déniant la réalité, et se voilant la face devant les drames dans leur propre pays. Donald Trump, président des Etats-Unis essentiellement obnubilé pour sa réélection, avec un cynisme affiché, donne priorité à la relance économique au détriment d’une protection sanitaire des populations. Au Brésil, Jair Bolsonaro, président depuis 2019 cautionne la déforestation intensive de l’Amazonie, grand poumon vert de biodiversité de la planète…en accusant même les ONG d’en être responsables ! Deux exemples parmi d’autres…

Aussi, en réponse à cette médiatisation publicitaire de ces comportements irresponsables de chefs d’Etat et autres décideurs politiques et économiques, il me semble opportun de revenir à la Sagesse, à redonner force et visibilité à la Sagesse dans un monde qui en manque terriblement. C’est dans cette perspective que j’ai choisi d’ouvrir une série d’articles autour de ce thème.

Sagesse, quelle définition ?

Selon le centre national des ressources textuelles et lexicales, la sagesse serait d’abord «  la connaissance du vrai et du bien fondé sur la raison et l’expérience ». Deux attitudes intérieures sont souvent rattachées à la sagesse : la lucidité ou clairvoyance et le discernement ou l’art de décider de manière juste. Sur un plan spirituel et celui de la foi chrétienne, la sagesse est reconnue comme un don de l’esprit saint , don pour le service de Dieu et des hommes.

En quête moi-même d’une sagesse intérieure, j’ai relu récemment l’ouvrage collectif « se  changer, changer le monde »

avec des contributions d’hommes reconnus pour leur sagesse dans leur domaine : Christophe André, psychiatre à Paris, auteur de nombreux ouvrages et très ancré dans la méditation de pleine conscience, Jon Kabat-Zinn, professeur de biologie moléculaire aux Etats-Unis et pionnier de la mindfulness ou méditation de pleine conscience, Pierre Rabhi, écrivain philosophe, pionnier de l’agriculture biologique fondateur du mouvement citoyen les colibris,  et Matthieu Ricard, moine bouddhiste porte-parole du  Dalaï-lama. Une conviction qui relie ces quatre hommes : pour aller vers une transformation du monde hors de ses violences, de la destruction de la biodiversité, d’une surconsommation matérielle et d’un mal être social , sans parler des problèmes de santé… le combat militant commence d’abord par soi-même, par un travail sur soi. « En portant l’humanité en lui, chaque être humain en est responsable à sa mesure », rappelle Edgard Morin, sociologue éclairant de 98 ans. Ainsi, chacun de nous au sein de cette vaste population de plus de 7 milliards d’habitants sur terre, quelle que soit sa situation socio-économique, sa marge de manœuvre, porte en lui des graines de solutions pour un monde  plus juste.

En référence à ce livre que je ne peux que recommander pour vous engager dans ce travail sur soi pour le monde, chaque auteur a été invité à résumer ses convictions par trois pistes d’action. Je ne peux, dans cet article, toutes les reprendre. J’en ai sélectionné trois qui me semblent assez en phase avec nos conditionnements actuels :

1 En matière de détox digitale, faire en sorte que notre premier geste de la journée ne soit pas d’allumer notre ordinateur et de consulter nos mails ou notre mur facebook mais de nous asseoir, de respirer, de méditer. ( Christophe André)

2 En terme de pratique de l’altruisme, vérifier nos motivations. Il est également utile de vérifier constamment notre motivation. «  Notre motivation est-elle altruiste ou égoïste ? Recherchons nous le bien de quelques-uns ou du plus grand nombre ? ( Matthieu Ricard)

3 Incarner l’utopie dans nos choix de consommateurs. Nos choix de consommation sont importants. Cependant, chaque fois que je fais le plein d’essence, je donne de l’argent aux multinationales contre lesquelles je fulmine. Je ne peux nier les contradictions dans lesquelles je me trouve emprisonné. Nous sommes tous pris dans un système que nous ne cessons de récuser…Le temps est venu de sortir de l’envoûtement pour incarner les utopies créatrices d’un monde tangible fondé sur la conscience. (Pierre Rabhi)

 

Et si, dès demain matin, chacun de nous se levait avec une intention de sagesse

laissée à son inspiration sans ordinateur ?

Partager cet article
Repost0
5 janvier 2019 6 05 /01 /janvier /2019 22:32

Drôle de titre ! Ecouter le silence à l'intérieur de quoi, de qui ?

