Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Michel BERNARD

Et si nous étions des bâtisseurs de cathédrale

29 Juillet 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #petites histoires

En 1163, le roi décide de réaliser de grands travaux dans Paris. Il choisit de se rendre directement lui-même sur un de ces lieux au coeur de Paris, sur l'île de la cité. En arrivant sur place, il aperçoit trois tailleurs de pierre très concentrés sur leur travail. Sans micro et sant télévision, il s'adresse au premier :

- Que faites vous, mon brave ?

- Cà ne se voit pas. Je taille une pierre, répond l'homme sur un ton bourru.

Le roi se tourne alors vers le deuxième tailleur de pierre :

- Et vous, pouvez vous me dire ce que vous faites ?

- Moi, Monseigneur, je travaille ici pour nourrir toute ma famille.

A ce moment, le roi observe le troisième tailleur de pierre resté en retrait de l'échange et toujours concentré sur le travail de la pierre. Prudemment, le roi s'avance vers lui et lui demande :

- Et vous, qu'est ce que vous faites ?

Arrêtant de frapper la pierre, le tailleur se redresse et regarde fièrement le roi :

- Moi, Monseigneur, je bâtis une cathédrale !eglise-soir.jpg

 

Cette histoire aujourd'hui très popularisée, longtemps, j'ai considéré qu'elle nous invitait à devenir semblable au troisième tailleur, celui finalement qui donne un sens   fort à son action. Noter aussi que s'agissant de Notre Dame de Paris dont les travaux ont commençés en 1163 pour s'achever en 1245, beaucoup d'ouvriers n'ont pas vu la construction finale dans toute sa beauté. En fait, je constate que je me reconnais bien souvent dans les trois tailleurs de pierre, . Le premier tailleur a , pourrait-on dire aujourd'hui, le nez dans le guidon  : il tape la pierre sans se poser de question métaphysique. Que l'on soit à un guichet de poste, caissière dans un supermarché,  enseignant, médecin, ouvrier sur un chantier de travaux publics , dans un bureau x ou une entreprise y, combien sont amenés à vivre le travail comme tel. Le deuxième tailleur, c'est celui qui reconnait le besoin prioritaire derrière le travail, nourrir sa famille. Ce qui n'est pas négligeable. Et c'est un acte aussi d'authenticité avec soi-même de se poser la question : quel(s) besoin(s) je nourris finalement dans mon travail ? En élargissant la panoplie au delà de la nécessité économique, il y aurait sans doute , en fonction des environnements professionnels, du besoin de réalisation de soi, de considération, de reconnaissance, ou plus simplement un besoin de sécurité. Le troisième tailleur nous invite à lever les yeux au delà de l'action immédiate et des besoins pour se poser la question : " A quoi je cherche à contribuer à travers cette activité professionnelle ?" . La question peut sembler incongrue pour certaines professions "dures" où le besoin économique est dominant. Pourtant, je persiste à penser que cette question posée régulièrement à soi en posant notre burin de tailleur de pierre peut provoquer un autre niveau de conscience apte à :

- redéclencher une énergie nouvelle. Bâtir une cathédrale me semble plus exaltant que taper sur un caillou !

- nous relier aux autres dans l'activité. Si je construis une cathédrale, ce n'est pas seul : je suis un maillon d'une immense chaîne du tailleur de pierre, aux autres corps de métier jusqu'à l'architecte concepteur de la cathédrale. C'est donc un bon moyen de redynamiser un sens collectif.

Et puis, ce sens plus profond, cette contribution peut être colorée à notre manière avec notre propre vision. Pour un tailleur de pierre chrétien, on peut facilement imaginer qu'il s'agit  pour lui de contribuer à une oeuvre divine. Pour un autre, ce pourra être de contribuer à construire un édifice beau et visible par tous dans la cité.

Et si nous prenions le temps de poser notre burin, pour nous poser deux  questions :

1) là, dans mon activité professionnelle ou bénévole, à quelle cathédrale j'apporte ma pierre, à quelle oeuvre collective finalement je contribue et je désire contribuer ?

