Reims à toutes jambes avec la PNL
4 degrés au bord du canal de La Vesle, ce dImanche matin à 9h 15 quand plus de 4000 participants s'élancent au coup de pistolet de Madame la maire. Il fait très frais. Dans la ville qui a sacré la plupart des rois de France et au coeur du riche patrimoine du champagne, ils sont partis pour 10 kilomètres. Je suis au milieu d'eux.
le parcours tracé dans les rues de Reims offre à un détour la vision magique de la cathédrale, joyaux de la ville.
Beaucoup de rémois et de participants venus des quatre coins de France et d'ailleurs aiment ce rendez vous automnal baptisé Reims à toutes jambes (1) et composé d'un tryptique de courses : le 10 kilomètres, le semi marathon et l'épreuve reine , le marathon avec les kenyans.
Cette année, j'ai décidé à 50 ans de privilégier une course avec la PNL ou programmation neurolinguistique. Non, ce n'est pas une nouvelle technologie high tech. Cela pourra surprendre les spécialistes de course à pied qui vous parleront de préparation avec fractionné ( succession de séquences de course rapide alternées avec des temps de récupération pour augmenter notamment la vitesse maximale aérobie), de plan d'entraînement sur plusieurs mois comme le suggèrent les revues spécialisées. Certes, en coureur expérimenté, je pratique cette forme d'entraînement mais, enseignant auprès d'éducateurs sportifs les bases de la programmation neurolinguistique, il me semblait opportun de la tester de manière concrète sur une course.
J'ai donc programmé notamment ma fin de course à partir du kilomètre 9 symbolisé par une belle arche blanche gonflable au pied de la dernière rampe emmenant les coureurs sur le parc des expositions avec tapis bleu jusqu'à la ligne d'arrivée.
De quoi s'agit-il ?
De pratiquer un ancrage visuel, de le visualiser dans sa tête et de se voir agir avec cet ancrage.
En l'occurence, j'ai ancré une accélération dans la dernière montée puis légère récupération sur un faux plat et rebelote nouvelle accélération sur les 200 mètres finaux.
Cet ancrage est une technique PNL visant à provoquer un conditionnement mental par rapport à une situation future. Mentalement, je me suis vu, senti dans cette dernière montée ( repérée à l'entraînement) avec une foulée allongée donnant tout ce que j'ai.
Que s'est-il passé en réalité ?
J'ai effectivement tenu le rythme annoncé jusqu'au kilomètre 9 même si , emporté par le rythme des jeunes, j'ai risqué de brûler mes "cartouches" un peu vite : le premier kilomètre en 3' 20 alors que je partais sur une base de 3' 50 avec comme objectif de descendre sous les 39 minutes.
Et effectivement, au virage sous l'arche des 9 kilomètres, j'ai " vu" mes jambes brusquement accélérer le rythme pour décrocher tous mes voisins et réaliser une remontée . Dans les derniers 200 mètres, j'en ai "remis une couche" pour terminer au sprint au coude à coude avec un concurrent rattrapé .
Résultat : je termine en 38 minutes 22 secondes, mon meilleur chrono sur 10 kilomètres, 106ème et surtout deuxième vétérant 2 !
Certes, les jambes, le mental étaient au rendez vous mais je crois que cette programmation mentale m'a apporté le petit zeste qui fait toute la différence.
En effet, je n'ai pas éprouvé de souffrance spécifique à l'accélération au 9 kilomètres , j'ai même ressenti sur le faux plat, un état euphorique en constatant des réserves énergétiques pour produire un dernier effort.
L'ancrage était aussi auditif puisque je me répétais intérieurement dans la montée "allonge, allonge" , ce qui est un stimulant pour maintenir une foulée longue.
Cette petite expérience m'a confirmé que la programmation neurolinguistique peut vraiment, y compris quand le corps est fatigué , nous aider à faire appel à toutes nos ressources de manière automatisée.
Les puristes et spécialistes de la PNL préciseraient qu'ancrer, c'est d'abord créer un état ressource à un moment M que l'on peut reproduire ultérieurement avec un stimulus codé ( une image mentale, serrer le pouce et l'index, ou un mot déclic...). Reste donc à vérifier si cet état ressource au kilomètre 9 est reproductible dans de futurs 10 kilomètres. " Addictif" suite à cette expérience heureuse, j'escompte bien utiliser l'ancrage à nouveau pour conjuguer réussite et plaisir...dans le réalisme d'un coureur de 50 ans qui a préservé la joie de la course à pied !