Thierry Janssen, chirurgien, psychothérapeute et maintenant acompagnant psychospirituel, nous livre un témoignage cash, direct, authentique à travers ombres et lumières de sa quête de silence intérieur pour se retrouver plus en conscience avec lui-même. Avec pédagogie et douceur, il nous invite à entrer dans ce cheminement pour sortir des conditionnements du mental et avancer vers la "pure conscience", celle qui , comme l'oeil du cyclone, nous offre un espace de paix, d'amour quand le mental, les émotions sont tourbillonnantes et non maitrisables. J'ai retenu et goûté quelques perles puisées dans un chemin balisé de 22 chapitres depuis "constater", en passant par ouvrir le coeur, apaiser l'Ego jusqu'à s'éveiller à l'essentiel, être.

Première perle, une clarification sans jargon de mots importants dans cette voie du silence : le mental, l'Ego, et la conscience.

Le mental représente l"ensemble des capacités cérébrales qui nous permettent de penser. L'Ego est l'identité que notre mental nous attribue avec le "Je". Il génère en nous le sentiment d'exister et d'être séparé de notre environnement. Il nous entraine à poser des actes en permanence pour éviter que notre moi connaisse la peur de disparaitre.

La conscience dénommée par Thierry Janssen "pure conscience" se perçoit essentiellement  par une pratique méditative. En apaisant  et même en déactivant le mental, elle constate (sans jugement) et elle accueille ce qui est. Elle est paisible, silencieuse et aimante.

C'est le passage du mental à la conscience que Thierry Janssen a vécu à travers une expérience qu'il qualifie d'extra-ordinaire qui est la clef de voûte de sa démarche. Dans ce long et persévérant cheminement , deux outils pratiques émergent et peuvent rassurer le lecteur sur le " Comment faire". Ce sont deux autres perles :

- un journal intime au service de l'éveil de sa conscience. Espace silencieux, je peux regarder mon "moi" et lui dire des vérités. Le but n'est pas de se raconter des histoires mais plutôt  de se poser les questions à propos des intentions de nos actes.

- une descente sans scaphandre dans le silence de nos profondeurs structurée en quatre paliers de plongée :(1)

1 se poser, se déposer, se reposer

2 ouvrir son coeur

3 écouter le silence à l'intérieur

4 devenir le silence.

Loin d'un propos nombrilic, Thierry Janssen milite pour que les enfants bénéficient dès leur plus jeune âge d'une éducation au silence, prévention contre toute forme de violence.

" Si nous apprenions à nos enfants à plonger régulièrement dans le silence, devenus adultes, ils ne feront plus la guerre au monde mais ils en prendraient soin.

Utopie du futur ou urgence écologique ?

(1) sur le site www.edlpt.com ( école de la présence thérapeutique crée par Thierry Janssen), rubrique méditation et vous découvrirez un audio et une vidéo sur cette descente en 4 paliers au fond du silence intérieur. La voix de Thierry douce, apaisée avec des temps de silence facilite cette descente qui requiert un engagement fort et durable..

 

 

Partager cet article
Repost0
17 juin 2018 7 17 /06 /juin /2018 17:55

Il est agréable à tenir en main avec une page de couverture jaune et noire, il est concis et didactique avec une partie en fin de chaque chapitre, " facilitateurs, soyez attentifs !". Et il est écrit à trois mains par Fabien, Odile et Gilles. Je les connais bien tous les trois et je vous dirai bientôt pourquoi.

Mais de qui parlons-nous ?

Dernier né des ouvrages peu nombreux sur le Codéveloppement professionnel après celui des pères fondateurs québécois, Claude Champagne et Adrien Payette ( oui, c'est bien leur nom et ce n'est pas une blague),  et les premiers transmetteurs en France avec Anne Hoffner et Dominique Delaunay. Son nom : Le codéveloppement professionnel, guide du facilitateur.

 

Juste un rapide résumé sur le codéveloppement pour le lecteur qui le découvre dans cet article.

Le Codéveloppement professionnel est un processus d'intelligence collective qui concerne des petits groupes de 6 à 8 personnes. Le but est d'offrir à tour de rôle à un participant la possibilité d'être écouté avec authenticité, bienveillance et confidentialité  ( le fameux ABC) sur un projet, un problème ou une préoccupation avec une démarche très méthodologique en 6 étapes. A la différence d'un groupe traditionnel d'échange de pratique, le Codev invite une centration sur une situation de manière plus longue et approfondie (2h 30 à 3h pour une séance). L'espace temps offre la possibilité d'une très grande créativité du groupe autour de celui ou celle qui a accepté de partager sa situation.

