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Le blog de Michel BERNARD

DES LANGUES A DECODER

26 Juin 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

En l'espace de quelques jours, j'ai pu entendre des langues très diversifiées dans la belle ville de Montpellier, certes cité cosmopolite mais bien ancrée dans le bassin méditteranéen, pays de la langue d'OC ou d'Occitanie.

Une jeune fille dans le tram : " Je me suis fait massacrer le bras" en évoquant une simple chute qui, en apparence, lui a valu  un léger hématome sur le bras .

Dans le cadre de la visite du magnifique prieuré de Saint Michel de Grammont, la guide, dans un style très épuré évoquait : " le superflu était interdit à l'époque." faisant référence au monastère et à la règle que s'imposaient les moines du moyen-âge et effectivement le site et l'église en particulier sont très dépouillés sans aucune statue. Par ailleurs, devant des passionnés dans un sport, j'ai entendu le langage ininterrompu de celui ou de celle qui n'a de cesse d'engloutir son interlocuteur dans une langue de passion sans forcément se préoccuper du niveau d'attention de son vis à vis qui peut dangereusement se fâner à la longue. Enfin, nous pourrions évoquer à côté de la langue d'exagération des jeunes pouvant traduire cette soif de vivre avec des émotions intenses,  la langue soutenue des conférenciers voulant faire passer un message dans une forme de neutralité intellectuelle,  la langue passion des sportifs, la langue de bois ou xylolalie de nos chers politiques, art où il s'agit de tenir la parole sans se compromettre et en restant le plus universel possible pour éviter la critique.

Toutes ces formes de langue ou de langage ont bien sûr leur justification historique,culturelle ou encore sociologique. Elles nous montrent aussi des univers qui peuvent vite devenir entre elles tour de Babel, chacun se réfugiant dans son propre langage, sa propre représentation du monde. Qui pourra alors tenter de relier toutes ces langues, facteurs aussi du lien social ?palmier.jpg

L'Afrique a inventé la cabane à palabres encore dénommé arbre à palabres, véritable institution dans les villages pour se réunir, prendre le temps de s'écouter et régler autant que possible à l'amiable les petits et gros problèmes du vivre ensemble.

Nous avons probablement à réinventer, ici en Europe, des espaces à palabre  prenant le temps d'écouter nos diverses langues avant de rechercher des solutions.

Invité récemment pour "faire connaissance" au coeur de Montpellier dans une maison au jardin exotique , j'ai pu goûter, avec mon épouse, au milieu de palmiers, de plantes hautes, peuplé de lézards blancs, et assis sur un petit banc de pierre, au sens de l'hospitalité aigu de nos hôtes et à cet autre langage, celui qui reste le plus fondamental, le langage du coeur. Les mots prennent une autre saveur, nous sommes baignés dans un aller-retour, dans un donner-recevoir. Et Françoise Dolto nous rejoint avec son slogan " Tout est langage". Oui, la manière d'accueillir, de retenir ou non sa parole, de poser sa voix en soi ou en dehors de soi, de regarder plus ou moins son interlocuteur...tout peut faire résonance. Ce langage du coeur ou langage de l'intelligence émotionnelle peut simplement s'énoncer avec la formule suivante :

Si nous avons deux oreilles et une seule langue,

c'est pour au moins deux fois plus écouter que parler.

 

Chut ! Je vous écoute...

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FAIRE SON MARCHE DANS LE DEVELOPPEMENT PERSONNEL

19 Juin 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

Les forums de promotion de la vie associative qu'organisent la plupart des villes de France pour mieux faire connaitre à la population la diversité de l'offre d'activité en sont les premières vitrines. Aujourd'hui, le développement personnel, non seulement occupe des rayons entiers dans les librairies et notammnent les grandes librairies franchisées ( pas de pub) mais a pris rang dans l'offre associative. Des techniques de relaxation, de la sophrologie, en passant par le Chi Chong d'origine chinoise, l'aqua gym, l'eutonie, jusqu'à toutes les formes de gymnastique douce centrées sur soi, le monde associatif intègre dans son offre sociale cette recherche du mieux être individuel et collectif. Reste à chacun de trouver son petit bonheur dans un marché où le bouche à oreille fait concurrence à la recherche d'une technique ou d'une activité ciblée.dpersonnel.jpg

Des magazines spécialisés comme Psychologies tentent avec des articles de fond de donner de la visibilité à telle ou telle technique, méthode, philosophie montante dans le hit parade social. Comment cependant s'y repérer ?

