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Le blog de Michel BERNARD

ELLE S'APPELAIT SARAH

29 Mai 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #livres ressources

Elle a à peine dix ans, vit tranquillement à Paris avec ses deux parents quand un coup frappé à la porte de leur domicile va faire basculer le destin d'une famille dans l'horreur. En effet, nous sommes en juillet 1942 et une page les plus sombres de l'histoire de la France est en train de se vivre au coeur de la capitale dénommée  de manière raccourcie : la rafle du vél d'hiv.

C'est l'histoire de cette fillette Sarah qui nous tient dans une puissance émotionnnelle tout au long du récit de Tatiana de Rosnay, auteur de ce best seller mondial qui a donné naissance à un film.elle-s-appelait-sarah-cd.jpg

Sarah, c'est l'histoire du combat à l'intérieur de soi, entre notre partie victime, notre partie persécuteur et notre partie sauveur. Une manière de revisiter ce récit tout à la fois profond, vivant et terrifiant sous la loupe de l'analyse transactionnelle et celle du triangle dramatique.

Sarah, déportée avec ses parents d'abord dans l'enceinte du vélodrome de Paris puis dans un camp proche de Paris a pu , avant la rafle, enfermer son petit frère dans une cachette avec une promesse : " Je reviendrai te chercher". Elle garde la clé précieusement au fond de sa poche. Dans un premier temps, elle se croit sauveur réellement de son petit frère et  c'est ce qui lui redonne sens au coeur de l'horreur, de la  promiscuité du vél d'hiv où l'eau, la nourriture et  l'hygiène minimum ne sont plus là.

Les jours s'écoulent, puis elle trouve le moyen de s'évader et rejoint, après moulte péripéties, la capitale pour retrouver son petit frère. Or, en arrivant, l'appartement est occupé par une famille française et elle découvre son petit frère mort depuis plusieurs jours...prisonnier de sa cachette ! De ce jour, Sarah porte au plus profond d'elle une culpabilité qui n'aura de cesse de la poursuivre .

Le paradoxe de Sarah, c'est cette double contrainte ou tenaille interne :  la victime et nous pourrions tous lui crier " Tu es d'abord une des pauvres victimes de l'élimination des juifs décidée par Hitler " et de l'autre côté, le persécuteur intérieur qui l'accablera et la tourmentera, dans l'histoire,  jusqu'à la fin de sa vie.

Comment Sarah aurait-elle pu sortir de ce dilemme ?

Imaginons une scène inédite dans le livre comme dans le film : Sarah rencontre un psychologue et entreprend un travail sans doute  long de deuil profond sur sa culpabilité, relit son histoire avec la mort de ses deux parents déportés et celle de son petit frère. Un acte aussi , celui de se pardonner à soi-même aurait peut être pu l'aider à apprivoiser cette culpabilité tellement ancrée.

Même si l'histoire ( fictive) de Sarah peut sembler lointaine dans le temps ( 1942) et dans le contexte (l'occupation), je suis moi-même très touché par la manière dont Tatiana de Rosnay nous la livre et nous interpelle en même temps sur nous mêmes.

Sommes nous victimes ou coupables d'événements que nous n'avons pas digérés ? Un devoir de mémoire, de relecture distanciée avec l'aide d'un tiers aidant peut aider à sortir de ces deux prisons ...

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LA CONSCIENCE ECLAIREE, une faculté à retrouver.

16 Mai 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

Avez vous conscience des disparités de salaire qui s'accroissent entre les plus riches et les plus pauvres autant à l'échelle internationale qu'à l'échelle de notre hexagone français ? Et quand les syriens de France nous interpellent sur le massacre des civils par les forces militaires syriennes avec le slogan " Où sont passés vos médias ?" Hier, nous étions dans la conscience collective. Conscience de l'histoire, du génocide de 6 millions de juifs durant la dernière guerre mondiale ( 1939-1945). Aujourd'hui, quel économiste, philosophe, géopoliticien , expert ose avancer une conscience du futur .

Avoir conscience , c'est observer, analyser, ressentir et ouvrir son esprit au large. Sortir de sa petite bulle de confort p our voir ce que dit le monde aujourd'hui.

Or force est de constater que les messages sont souvent brouillés. 

Qui croire dans le concert des images véhiculées par les médias ? ben-laden-copie-2.jpg Même la  très célèbre photo de l'équipe autour du président américain Barak Obama en train de suivre en direct la traque du terroriste numéro 1 Ben Laden au Pakistan a été retouchée pour fabriquer plus d'intensité dramatique (1) et de crédibilité de maîtrise de la situation ( notamment en forçant les couleurs sur Hillary Clinton qui, la main devant la bouche, affiche un visage grave...).