 

2) Et si je dessine ma cathédrale aujourd'hui, à quoi ressemble t'elle ?

A votre imagination, avec formes et couleurs, en levant les yeux vers le ciel.

Lire la suite

LE RITUEL, précieux usage à travers les temps

22 Juillet 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

Deux embarcations légères s'avançent l'une en face de l'autre, avec à bord 8 rameurs à l'allure engagée. Un homme, tout de blanc vêtu, se tient debout derrière chacune des embarcations. Il s'agit du jouteur, celui qui porte  une lance de près de 3 mètres de long et un bouclier appelé bavois. Nous sommes dans le port de Mèze au bord de l'étang de Thau en plein été sous un beau soleil méditterranéen. Sport pratiqué depuis le XVIIème siècle sur la côte du Languedoc, les joutes nautiques sont porteuses de rituels qui ont franchi le cap des siècles.

Le jouteur est règlementairement habillé tout de blanc des pieds jusqu'à la chemise. Avant de combattre, les deux jouteurs font un premier passage et se serrent la main puis avant que les embarcations ne se lancent pour l'affrontement, chaque jouteur lève haut sa lance pour signifier qu'il est prêt. Ainsi, si l'harponnage est vif et met à l'eau un, voire parfois les deux proganistes, nul signe de violence, nul signe d'agressivité non contrôlée pendant le déroulement de cette épreuve suivie par des spectateurs assidus .100_2321.jpg

Autre rituel vieux comme le monde, la poignée de main viendrait du fait que, historiquement, cela témoignait que l'on n'avait pas d'arme cachée( poignard par exemple)  sous la manche et que l'on signifiait vouloir établir un rapport de confiance. Aujourd'hui, le rituel s'est mondialisé et chacun le vit de manière sans doute moins suspicieuse.

Les rites de passage de la vie adolescente à la vie adulte semblent marquer le pas en Occident. Le service national, obligatoire pour les hommes jusqu'en 1996, était considéré par beaucoup comme le passage pour un garçon de l'adolescence à l'âge adulte avec la vieille formule " Après ton service, tu seras un homme". Cela peut prêter à sourire mais le constat aujourd'hui marqué par une génération "tanguy" (1) semble indiquer que l'absence de rituel n'aide pas forcément la maturation de l'adolescent vers l'adulte. Peut on considérer l'entrée dans la vie active comme un rituel ? Oui, si effectivement, il y a un moment formalisé, j'oserais dire une "cérémonie officielle" pour signifier ce changement. Or, je ne connais pas d'entreprise proposant ce type de rituel, même si l'année de stage, ou d'alternance peut revêtir le signe du passage.

Dans le monde professionnel et dans les formations au management, il est souvent souligné l'importance pour un manager de prendre en considération les rites de la "boutique" : pause café, anniversaires, pots spécifiques...Cette prise en considération peut aider un nouveau manager ou un nouveau cadre à s'intégrer plus rapidement dans le fonctionnement de l'organisation.

Le monde de l'éducation s'interroge aujourd' hui , devant la montée des actes d'incivilité et de violence dans les collèges et lycées, sur la nécessité de renforcer la communication sur des règles et des rites qui pourraient sembler acquis : prendre la parole en la demandant d'abord au professeur, se dire bonjour le matin en arrivant, ....

Certes, les nouvelles formes de communication via les réseaux sociaux ont tendance à aller au direct sans préalable et sans préambule. Est il si contraignant de rajouter un "bonjour" dans un courriel ou un sms ?

Et je fais un rêve : si, avant chaque réunion entre partenaires sociaux et chaque réunion à enjeux avec des intérêts divergents des acteurs, il y avait un vrai rituel à l'image de notre jouteur. Chacun prend le temps de se saluer, de s'observer, puis le top officiel de démarrage de la discussion est donné...Le judo en donne aussi un bel exemple avec le salut préalable sur le tatami avant de commencer  et en conclusion de l'entrainement. Ce rituel signifie aussi que tout ce qui se passe sur le tatami reste du domaine du jeu et du sport.