Quel bonus apporte ce nouveau livre pratique co écrit à trois mains ?

D'abord, en toute transparence, je tiens à préciser que j'ai eu la chance de vivre une formation de facilitateur au Codev avec Fabien Rodhain et son organisme Codéveloppement Académy et que parmi les participants coachs, il y avait Odile Denayer et Gilles Schacherer.

Voilà ce que j'ai particulièrement goûté dans cet ouvrage collectif :

l'importance soulignée de la posture du facilitateur en "position basse", c'est à dire qu'il pilote essentiellement le déroulement, veille à la sécurité psychologique  et au confort de chacun et notamment celui ou celle qui présente sa situation et qui est dénommé le client. Dans ma pratique, je constate que cette position d'attention au processus et moindre sur le contenu qui appartient davantage au groupe donne vraiment la puissance de l'outil dans une double dynamique de sécurité et de permission. Ainsi la diversité, voire même la contradiction entre les suggestions des participants est bienvenue auprès du client : la recherche du consensus pour définir LA SOLUTION, pourrait-on dire, est interdite ! Quelle libération pour la créativité  !

Le rappel que l'objectif du groupe de participants appelés consultants jouant un rôle de soutien au client n'est pas d'apporter des solutions toutes faites mais bien de se brancher d'abord sur le client, sa personnalité, sa manière d'être en relation avec le problème. En effet, cette attitude n'est pas celle du sauveur dans le triangle dramatique du style " Tu dois absolument faire comme çà pour t'en sortir..." Il faut que tu soit plus diplomate..." mais bien celle d'une posture adulte bienveillant répondant à un contrat pour lequel le client a exprimé une demande. Et tout l'art du Codéveloppement est de préparer avec  des étapes en amont l'émergence d'une demande vraiment ajustée à ce que vit le client dans son contexte.

Et pépites sur le gâteau, les auteurs, en fin d'ouvrage, nous en livre quatre ! Quatre situations de Codéveloppement de clients qui témoignent de prises de conscience sur l'instant qui n'auraient peut être pas émergées aussi fortement dans le contexte traditionnel. J'ai été touché par ce retour sur l'expérientiel, le vécu comme  le cri du cœur d'Annabelle en pleine séance : "Au secours, je suis invisible !".

Enfin, une métaphore proposée me semble bien correspondre à l'esprit du Codev et à la position du facilitateur. " Le jardinier s'occupe  beaucoup plus de la terre et de l'eau que de la plante. Il s'attache à donner à la plante les meilleurs conditions possibles pour grandir et s'épanouir. Le reste appartient à la plante". Ainsi, le facilitateur en Codev, avec l'expérience, apprend à complétement lâcher prise, lâcher le contenu pour faire confiance totalement au processus, au groupe...et  au client. C'est un beau chemin de croissance qui peut changer des manières de manager, de gérer au cœur des entreprises, des administrations ou  au sein du monde associatif. A la manière des mousquetaires, le Codev est aussi un bel espace de solidarité forte et vivante : tous ( les consultants) pour un ( le client) et un pour tous, car chacun a la possibilité d'apprendre à chaque séance en tant que consultant.

 

Partager cet article
Repost0
20 septembre 2017 3 20 /09 /septembre /2017 20:43

Elle s'appelle d'un drôle de prénom, Meryem et son nom  est Saget avec une consonnance autour de la sagesse. Elle est une des grandes spécialistes de l'accompagnement du changement en tant que consultante à l'international. Dotée d'un bon sens terrien et d'une belle vision d'avenir, elle est l'auteur de l'ouvrage plusieurs fois réédité : "le manager intuitif". Titre un peu réducteur compte tenu du déploiement de Meryem sur les thématiques du leadership, de la vision profonde partagée et surtout d'une vision renouvelée d'un manager non plus "petit patron " ou encore leader charismatique mais davantage manager facilitateur. Focale sur des convictions fondées sur une longue et riche expérience d'accompagnement d'équipes en entreprises.

C'est quoi, un manager "leader-facilitateur", Meryem ?

Réponse : il sait arbitrer mais ne cherche pas à avoir raison. Il contribue à faire émerger de l'équipe les innovations et les solutions avec des méthodes participatives et collaboratives et un pilotage efficace des productions collectives.