La conscience, certes, peut s'appuyer sur le réel mais de fait va au delà . C'est une forme de distanciation sur l'événement et de prise de conscience du sens de l'événement.

Aussi, pour garder toute notre lucidité et clairvoyance dans un monde " oû trop d'infos peut tuer non seulement l'info mais notre conscience éclairée", est il opportun de filtrer. Un peu comme des volets en bois, pendant la période chaude dans les pays du bassin méditteranéen, qui sont fermés, juste pour laisser passer un minimum de lumière et surtout réduire la chaleur. Ce travail de filtre se fait sans doute, pour une part, insconsciemment par notre cerveau chaque jour ( et fort heureusement). Une américaine, le docteur Taylor rescapée d'un accident  vasculaire cérébral ( avc), devenue paralysée de son hémisphère gauche a pu retrouver ses facultés par l'usage de son hémisphère droit (2). Elle nous ouvre, à partir d'une expérience de souffrance et de guérison, une porte sur cette conscience élargie, celle de l'instant présent.

 " Nous avons la capacité de choisir, instant après instant, qui et comment nous voulons être dans le monde".

 

 

 

 

 (1) source site France 24 , article du 13/5/2011

(2) Docteur Jill BolteTaylor "voyage au delà de mon cerveau".

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Vous avez dit "synchronicité" ?

7 Mai 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

Après plusieurs heures de voiture pour arriver dans la belle ville de Biarritz , nous cherchions avec mon épouse une place de parking pas trop loin de la plage. Il faisait très chaud et une place à l'ombre serait le rêve. Et puis un peut "sonnés" par des heures d'autoroute sous un soleil de plomb, si nous pouvions être proches de la plage, ce serait encore mieux.

Nous y pensons intérieurement très fort. Et la voiture arrive sur un parking ombragé. A priori complet, évidemment, c'est Biarritz et c'est en plus une période de vacances. Pourtant après un tour de piste, nous trouvons une place à l'ombre sous un platane. Ouf, on stoppe enfin la scénic rouge. Maintenant, faut il trouver la plage car à priori, nous sommes stationnés au dessus de la corniche. Nous interpellons la première voiture pour connaitre le parcours. " Oui, la plage est plus bas. Vous avez un petit parcours à faire." Et là surprise totale, je ne sais si ce sont nos visages fatigués qui ont convaincu notre charmant indicateur mais voilà ce monsieur retraité de nous dire tout de go : " Montez, je vous emmène jusqu'à la plage". Et en moins de temps qu'il ne faut pour le saisir sur ordinateur, nous nous sommes retrouvés avec la vue magnifique des vagues déferlantes de l'Océan, la vue imprenable sur les montagnes d'Espagne et celle sur le palace du Palais de Biarritz allongés sur une belle plage de sable ! Coincidence, direz vous sans doute. Je penche plutôt vers la synchronicité.

C'est à dire un hasard pas tout à fait fortuit.

Revenons à la source. Le premier à définir la synchronicité est Carl Jung, psychanalyste qui la formule ainsi : " La synchronicité est l'occurence simultanée entre deux événéments qui ne présentent pas de lien de causalité mais dont l'association fait sens pour la personne qui les perçoit."

D'ailleurs, à la suite de Jung, plusieurs chercheurs ont regardé dans la petite et grande histoire des faits de synchronicité. En 1984, un parlementaire européen est chargé d'envoyer plusieurs lettres avant de prendre l'avion à l'aéroport de Londres. Or, une lui échappe. Un canadien passant à proximité la ramasse et constate que...c'est lui le destinataire ! . Un voleur après avoir dérobé une voiture  à Paris fait le plein du côté d'Avignon avec une fausse plaque d'immatriculation. A côté de la sienne, une autre voiture se gare. Le pompiste alerte immédiatement la police et le voleur est arrêté. La voiture qui s'est garée portait en fait... le même numéro d'immatriculation !

Comment croire à la synchronicité sans croire à la coincidence, au hasard pur et dur ?

Je propose sans affirmation dogmatique mais plutôt comme hypothèse deux éléments.

Le premier est lié au cerveau humain qui peut aussi transmettre des désirs au delà du langage codé verbal. Ne vous est-il jamais arrivé de rencontrer quelqu'un ou d'être appelé au téléphone par une personne à laquelle vous pensiez sur l'instant ?? Sans parler de télépathie, parlons simplement du pouvoir d'attraction à distance de notre cerveau. Enfin, et Carl Jung le suggère le premier, la synchronicité n'est pas une donnée objective, elle prend consistance avec le sens que lui donne la personne. Pour revenir à mon exemple personnel, je pourrais me contenter de constater qu'une personne aimable nous a conduit jusqu'à la plage mais en mon fort intérieur, je crois intimement que c'est une réponse donnée face à un désir intérieur. D'ailleurs l'amabilité de notre chauffeur fait sens aussi dans ce cas là.