Ainsi, nos rituels même s'ils peuvent apparaître ringuards aux jeunes générations, méritent d'être revisités dans leur sens et dans la protection qu'ils sacralisent entre les êtres humains. De la poignée de main ancestrale...au salut du judoka, nous avons toute une panoplie à exploiter !

 

(1) référence à un film dans lequel le fils, jeune adulte préfère rester chez ses parents plutôt que prendre son autonomie. La génération "tanguy" évoque les jeunes qui,approchant la trentaine, font tout pour rester le plus longtemps possible chez papa et maman.

 

Voir aussi article sur ce blog : "le rituel, une stratégie pour changer."

Lire la suite

Harry Potter : de la mort à la vie.

17 Juillet 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #films

Juillet  2011 : sortie en France du dernier film de la saga au succès planétaire : Harry Potter et les reliques de la mort. Quand l'auteur anglaise  Joanne Kathleen Rowling écrivait les premiers pas de ce jeune sorcier nommé Harry Potter faisant son entrée officielle à Poudlart, l'école prestigieuse des sorciers, même si sa créativité liée à une belle écriture ne sont pas étrangers à ce succès, aurait-elle imaginé que le sorcier Harry la rendrait aussi célèbre et plus riche que la reine d'Angleterre !

L'univers de Harry Potter nous offre quelque chose d'assez insaisissable et fascinant entre un imaginaire fécond ( un château siège de l'école et lieu de toutes les expériences d'apprentissage en sorcellerie, un quai dénommé 9 3/4 dans la gare de Londres pour accèder en pénétrant  directement dans le mur au train spécial Poudlart et des personnages mêlant le bon, le mystérieux et le mal...) et une cohérence certaine avec la réalité d'adolescents vivant une amitié avec ses hauts et ses bas  pour Harry et ses deux meilleurs amis et alliés, la belle Hermione et le rouquin Ron. Dans le dernier livre devenu film, "Harry Potter et les reliques de la mort", nous sommes convoqués à un bel assemblage de symboles qui nous touchent dans notre inconscient collectif et même notre conscience d'adulte. Harry n'est donc pas réservé à un public enfants ou ados ! harry-potter_24.jpg

L'affrontement final ( que je ne dévoilerai pas dans toute son intensité, ses rebondissements et sa créativité) entre Harry et le sorcier incarnant le mal dénommé Voldemort en est un témoignage très puissant.

Une révélation, Harry dont les parents ont été tués directement par Voldemort devant lui bébé a résisté à Voldemort. Comment ? En fait, il porte en lui une partie de Voldemort. Autrement dit, le mal, la violence n'est pas extérieure à soi mais nous la portons aussi en nous mêmes. L'enjeu devient celui de comment s'en débarasser. Un animal est central dans cette guerre sans merci entre le bien et le mal, la libération ou l'asservissement à la violence : le serpent. Celui ci , impressionnant de longueur est sous le contrôle de son maître Voldemort et quand celui ci est en danger, instinctivement, il va chercher à tuer ses adversaires. Harry est menaçé....le serpent dans les décombres de l'école de Poudlard saccagée par le combat, approche rampant avec sa gueule funeste. Mais c'est sans compter sur un allié, un jeune sorcier, pourtant réputé pour sa fragilité, qui a repris l'épée magique et qui, dans un sursaut de révolte et d'énergie, lui tranche la tête. Une scène qui change le monde : le mal rampant est détruit et Harry peut espérer sauver les siens. Proche de la mort ( voire mort, tout dépend l'interprétation donnée ) Harry choisit la vie et retrouve la baguette de sorcier que Voldemort utilisait pour assurer sa domination, une baguette en bois de sureau. Ces deux compagnons témoins, Hermione et Ron constatent qu'il détient alors le pouvoir de l'invincibilité, pouvoir absolu. Que fait Harry ? Dans un acte symbolique, il casse en deux la baguette et renonce à ce pouvoir de domination. Ainsi, avec audace, créativité et symbolisme, Harry, le jeune sorcier, nous aura délivré trois messages :

- le mal, la violence est présente au coeur de l'être humain ( l'ivraie se mélange avec le bon grain)

- pour la vaincre, seul, c'est impossible. Le soutien d'autres êtres humains, y compris fragiles, est nécessaire.