Ce manager du 3ème type,  espèce rare en voie d'émergence ( en restant dans l'optimisme), est à cent lieux du meneur, dictateur, centralisateur, plus ou moins autocrate. Il ne se situe plus au centre du monde ou de l'entreprise. IL navigue avec aisance , comme un skipper dans une régate, dans l'entreprise en "réseau" ouverte, interconnectée.Et il est surtout conscient que son action a un impact sur la vitalité et la bonne santé des hommes et du système. L'avez vous rencontré ? Probablement que les dirigeants, leaders charismatiques des entreprises libérées offrent des traits communs avec ce portrait idéal.

Meryem consacre un vrai chapitre à ce qu'il convient d'appeler le visioning ou encore un processus permettant à une organisation de se doter d'une vision partagée profonde. Largement inspirée par Michael Doyle, elle démontre avec lucidité, les limites de l'entreprise dite pyramidale en donnant plus de poids aux finalités qu'aux normes et réglements. Pour ce faire, un processus qualifié de vision partagée profonde qui n'est surtout pas la cogitation du grand responsable en une nuit sur une feuille de papier qu'il transmet le lendemain à tous ses cadres ! Il s'agit d'une vraie démarche participative contribuant à créer un rêve collectif et un champ des possibles, levier à la motivation et à la fédération des énergies. Et cette démarche n'est pas à planifier dans la précipitation, elle mérite du temps , mêle une dimension rationnelle à une dimension émotionnelle en suscitant même la joie d'avancer vers un cap profondément choisi. Elle prend appui sur des questions fondamentales comme  :

- Que sommes nous devenus aujourd'hui ?

Quels sont nos atouts, nos faiblesses, nos particularités ( inspiration du SWOT)

- Qui voulons nous être et que voulons nous faire à l'horizon de 5 à 10 ans ? Par quoi voulons nous nous distinguer ?

- Que serait-il utile de changer, de faire évoluer, de transformer pour se rapprocher de notre vision partagée ?

Ainsi, le manager du XXième siècle incarne avant tout le rêve collectif de l'entreprise (et non son rêve à lui) et il déploie un art pédagogique pour transmettre la vision autour de lui. Enfin, à côté des réorganisations au forceps, avec dommages collatéraux notamment pour les personnels de main d’œuvre, liées par exemple à des délocalisations, comment  ce modèle diamétralement opposé pourrait-il émerger ? Sans doute avec l'émergence de managers baignés dans une autre culture, un égo davantage "maitrisé" et un sens altruiste plus affirmé dans les comportements.

Et si nous laissions le dernier mot à Michael Doyle, un des pères du visioning :

"Le visioning est un profond voyage à l'intérieur du cœur et même de l'âme d'une organisation. Il permet de révéler le rêve d'une communauté de travail et de l'exprimer sous la forme d'un futur idéal désirable par tous et suffisamment détaillé pour que chacun voie tout de suite comment il peut contribuer concrètement chaque jour à sa réalisation."

 

Je crois que, nombreux sommes nous, au sein des organisations privées comme publiques, à rêver de ce voyage si loin de la pression du quotidien, des risques de "pétage de plomb", ou encore de bore ou de burn-out. Demandons au petit Prince de Saint Exupéry d'allumer une bougie pour nous éclairer vers cette nouvelle étoile dans le ciel d'aujourd'hui.

Partager cet article
Repost0
21 août 2017 1 21 /08 /août /2017 21:22

Ecrit par un forestier allemand passionné, Peter Wohlleben et vendu à plus de 650 000

exemplaires, "la vie secrète des arbres" a véritablement changé mon regard sur l'arbre et la forêt. A travers plus de 20 ans passées dans les forêts, il nous révèle que les arbres sont avant tous des êtres vivants qui respirent, ressentent,  peuvent se stresser, communiquent entre eux et surtout sont doués d'un formidable sens de la solidarité entre eux.

Dans la savane africaine, un acacia dont les feuilles font l'objet d'une tentation par une girafe, va dégager une substance toxique qui va alerter ses voisins. Ainsi tous les acacias seront protégés de la prédation des girafes...même si ces dernières, connaissant ce stratagème, contournent le premier lot d'acacias pour attaquer ceux qui n'ont pas été prévenus. Autre exemple, un hêtre qui a été cerclé (dont on a retiré l'écorce à partir d'un mètre de haut pour le faire mourir) peut résister grâce à l'apport de sucres via les racines de ses congénères voisins. Certains ont même fabriqué de l'écorce pour se revitaliser.

Pour l'homme, la forêt est un immense réservoir d'air vivifiant car les arbres ont un pouvoir énorme d'absorption des substances en suspension dans l'air comme des acides ou des hydrocarbures toxiques. Le volume de filtration de l'air peut atteindre près de 7000 tonnes par an par km2. Marcher et respirer en forêt, et des études scientifiques l'ont démontré, est plus profitable à l'organisme humain qu'une marche en ville en réduisant notamment la pression artérielle.