En effet, deux risques sont courus par le "cherchant de développement personnel ": celui de vouloir se spécialiser avec risque d'addication à une seule discipline ou école ou encore celui de jouer l'abeille butinante sur de multiples fleurs au nectar différent donc attractif, quitte à changer chaque année d'activité. Je propose au lecteur une vision possible donc critiquable ( et allez y, c'est fait pour çà) sur trois dominantes :

- les démarches visant un travail sur les énergies

- les démarches visant un travail sur la communication avec soi et les autres

- les démarches privilégiant la méditation et l'intériorisation.

 

Les démarches visant un travail sur les énergies :

Elles rassemblent à la fois toutes les techniques de relaxation, de travail sur la détente physique, musculaire, et mentale.

Elles peuvent commencer par de la simple gymastique douce visant un recentrage sur soi jusqu'à des techniques plus élaborées comme le yoga, le chi chong qui invitent à repérer ses zones de tension, ses méridiens et à approfondir son schéma corporel. Bien sûr, j'entends les remarques de pratiquants de ces dernières approches affirmant qu'il ne s'agit pas seulement de technique mais d'une philosophie de vie. Et c'est vrai, ce choix  suppose aussi une forme d'adhésion à son origine même si les professeurs de yoga ou de chi chong en France ont souvent "occidentalisé" la pratique .

 

Les démarches visant un travail sur la communication avec soi et les autres :

Dans ce registre, nous pouvons classer les stage d'écoute, de communication interpersonnelle, de gestion des conflits, d'affirmation de soi....,de communication non violente ( 1) jusqu'à des démarches plus personnelles avec un travail conduit avec un coach dans la déontologie du coaching  et notamment la confidentialité et  la recherche d'autonomie de la personne accompagnée. La croyance partagée dans la plupart de ces démarches est de considérer que plus la personne est lucide sur sa manière de communiquer avec les autres, sur sa manière de fonctionner à l'intérieur d'elle-même, plus elle sera à même de progresser dans sa manière de se relier aux autres avec plus d'efficacité et de sérénité.

 

Les démarches privilégiant la méditation et l'intériorisation :

C'est une catégorie qui peut partager des zones communes  avec les deux premières. En effet, le pratiquant de yoga pourra passer par des phases d'écoute de son corps, de son soufle invitant à l'intériorisation. Celui qui a participé à une session de communication non violente a appris à écouter son moi intérieur ( qu'est ce que je ressens ici et maintenant ? Quel est mon besoin prioritaire ?...). Cependant, dans le courant des psychologues bien repérés comme Christophe André (2), la recherche du silence, de la pensée consciente, ou encore de la pleine consciente fait son chemin y compris en dehors des courants religieux et spirituels.

Dans un monde souvent conditionné  par l'encombrement ( trop d'infos à gérer, à digérer ),  la dispersion ( le fameux zapping où chacun va butiner sur plusieurs programmes tv , activités, sorties...) et l'impatience ( le tout tout de suite du consommateur), cette quête d'intériorité apparait comme un antidote recherché.

Question : existe-t'il une démarche qui intégrerait ces trois types d'approches ?

Rassurons nous, elle n'existe pas ! Le kit livré "énergie corporelle- communication totale- intériorisation" n'a pas encore été mis sur le marché du développement personnel. En effet, de mon point de vue, le développement dit personnel prend sens avec une recherche individuelle de chacun, évolutive au cours de sa vie d'homme et de femme et qui  repose la question règulièrement :

" Qu'est ce qui aujourd'hui peut m'aider à grandir, à croitre avec mon histoire, mes fragilités et mon potentiel  ? La réponse reste donc dans l'intimité de chacun et de sa propre clairvoyance...

 

(1) voir article sur ce blog intitulé : sortir de la violence avec Marshall Rosenberg

 

(2) voir blog Christophe André, psychologue.