- pour sortir des rapports de forces , il y a un acte à poser : renoncer aux armes du pouvoir !

Enfin, Harry permet de réconcilier trois publics dans une même salle de cinéma : les enfants, les ados et les adultes. Belle prouesse à l'heure du cinéma marketing  visant des cibles spécifiques !

Lire la suite

L'étoffe des champions...et le poids des coachs

9 Juillet 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #films

Mercredi soir, la télévision nous offre une nouvelle émission : l'étoffe des champions.  Loin des clichés des émissions dites de télé-réalité, j'observe quelque chose de neuf : de vrais entraîneurs ont accepté de coacher chacun une équipe de 3 hommes et 3 femmes sur des défis sportifs. Trois équipes : les bleus, les jaunes et les rouges !

 

Bien sûr, l'exposition médiatique et notamment le commentaire cherche à valoriser chaque coach derrière son équipe, voire à réhabiliter l'image d'un Raymond Domenech (1) en procès actuellement avec la fédération de football qui l'a licencié. Ainsi, le commentaire en voix off : " Vous l'avez détesté,  vous allez l'adorer !" Il n'empêche que nous voyons concrètement trois coachs à l'oeuvre en préparant leur équipe composée d'hommes et de femmes de niveau sportif très varié : ce ne sont pas des champions ! Et j'ai  repéré trois manières très différentes de coacher. Décryptage !    Domenech-930_scalewidth_630.jpgDans une salle, deux par deux , chaque coéquipier se présente à l'autre et Raymond Domenech observe, passe, sourit...Il explique que c'est sa manière à lui de créer une cohésion de groupe à partir de la connaissance des uns par les autres. La méthode est une classique notamment dans le démarrage d'un stage de formation de communication avec A qui interviewe B et qui présente B devant le groupe.

Quant à Thierry Rey, ancienne gloire du judo français (2), il emmène son groupe sur le tatami de judo, chacun ayant revêtu la tenue rituelle du kimono blanc. Et une participante de se dire "impressionnée" devant ce coach. En effet, Thierry Rey a choisi son propre terrain de prédilection pour  se positionner face au groupe. Et le plus ancien, Jean Claude Perrin (3), avec un ton malicieux et un visage "plein de gouaille" emmène son groupe en pleine nature sur des exercices d'équilibre sur une poutre avec lancer de ballon par deux. EJean-Claude-Perrin-930_scalewidth_150.jpgt il précise : " Ce qui compte d'abord, c'est créer la confiance au sein de l'équipe".

Ce qui m'a surtout frappé, c'est la posture très spécifique de chacun. Raymond Domenech, dont l'équipe des rouges va perdre le premier défi sportif, déversera son mécontement de manière sèche et  culpabilisante sur  un membre masculin, plutôt costaud, qui n'a pas respecté les consignes données et "coupable" d'avoir fait perdre. Est ce bien la meilleure méthode pour aider une équipe à gérer un échec....en désignant le bouc émissaire !?