Stable dans son enracinement et son réseau sous terrain, avec son houpier tendu vers le ciel, dans la verticalité de son tronc, l'arbre incarne la "force tranquille".  Sa durée de vie  peut aller jusqu'à près de 10 000 ans (épicéa dans une forêt suédoise avec une datation au carbone 14) ! Les arbres poussent aussi avec lenteur et progressivement .

Ainsi, les arbres peuvent devenir pour l'homme des amis bien vivants,  source d'inspiration et de ressourcement. Respirer et marcher en forêt, jouer avec un arbre en le prenant par les bras, l'écouter en posant son oreille sur son tronc, en se laissant pendre par les bras ou tout simplement en fermant les yeux et en goûtant l'aspérité de son écorce...sont des gestes qui nous reconnectent souvent à nous-mêmes.

 

Partager cet article
Repost0
30 décembre 2016 5 30 /12 /décembre /2016 09:59
VIVRE SANS POURQUOI...et avec des COMMENT

VIVRE SANS POURQUOI est le titre de l'ouvrage du philosophe suisse Alexandre Jollien. Après 17 ans de vie en institut spécialisé lié à son handicap d'infirme moteur cérébral, il reprend des études de philosophie, et devient un auteur reconnu. Quel parcours de vie ! Et ce n'est pas fini, pour suivre son maitre spirituel, il décide avec sa femme et ses trois enfants de partir en Corée du Sud. Cet ouvrage ( 2015) relu à l'occasion de la trêve de Noël m'a enthousiasmé par un lien fort entre l'adaptation à cette nouvelle vie audacieuse et la recherche profonde, authentique d'Alexandre dans un cheminement spirituel qui le fait ami de Jésus comme de Bouddha. Il témoigne avec humour à la fois de sa difficulté à créer du lien dans une culture qu'il cherche à apprivoiser et le message de son maitre spirituel de lâcher prise, de vivre ce qu'il a à vivre.  Sa relation avec la méditation ( 1h par jour) le montre en train de faire face à ce qu'il appelle Mental FM et tous ses tourments et ruminations qui reviennent, mais heureusement la grande marmite de la conscience est à même de tout accueillir. Décidément, je me prends trop au sérieux, écrit-il. Trop d''agitation du mental en cours de journée, et hop, un réflexe, descendre en soi à la première occasion. C'est ce qu'il appelle des "mini retraites" à se prescrire  pour retrouver la source. Clair, limpide, maniant humilité et humour, Alexandre nous entraine chapitre après chapitre dans sa folle sarabande coréenne et j'entends une musique douce à mes oreilles.

Sortir des pourquoi. Pourquoi cela n'arrive qu'à moi ? Pourquoi ce drame ? Pourquoi on n'a pas pensé à moi ? Pourquoi autant d'agressivité , de haine, de violence ? Stop. Arrêtons ce cinéma du mental qui ne fait que nous focaliser sur de stériles ruminations qui ne changeront pas le monde. Une alternative ?

Et si je remplaçais le pourquoi par le comment recentré sur ma petite personne un peu dépouillée de son égo. Et comment je pourrais contribuer à moins d'agressivité, moins de violence déjà autour de moi ? Comment partager un peu plus ce qui me fait vivre et nourrit mon Espérance ? Et ainsi, faire de la question un simple point de départ pour agir et avancer même s'il s'agit d'un tout petit pas.

 

Partager cet article
Repost0
27 octobre 2016 4 27 /10 /octobre /2016 22:58

Un quoi ? Oui, j'ai bien dit un routinologue. Il s'appelle Claude. Camille, 38 ans, surmenée par un travail de commercial, avec un compagnon peu disponible et un fils insupportable est sur le point de craquer. Un accident de voiture de nuit l'a met en contact avec un hôte respirant la bienveillance, Claude.Et l'histoire prend son envolée avec la décision de Camille de s'engager à suivre les instructions de Claude en qui elle met toute sa confiance. Elle part ainsi à la reconquête de sa propre vie.

Avec humour, un ton léger et créatif, Raphaêlle Giordano, coach en créativité et développement personnel, nous entraîne dans un roman dans lequel elle trouve l'art de nous parler avec pédagogie de concepts de programmation neurolinguistique et d'analyse transactionnelle à travers les exercices concrets que Claude, l'étonnant routinologue, une sorte de sage propose à Camille. Ce qui m'a particulièrement touché,  ce sont les mots très imagés utilisés par Claude.