(1) voir le magnifique site interne de la ville de Reims "reims à toutes jambes" avec vidéo d'arrivée pour tous les participants !
(2) née dans les années 70, élaborée par Richard Bandler et John Grinder, la programmation neurolinguistique est une approche visant à mieux communiquer à partir d'une connaissance de nos filtres de communication ( visuel, auditif,kinesthésique) et de nos programmations à travers le mental, l'émotionnel et le corps.
LE CONTENTEMENT INTERIEUR, antidote du stress ambiant.
La France est plongée depuis plusieurs jours dans la reconduction de grèves menées par les organisations syndicales contre le projet gouvernemental de réforme des retraites. Climat de tension, de bras de fer entre organisations syndicales et gouvernement qui tient à sa réforme et ne veut pas lâcher d'un pouce. Tension entre les scandales financiers que les médias font émerger régulièrement et qui augmentent la "dose d'insupportable" pour beaucoup de nos concitoyens. Et je peux le comprendre. D'un côté le jugement d'un trader condamné à reverser 5 milliards d'euros et de l'autre des gens SDF, issus du quart-monde, ou encore des personnes fragilisées qui ne savent pas de quoi demain sera fait.
Dans ce contexte, j'ose une provocation et si chacun, là où il est, dans son palace doré de Monaco, son appartement en banlieue difficile ou encore dans un village perdu , osait vivre le contentement intérieur.
De quoi s'agit-il ?
Il s'agit d'abord d'accueillir le réel tel qu'il se présente : avec ses rencontres inattendues, ses coups de ras le bol, ses moments difficiles et ses moments aussi de soulagement, d'Espérance. Puis rêver certes à un lendemain plus beau, plus à notre goût, plus ajusté à notre grand rêve d'idéal. Et c'est vrai que le rêve, le dream comme disent nos amis américains, a souvent guidé de beaux projets dans le monde.
Et s'arrêter là dans l'instant, le moment présent : le goûter avec tous ses sens . Entendre les bruits de la ville, de la campagne, voir les gens qui passent, qui peuvent courir dans le métro comme contempler ces beaux paysages de vignoble de champagne, après les vendanges, baignés par le soleil couchant.
Et puis, prendre un " sourire intérieur", et comme nous y invite un coach , voir un grand smiley rieur dans son coeur et le voir grossir pour le donner, le partager. Soufler ! Expirer profondément.
Oui, quelques moments de présence à soi pour redécouvrir que tout peut être donné dans l'instant, c'est oublier ce qui nous tarode l'esprit, les soucis des enfants pour les uns , d'argent pour les autres ou les gros soucis tout courts...
Le contentement intérieur n'est ni résignation face à la vie , ni doux rêve idéaliste.
Le contentement intérieur est un mouvement d'abandon à la confiance en soi dans l'instant, dans le donner et recevoir...sans chercher une quête intellectuelle. Il rejoint l'état de réceptivité que j'ai déjà évoqué avec la méthode vittoz (1).
Et puis, Pierre Rabhi, pionnier de l'agriculture biologique, écrivain et philosophe écouté sur le développement durable nous le redit à sa manière :
" Il faut se mettre dans une attitude de réceptivité, recevoir les dons et les beautés de la vie avec humilité, gratitude et jubilation".
Revenir à cette parole de sagesse de Pierre Rabhi qui vit et pratique un concept aux antipodes du " toujours plus", celui de la sobriété heureuse. Le contentement intérieur est cousin de cette sobriété heureuse qui fait découvrir que simplifier sa vie, vivre plus d'essentiel contrairement aux idées reçues n'appauvrit pas mais ouvre une porte vers plus de bonheur...
(1) lire la petite histoire sur ce blog : " une tasse de thé pleine de révélation"
EFFICACITE ET SERENITE AU TRAVAIL
Interactif, "je suis ravie", convivialité, " je me sens ressourçée", " j'ai retrouvé mon optimisme", "c'est une bouée d'oxygène", " j'ai retrouvé de la confiance en moi avec plus de connaissance sur soi"...
Ce sont les expressions spontanées des participantes au moment du bilan du stage " efficacité et sérénité en milieu professionnel : des clés pour progresser". Instant de bonheur partagé entre 9 participantes issues de la fonction publique et les 2 formateurs.