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RESEAUX, COMMUNAUTES ET CORDEES

11 Juin 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

marche-montpellier.jpgHier, nous étions encore à l'heure de la famille traditionnelle, de la communauté locale de village ou de quartier, du temps inscrit dans le cycle des saisons, l'hiver avec son froid et l'été avec le temps du soleil, des moissons ou encore des vendanges. Ce paysage relève de plus en plus de l'histoire : la famille traditionnelle devenue minoritaire ( deux parents vivant en couple durable avec leurs enfants biologiques), la communauté villageoise gagnée aussi par internet et les moyens d'accès rapide aux centres urbains, et le climat lui-même qui se dérègle. Une nouvelle ère s'avance avec un lien social mis en question dans beaucoup de quartiers pas uniquement sensibles et une montée en puissance des réseaux et des communautés.

Les réseaux sociaux internet comme facebook et twitter avec leur néologisme ( nous parlerons de followers pour ceux qui réagissent à un message déposé et le verbe twitter est rentré dans le langage courant) délivrent dans l'instantané une information planétaire. Ainsi la révolution du jasmin en janvier enTunisie a pu aussi gagner le pays par le net. Si les médias traditionnels semblent bridés en Syrie, le net permet de contacter en direct la violence sur la population civile. Hors ces dimensions politiques internationales, les réseaux sociaux démultiplient les connections sans toujours créer de véritable lien social. Ainsi, des élèves vont même demander à devenir "amis" sur facebook de page gérée par un professeur qu'ils connaissent  !

A côté de ces réseaux dits sociaux, il existe le réseau de proximité, c'est une constellation de personnes ressource sur lesquelle je peux faire appel en terme de soutien, de relais d'information en fonction de la compétence ou du statut de tel ou tel membre. Effectivement, ce réseau de proximité ( à distinguer du réseau internet dont la virtualité quand des internautes ont plus de 1000, 10000 amis n'a plus de sens !) peut être activé en fonction de besoins des uns et des autres. Chacun y est repéré de manière individuelle et peut se rattacher à une association, un groupe politique ou syndicale ou encore à un courant religieux ou spirituel. Les québéçois parlent à ce propos de réseautage.

Autre niveau, la communauté de pratique qui se développe au sein de milieux scientifiques et pédagogiques.

Partons de la définition de l'encyclopédie Wikipédia qui atteste d'un concept relativement nouveau ( 1991) : " la communauté de pratique désigne le processus d'apprentissage social émergeant lorsque des personnes ayant un centre d'intérêt commun collaborent mutuellement et  désigne également le groupe de personnes qui participent à ce processus collaboratif." A la différence du réseau de proximité dont chacun peut mesurer pour lui-même son propre périmètre et sa fluctuation au cours de sa vie et de ses changements de lieu ou de cap professionnel, la communauté offre une dimension plus stable et centrée sur un objet partagé et visant une mutualisation. La motivation de ses membres est  davantage centrée sur un développement professionnel, voire personnel. J'entre dans une communauté de pratique dans un "donner-recevoir" en espérant recevoir...autant que je donne en général.

Enfin, en regard de mon propre vécu, j'ai identifié une troisième dimension à côté des réseaux et des communautés de pratique, je lui ai donné le nom de "cordée".

 Celles et ceux et de ma cordée s'y reconnaitront, je l'espère, et quoiqu'il en soit, je leur donne à tous volontiers la parole pour échanger autour de ce concept. En montagne, quand il s'agit de s'engager dans une voie d'alpinisme ou de passer une zone réputée dangereuse en randonnée alpestre, chacun est relié  par une corde, chacun étant équipé lui-même d'un baudrier protecteur. Le premier de cordée peut , en fonction de la fatigue ou du moment, passer la main et être relayé par le second. Ainsi, la cordée peut être changeante dans son ordre mais immuable dans le nombre. Ils partirent à 6 et revinrent à 6...sauf accident ! Et c'est bien là , la force du lien social durable de la cordée. En pensant clairement à ma cordée que j'ai laissée sur Reims, je sais que je peux compter sur chacun et chacune et que réciproquement ils peuvent compter sur moi. Sans nécessairement qualifier cette cordée d'espace d'amitié ( cela peut effectivement générer de l'amitié mais pas nécessairement), elle est d'abord un lieu de solidarité active,vivante, et de connaissance de l'autre et de reconnaissance de ses capacités, et de ses  talents .