Quelques morceaux choisis :

"Chut, chut, chut ! Arrêtez de nourrir vos rats, Camille. Vos rats, ce sont vos peurs, vos complexes, vos fausses croyances, toute cette partie de vous qui aime bien se plaindre et  jouer les Caliméro.

La suggestion du code rouge suite à une dispute forte relatée par Camille avec son compagnon Sébastien. Il s'agit tout simplement  de convenir d'un petit signe discret que l'un peut communiquer à l'autre pour lui signifier : attention, danger d'escalade dans notre relation !

Une subtilité à bien connaitre pour les personnes comme Camille qui ont tendance à faire passer les besoins des autres avant les leurs, le "fais plaisir " en analyse transactionnelle : distinguer l'empathie mouillée de l'empathie sèche. Mouillée, nous pensons aux larmes, c'est prendre  sur son dos le pathos de celui que j'écoute avec un risque d'absorption de ses émotions négatives. Sèche, l'empathie est  une manière d'écouter avec bienveillance sans se laisser contaminer, sans se laisser aspirer par la toxicité de ses propos.

Cette histoire, au rythme bien ficelé avec des chapitres courts, n'est pourtant pas à l'eau de rose. Camille va connaître un gros découragement et notre routinologue, au lieu de la consoler, lui assène : " Le succès est la capacité d'aller d'échec en échec sans perdre son enthousiasme" en citant son auteur Winston Churchill. Enfin, nous ne sommes pas arrivés au bout des surprises qui jalonnent toute l'épopée de Camille. Coup de théâtre quand Claude dévoile à Camille qui se cache vraiment derrière l'étiquette de routinologue. Chut ! Gardons le suspens pour vous, futur lecteur.

Un seul bémol de mon point de vue, le titre " Ta deuxième vie commence quand tu comprends que tu n'en as qu'une ". Difficile à retenir sans trébucher sur l'expression un peu longue même si elle est porteuse de sens.

Petite précision : s'il vous arrive de manquer de motivation, de vous enfermer dans une morosité chronique, de perdre vos repères et le sens de votre vie malgré un confort matériel acceptable, il est probable que vous soyez atteint d'une affection de l'âme qui touche de plus en plus de personnes surtout en Occident.

N'attendez plus, il s'agit peut être d'une routinite aiguê et aller consulter un routinologue près de chez vous.

www.routinologue.com

 

 

 

Partager cet article
Repost0
18 juin 2016 6 18 /06 /juin /2016 12:39
Une drôle de bête dans notre tête, le hamster

"Il tourne chaque jour dans sa cage cylindrique, notre hamster. Et surtout, il est rare que nous en ayons conscience, vraiment conscience. Ce hamster peut même devenir un monstre qui dévore notre quotidien.'' C'est la conviction profonde qui anime Serge Marquis, médecin québécois. Avec une dose d'humour bien de chez eux, une vraie humilité et un sens pédagogique éprouvé, il nous entraîne sur les traces du hamster... à l'occasion de la présentation à Montpellier de son ouvrage : "On est foutu, on pense trop !". 50 000 exemplaires se sont déjà vendus chez nos voisins canadiens.

Qui est donc cet hamster logé dans notre cerveau et qui peut réagir au quart de tour ? Exemple, dès le matin, sous la douche, vous cherchez le flacon de shampoing et tout d'un coup, vous l'apercevez hors de la douche. "Oh, mais qu'est ce qui a pris à ma fille de ne pas le ramener dans la douche ! Est ce que j'existe, moi ?". Plus tard, sur la route, le feu vient de passer au vert depuis un moment et le véhicule devant vous n'a pas bougé d'un poil, " Mais réveille toi imbécile, t'es peut-être pas pressé, mais moi, on m'attend." Ces petites phrases qui jaillissent spontanément dans notre cerveau tout au long de la journée, sorte de réflexe automatique, nous engluent dans la morosité, le stress et la souffrance. Et Serge Marquis appelle hamster toutes ces pensées spontanées de jugement sur soi, sur l'autre, sur notre passé et sur notre futur. Qui est concerné ? "Tout le monde a son hamster", assure-t'il. Alors, question vitale : comment calmer cette bête ?