Quand un bilan produit autant d'expressions positives rejoignant un vécu sur 3 jours de stage (1), il est opportun pour tout formateur de s'interroger en profondeur sur les ingrédients à cultiver pour les prochaines fois.
Voici, de manière synthétique, quelques enseignements parmi d'autres tirés de cette belle expérience pédagogique.
Les participants, dès le premier jour, ont été encouragés à vivre immédiatement de retour dans leur milieu professionnel un engagement travaillé et réfléchi ensemble avec un suivi individualisé par courriel. J'ai formalisé à cet effet le PEPS : Programme d'Efficacité Personnel Sage. Il s'agit d'un outil pratique personnalisé par chaque participant qui formalise ses habitudes aidantes et ses réflexes utiles au travail d'une part et d'autre part définit un objectif concret de progrès réaliste en fonction de son contexte de travail.
Le maître mot pour créer un climat de confiance fort entre formateurs et participants est "permission" pour sortir parfois d'habitudes scolaires souvent bien ancrées. Au fond de la salle, une petite table de viennoiseries, café, jus de fruit et chocolat est mise à disposition en permanence et chacun, en fonction de ses besoins, peut se lever et aller se ravitailler en vol.
Les formateurs ont, certes, un contenu de formation planifié et validé par l'institution mais font le choix de s'ajuster en permanence aux demandes des stagiaires sur un point particulier. Ainsi, une séquence initialement prévue a été supprimée au profit d'un débriefing plus long sur la mise en forme d'un objectif opérationnel pour l'après stage. Il y a évidemment un arbitrage régulier pour tenir le cap tout en gardant l'oreille du groupe.
Le mot interactivité, qui est revenu plusieurs fois au cours du bilan, souligne aussi que les participants étaient invités à appliquer dans leur comportement durant le stage les outils proposés en terme de communication. Ainsi, avec l'appui des deux marionnettes, la girafe et le chacal qui incarnent les deux formes de langage dans le processus de Marshall Rosenberg (2) , si un mot exprimé par un participant dérapait en langage chacal, le participant était aimablement invité à le reformuler en langage girafe, celui de l'affirmation bienveillante de ses besoins.
Enfin, avec Alex, l'autre formateur spécialisé en sophrologie et rigologie (3), nous avons bonifié notre complicité pédagogique explicitée devant les participants en précisant que l'un davantage " cerveau gauche" pilote en particulier la structuration du temps et l'autre plus "cerveau droit" apporte plus spécifiquement l'oxygène créatif de l'instant. Ainsi, la séquence sur le triangle dramatique ( persécuteur-victime-sauveur) est venue plus tôt, en révélation d'une situation de persécution au travail vécue par une participante .
Un indicateur qui ne trompe pas : la solidarité des participants autour des engagements de chacun sur l'après stage. Ainsi, le petit courriel d'encouragement d'un participant à un autre est déjà le signe d'une culture de solidarité active qui mérite, en ce temps d'individualisme montant, de croître au sein de tous les milieux professionnels.
" Plus je suis en capacité de cultiver ma sérénité en toute circonstance, plus je peux mettre en oeuvre avec aisance mes ressources intellectuelles et émotionnelles et m'adapter avec efficacité aux sollicitations quotidiennes du travail."
Cette croyance, fil rouge du stage, devrait interpeller aussi tous les managers du monde à se poser régulièrement la question : " Comment mon style de management, les formes de communication au sein de l'entreprise et les espaces de travail favorisent-ils ( ou non) la culture de la sérénité ?
Et chacun a déjà pu vivre l'expérience que la sérénité est contagieuse quand deux ou trois personnes peuvent l'incarner. Et au sein de son milieu professionnel, j'observe que nous allons plus volontiers vers la personne accueillante, celle qui sourit, celle qui a une bonne humeur constante. Avec un brin d'idéalisme, et si chacun modélisait sur ces personnes, petites perles dans leur milieu professionnel et à des postes variées, du standard aux postes RH et de management, qui savent avec peu de mots donner un rayon de soleil ?
(1) stage construit sur un jour prologue avec conception du PEPS et deux jours de retour PEPS et approfondissement d'outils de gestion de la communication et du stress.
(2) pour aller plus loin, voir article sur ce blog " sortir de la violence avec Marshall Rosenberg"
(3) pour connaitre la rigologie, voir article sur ce blog " Corinne Cosseron, fondatrice de l'école internationale du rire"