Certes, une cordée n'est pas un idéal de gens qui se font des "bisous" toute la journée, c'est plutôt une expérience de rencontre, de partage vrai, avec les fragilités et les ombres de chacun, qui construit peu à peu cette alliance mutuelle qui rassure, stimule et pousse en avant.

Aujourd'hui, si je crois (avec les limites posées) à l'importance du réseautage, des communautés de pratique,  je crois surtout que nous avons besoin de cordée vivante. En effet, comment avancer vers un sommet , un idéal, seul sans coéquipier, sans soutien réel, lucide et comment gérer un passage à vide, une épreuve, même si la famille est présente, sans cette force extérieure de la cordée ?

Bien sûr, pour un certain nombre, la première cordée, c'est le couple avec l'importance de jouer la réversibilité des rôles ( le premier de cordée n'est pas forcément toujours le même !) mais pour tous ceux qui se situent en dehors d'une vie de couple, la cordée peut s'avérer un espace privilégié de ressourcement et de croissance humaine.

 

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Venez vous de Mars ou de Vénus ?

5 Juin 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

MARS OU VENUS ?

 

Sur scène, un homme habillé avec une blousse blanche, comme un chirurgien d'hôpital et au dessus de sa tête, suspendus deux grands globes qui vont s'allumer quand il agite sa baguette de maître d'école : un globe rouge , c'est Mars et un globe vert, c'est Vénus. Ce spectacle qui fait recette ( plus de 500 000 spectateurs en France) est animé par un seul homme, Paul Dewandre, avec son doux accent belge.07-12-10_091007_mars_et_venus_full.jpg

Oui, comme tant d'autres, j'ai été vraiment touché par ce spectacle hors norme qui nous rappelle que les femmes viendraient de Vénus ( mais oui !) et les hommes de Mars. Autant dire que nous avons, comme vous le savez bien, à apprivoiser deux psychologies différentes et qui peuvent s'affronter, se heurter ou encore s'ajuster et même se réconcilier...

D'abord, un parcours étonnant que celui de Paul Dewandre, cadre commercial créateur d'une compagnie aérienne, qui fait un virage à 180 degrés après sa découverte de John Gray aux Etats Unis, l'auteur du best-seller " les hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus". Ainsi, il se convertit en animateur de sessions pour couples, "Mars et Vénus" pendant plus de dix ans. Sans avoir aucune expérience ni de théâtre ou encore moins du spectacle, il crée, dans la foulée,cette pièce unique dont il est le seul acteur sur scène.

Oui, j'ai vraiment été touché par la justesse des exemples humoristique utilisés pour pointer les différences mars-vénus ou hommes-femmes. Comme cette dame qui place l'aspirateur à l'entrée de l'appartement et que Monsieur enjambe à son retour du travail comme s'il ne l'avait pas vu ! Ou encore Monsieur prêt dans sa voiture, rétro réglé pour aller voir des amis et Madame toujours pas là et la tension qui monte dans l'impatience...Dans un tourbillon de situations de la vie quotidienne de couples, Paul nous fait sourire et rire parfois aux larmes de nos travers de martiens ou de vénusiennes. Et surtout son intention, au delà des caricatures, les vénusiennes multitâches ( la faculté de penser et s'occuper des enfants, du travail, et des relations en même temps) et les martiens très mono-tâches ( une seule chose à la fois) reste positive : contribuer  à une meilleure relation durable au sein des couples. En participant à deux à ce spectacle, beaucoup de couples témoignent d'une meilleure compréhension dans leurs tensions du quotidien et certains vont même jusqu'à dire que le spectacle leur a permis de rester ensemble !!

Dans un environnement social éclaté dans ses repères, Paul Dewandre, avec talent, humour et sensibilité replace le couple dans un orbite spatial originel : apprendre patiemment à se comprendre, apprendre à vivre ensemble, à faire des différences un mélange subtil et pétillant de croissance mutuelle !

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