Il recommande en premier lieu l'éveil, autrement dit cet éclair de lucidité qui nous fait dire "Ça y est, c'est mon hamster qui s'agite !". Ensuite, il invite à de l'entrainement quotidien pour l' apprivoiser , respirer par le nez, méditer et d'autres processus liés aux sens...J'ai beaucoup aimé la différence qu'il pose entre la pensée mentale ego et la pensée mentale conscience. Ainsi, recevoir une insulte en mode ego et votre hamster va s'insurger, réagir violemment. En mode conscience, nous voyons l'insulte comme une flèche qui vient de pénétrer avec son venin...mais là, elle est cernée par la conscience. L'insulte ne s'imprime plus, elle s'évanouit progressivement.

Plus largement, parmi les stratégies anti hamster et vigilance Ego, l'auteur évoque l'importance de se désidentifier. je ne suis pas ma voiture qu'on vient d'abîmer, je ne suis pas mon travail que je viens de perdre, je ne suis pas non plus la médaille d'or que je viens de gagner, je ne suis pas non plus mes souffrances. "Et si je ne suis aucune de ces pelures identitaires, qui suis je ?" nous interpelle, avec son bel accent "québéquet", Serge Marquis.

Rien de neuf à l'ouest pourraient objecter les pros du développement personnel . Certes, Serge Marquis s’appuie largement sur le courant de la PNL, de la méditation, d'Eckart Tollé et du pouvoir de l'instant présent. Ceci étant, j'ai découvert avec le hamster, une belle métaphore concrète pour repérer la bête à l'instant T et m'aider à me remettre en mode conscience. Chez Serge Marquis, il y a aussi bien autre chose que le hamster qu'il apprivoise lui-même avec un entraînement quotidien. J'ai entendu un homme d'une profonde humilité avec un désir sincère de mettre à la portée de tous des stratégies concrètes pour vivre plus pleinement.

Un chapitre très savoureux à partir la citation de Marie De Hennezel, "Il faut découvrir en nous ce qui ne vieillit jamais" ouvre un bel horizon à tout âge de la vie.

Partager cet article
Repost0
21 octobre 2013 1 21 /10 /octobre /2013 07:41

Cette petite voix qui nous dit " Tiens, et si maintenant tu prenais tel chemin, tu faisais telle chose même et surtout si ce n'était pas prévu". Cette petite voix au fond de nous, l'entendons nous , l'entendons nous souvent ou pas du tout ?lune nuit 

Catherine Balance l'a bien entendu, tellement bien dans sa vie, elle qui était auteur compositeur, journaliste et qui a passé une partie de sa vie au québec, et l'intuition l'a même guidée pour écrire son premier livre sur le sujet qu'elle vient d'enrichir avec un ouvrage plus récent : " la voix de l'intuition, l'entendre, la reconnaitre, la suivre".(1)

J'aime bien la manière dont Catherine situe l'intuition : petite voix intérieure, image d'intuition, ressenti et qui peut se révéler sur les simples questions suivantes :

Avez vous déjà :

- penser à quelqu'un juste avant qu'il vous appelle au téléphone ?

- avez vous pris une décision sans hésiter ou changé de projet à la dernière minute, sans réfléchir, avec des conséquences bénéfiques pour vous ?

-fait un rêve prémonitoire, c'est à dire qu'il se réalise en tout ou partie ?

-ressenti à l'avance un événement ?

Si vous avez répondu oui à toutes ces questions ou à la plupart, c'est que vous avez déjà expérimenté de manière spontanée l'intuition dans le quotidien de votre vie.

L'auteur, de manière lucide, n'oppose par la raison " rationnelle" ( notre hémisphère gauche) et l'intuition ( hémisphère droit). Elle montre que bien des savants, des inventeurs, des créateurs et scientifiques ont fait appel à l'intuition au départ d'une innovation. Ainsi Albert Einstein s'est imaginé durant un rêve rouler de plus en plus vite depuis le haut d'une colline. Et il dévale si rapidement la pente que les étoiles se déforment. A son réveil, il se demande alors à quoi ressemblerait la lumière pour un observateur qui se déplacerait à sa vitesse....la célèbre théorie de la relativité est donc bien partie d'un rêve et d'une intuition !

Morceau choisi de l'ouvrage :

" Intuition et mental sont tous deux nos messagers intérieurs. Ils empruntent toutefois des chemins très différents. L'intuition va sans doute puiser à la source la plus épurée de notre être, sans réflexion, mais également sans jugement ni conditionnement, alors que le mental se fonde sur ce que nous avons vécu et assimilé comme vrai. Cette vérité personnelle apporte aussi des informations utiles, mais, le plus souvent, tant que l'individu n'agit pas "en conscience", tant qu'il ne s'est pas profondément remis en question, les messages de notre mental traduisent surtout ses peurs et ses croyances, masquant encore ses élans intuitifs."

