Aujourd'hui, Montpellier comme d'autres villes de France s'est mobilisée pour un déplacement en vélo sécurisé avec des pistes cyclables adaptées et continues. Cette manifestation et rassemblement bon enfant a été organisée par l'association vélocité, membre de la fédération nationale des usagers des vélos, la FUB. Près de 3000 cyclistes des plus hétérogènes se sont déplacés entre la place coeur de ville de la comédie jusqu'à l'hôtel de ville. Familles avec enfants, vélos électriques, monocyles, livreurs professionnels, femmes, hommes et séniors, tous là réunis pour une seule cause : afficher publiquement aux futurs candidats aux élections municipales de mars 2020 qu'il faut bien compter sur cette force citoyenne nouvelle. J'ai participé à cette manifestation avec un élément important à noter : le seul service d'ordre était assuré par les membres de l'association elle-même.
Quel contraste avec la veille ! Le samedi, face aux risques de débordement des gilets jaunes encore mobilisés sur la place de la comédie, des dizaines de cars de crs rangés sur l'esplanade voisine de Charles de Gaulle. Brusquement, une course de CRS à pied qui surgit dans la foule piétonne jusque là sereine en une belle journée ensoleillée. Et un sentiment de malaise qui m'etreint devant ce type de scène qui sème un vent de violence dont on ne mesure pas clairement d'où il vient.
Je ne peux comparer bien sûr dans leur nature ces deux manifestations. Cependant, je m'inquiète sur cette fracture. D'un côté, un mouvement comme les gilets jaunes qui ne fait plus l'unanimité dans la population "usée" par ce trop long, cet excès sans parler des commerçants du centre ville qui en sont les premières victimes. De l'autre côté, Vélocité, association locale avec un nombre d'adhérents en augmentation constante, reste dans un dialogue direct avec la municipalité pour faire pression et améliorer la qualité des pistes cyclables et étendre le kilométrage de réseaux.
Et la manifestation contre l'islamophobie à Paris qui a réuni plus de 13 000 manifestants de milieux très divers... sans débordement.
A l'image du vélo qui réuni des jeunes et des anciens, des hommes et femmes de tout milieu, je rêve que les mouvements citoyens structurés puissent contribuer à l'émergence d'un dialogue plus direct avec les élus décideurs. La transition est en route dans la mesure où le citoyen d'aujourd'hui ,qui se reconnait de moins en moins au sein d'un parti ou d'un syndicat traditionnel, veut aujourd'hui plus qu'hier un dialogue direct avec le décideur politique.