Et plus nous pouvons percevoir cette dimension cachée , plus nous sommes invités à laisser faire les choses. La synchronicité nous offre l'inattendu répondant à des désirs profonds pas toujours conscients. Tiens, j'ai pu emprunter ce portable à ma fille ce soir et livrer cet article dans la fraîcheur nocturne de la belle côte basque. Ce n'était pas programmé, pas prévu.

Et qui va lire le premier cet article ?

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La princesse et le pape

1 Mai 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

Avant hier, 2 milliards de téléspectateurs, selon les médias, ont suivi en direct le mariage d'un prince et d'une jeune femme "bergère", celui du Prince Williams, petit fils de la reine d'Angleterre et de Kate Middleton et en ce jour le pape Jean Paul II  a été béatifié à Rome par le pape actuel, Benoît XVI devant plus d'un millions de personnes venus tout spécialement pour l'événement.

Quoi de commun entre ces deux événements hormis leur dimension d'hypermédiatisation ?

Certains commentateurs vous diront que Jean Paul II serait l'homme qui a rencontré le plus de personnes dans sa vie, près de 2 milliards à travers ses déplacements missionnaires aux quatre coins de la planète entre 1978 et 2005.

Quant à Kate Middleton, jeune femme anglaise de 29 ans, petite fille, elle rêvait de devenir princesse...et son voeux s'est excausé en ce vendredi 29 avril 2011.Kate-Middleton_aLaUneDiaporama.jpg

Et bien, cet engouement pour ces deux événements avec certes des publics variés, marie quelque part notre désir profond de soif de rêve et d'attachement  à la force durable d'un homme qui a traversé toutes les épreuves de la vie.

Au coeur d'une crise mondiale, économique, sociale et morale avec des repères chanchelant y compris dans les représentants de nations d'Europe dont la crédibilité est mise en cause, nous avons vécu deux grands moments de répit et j'oserais dire de respiration d'un air sain.

Certes, les mauvaises langues pourront dire que le mariage "du siècle" aura coûté cher au contribuable anglais avec une cérémonie avec plus de 800 invités, mais la télévision a cet art magique de nous montrer cette jeune femme toute en retenue, toute en émotion vivre ce moment de rêve, devenir épouse et princesse du même coup en épousant dans la célèbre abbaye de Westminster le prince William. Elle nous touche par sa simplicité au milieu d'un protocole stricte, sans doute dépassé avec obligation de chapeaux pour les dames. Elle est là dans ce regard complice donné au prince William. Et notre imaginaire pourrait nous ramener à Cendrillon . Le carosse les as bien ramenés jusqu'au palais royal de Burkimgham mais un peu plus tard,  ce n'était pas le carosse devenu citrouille, mais ce sont deux jeunes amoureux qui faisaient le tour de la place devant la foule avec une petite voiture de sport décapotable avec un panneau "just wed". Quel bon vent frais de jeunesse !

Jean Paul II aura marqué son temps, quel que soit le point de vue pris, politique, religieux,  ou encore humaniste ! Pape missionnaire, il n'a pas hésité à interpeler avec audace les dictateurs sur leur territoire pour les inviter au respect de l'homme et de la vie. D'ailleurs victime d'un attentat en 1981, il ira lui-même pardonner dans sa prison à son agresseur. Sur la fin de son pontificat, il est gagné par la maladie de Parkinson mais continue son "métier de pape" devant les médias du monde entier. Dans un monde où il JP2_grand.jpgest de bon ton de cacher la souffrance, la maladie, la vieillesse, lui l'affiche sans arrogance, avec humilité dans son corps qui s'affaiblit, se rigidifie et tremble. L'homme sportif à ses débuts est devenu au fils du temps un homme courbé, de plus en plus souvent incapable de tenir debout , usé par la maladie. Il n'arrêtera pas pour autant sa mission et mourra avec en avril 2005. Son message " n'ayez pas peur !" au début de son pontificat a redonné Espérance à nombre de personnes dans le monde.

Avec Kate Middleton, jeune femme qui reste simple et elle-même au coeur du protocole de la couronne royale et Jean Paul II, modèle d'humilité et de courage qui a contribué à déplacer quelques "montagnes" dont le communisme avec la chute du mur de Berlin, notre actualité nous a offert deux beaux visages de lumière :

la vie devant soi et la vie donnée jusqu'au bout.

 

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