Et c'est bien sur ce chemin de l'imagination, de la créativité, de l'élan créateur, terme cher à Guy Corneau, que Catherine désire entraîner le lecteur.

L'intuition est accessible à tous, elle est à notre porte  à condition de se donner des occasions de l'ouvrir régulièrement dans notre vie. Faire confiance à son intuition, c'est sortir de nos peurs et croyances limitantes et oser des paroles et des actes qui peuvent nous ouvrir un horizon nouveau et inattendu. Dans un monde porté au rationnalisme, à la performance avec la lithanie de ses indicateurs, laisser place à notre intuition, c'est aussi se donner une respiration saine pour sortir du mental.

 

(1) La voix de l'intuition : l'entendre, la reconnaitre, la suivre; Editions de l'homme

Partager cet article
Repost0
19 juillet 2013 5 19 /07 /juillet /2013 00:09

Sandro, professeur de philosophie dans une université new yorkaise vient d'apprendre que sa compagne Tiffany, journaliste, a été retrouvée morte suite à un sacrifice imputé à un peuple indien au fin fond de la forêt amazonienne.

Etranglé par un désir violent de vengeance, il recrute trois mercenaires pour aller détruire cette communauté d'indiens.

Cette intrigue est la toile de fond du dernier roman du talentueux Laurent Gounelle, formateur en ressources humaines et qui s'affirme avec ce troisième roman comme un conteur passionnant pour nous interroger sur nos modes de comportements et nos conditionnements.

Cette histoire pourrait sembler banale par rapport à d'autres romans sauf que trois ingrédients lui apportent une coloration inattendue : le-philosophe-pas-sage.jpg

- le mode de vengeance imaginée de manière diabolique par Sandro est de couper ce peuple indien de sa capacité innée de bonheur, de simplicité au contact de la nature et de relations de coopération naturelle entre tous sans chercher la première place. Et avec un brin d'humour, les moyens de vengeance ressemblent étrangement à certains traits de notre société de consommation comme la communication de ce qui va mal ou ce qui menace la sécurité avec le jungle time tous les soirs.

- la rencontre de Sandro avec une belle indienne nommée Elianta qui a reçu l'enseignement d'un chaman pour soutenir son peuple et lui apporter de la clairvoyance.

- la référence vivante au philosophe romain Marc Aurèle qui, dans les moments de silence, de retour sur lui même, interpelle par petite touche Sandro par rapport à la moralité de son désir de vengeance.

Bien sûr, je ne vous dévoilerai pas le dénouement très surprenant mais je peux déjà vous révéler qu'il montre l'importance de bien vérifier les faits et leur authenticité avant toute entreprise de réparation ou de vengeance. Une erreur d'analyse sur le coupable peut faire s'écrouler comme un château de cartes toute l'énergie investie.

Enfin, à travers "le philosophe qui n'était pas sage", belle lecture à recommander cet été, Laurent Gounelle nous rapproche de Marc Aurèle qu'il fait revivre avec son acte courageux de renoncer à l'exécution  d'un conspirateur.

Après cette décision, à la lueur d'une bougie et sur un parchemin,  Marc Aurèle écrivit : " La meilleure manière de se venger des méchants, c'est de ne pas se rendre semblable à eux".

Sandro sera partagé entre ce fort désir de vengeance impulsif et cette parole de sagesse de Marc Aurèle. Et avec lucidité, il reconnaitra la difficulté de passer de l'adhésion d'une idée comme celle ci à  son intégration dans sa vie, son ressenti et son comportement.

Or, c'est déjà le premier pas : reconnaitre le difficile sans le situer comme inacessible et en faire un questionnement permanent...jusqu'au jour où la conscience laisse émerger un autre état intérieur. 

Partager cet article
Repost0

Qui Est L'auteur ?

  • : Le blog de Michel BERNARD
  • : ce blog est destiné à ouvrir un espace de reliance entre la psychologie positive, le coaching et le développement personnel.
  • Contact

Profil

  • Michel BERNARD
  • Coach, praticien appreciative inquiry, et formateur en ressources humaines et management, j'ai à coeur de faire partager mes découvertes autour de la psychologie positive et de la pédagogie du "mieux apprendre".
  • Coach, praticien appreciative inquiry, et formateur en ressources humaines et management, j'ai à coeur de faire partager mes découvertes autour de la psychologie positive et de la pédagogie du "mieux apprendre".