Pour Thierry Rey au regard très concentré et très sérieux, il va connaitre une situation non prévue par le scénario : une femme de l'équipe tombe, se blesse en franchissant la ligne d'arrivée et pique une petite crise de nerf. Thierry va tout de suite à son "chevet" puis, devant la caméra explique avec l'aplomb du maitre que : " l'accident fait partie du sport et qu'il est à accepter de fait". Où est l'attitude empathique d'un coach qui entend d'abord la souffrance et aussi la colère de celle qui préssent que l'aventure est peut être terminée ?!. article_REY.jpg

Jean Claude Perrin apparait un peu décalé par rapport au sérieux investi par ses deux collègues coachs. Ayant gagné (comme par hasard ) avec son équipe le premier défi, celle ci a droit à une journée spéciale et nous les retrouvons sur une descente rapide de rivière en raft. Jean Claude partage avec spontanéité ses émotions de joie avec toute l'équipe. Effectivement, la victoire soude, mais au demeurant,  je crois que la personnalité du coach est rassurante depuis le départ. A aucun moment, il joue la super star. Il apparait comme proche, exigeant certes, mais rassurant dans son non verbal toujours teinté d'une pointe d'humour. Je n'en déduis pas pour autant que le meilleur coach des trois, c'est lui...car son côté "protecteur" peut aussi être vécu comme étouffant. 

Et finalement, avec toute l'expérience de chacun au plus haut niveau, nous découvrons trois coachs qui tâtonnnent, se cherchent aussi pour se positionner face à des individus qui ne sont pas des champions et qui ont leur propre personnalité de l'introverti qui parle peu, reste en retrait du groupe jusqu'à celui prêt à tout pour réussir et empocher les 50 000 euros promis par l'émission.

La première leçon de coaching donnée à travers l'émission, c'est bien l'acceptation du tâtonnement car un coach reste un être humain qui vise d'abord à s'adapter, à s'ajuster à la personnalité, aux croyances, au niveau de confiance en soi de la personne coachée. Et un coach professionnel, en tant qu'accompagnateur, ne se sent pas dépendant de l'échec de son coaché même s'il peut se sentir solidaire et aider un discernement sur les raisons de l'échec. Là est peut être le différentiel entre le coach sportif ou l'entraîneur vivant émotionnellement, dans les tripes, les réussites et les échecs de son équipe ( et dans la réalité des clubs pro, pouvant jouer sa place s'il y a accumulation de  mauvais résultats pour son équipe) et le coach, exerçant un accompagnement professionnel. En effet, pour celui-ci, la visée prioritaire est bien l'autonomie du coaché et dans ce sens, un accompagnement aidant pour qu'il développe sa propre capacité à gérer lui-même ses réussites...comme ses échecs !

 

(1) ancien sélectionneur national de l'équipe de France de football et médiatisé notamment autour de l'échec de la France en coupe du monde de football en Afrique du Sud en 2010.

 

 (2) ancien champion du monde et olympique de judo en 1980 et  depuis, expérience de coach sur diverses structures de haut niveau en judo.

 

(3) entraîneur de l'équipe de France de saut à la perche dans les années 1980

 

Lire la suite

Ombre et lumière

2 Juillet 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

10 h, un samedi matin de juillet, sur l'esplanade au coeur de la belle ville de Montpellier. Un maître de Taî Chi Chuan tout de blanc vêtu, face à un groupe d'une trentaine de participants pose des gestes lents, souples et amples au bord du petit étang.100_2286.jpg

Puis, il s'arrête et invite tous les participants à se regrouper sous un arbre. " Apprenez à regarder l'arbre, ses feuilles et par l'ombre trouver la lumière..."

Curieux  et bien mystérieux langage pour un non initié mais derrière cette simple suggestion se cache une philosophie  puisée chez les maitres chinois qui se transmettent cet enseignement depuis plusieurs siècles.

Le Taî Chi Chuan pratiqué par de nombreux chinois dans les parcs publics des villes est devenu un art de vivre. Cela peut nous sembler un paradoxe  à nous occidentaux entre la lenteur des gestes  et notre monde moderne à TGV ( très grande vitesse) dans l'anticipation, la réactivité ou encore la productivité.

Revenons à l'arbre.

Effectivement, l'arbre dont les vertus écologiques ne sont plus à démontrer ( production d'oxygène, fixation du sol notamment dans les zones côtières sujettes à érosion, fertilisation avec l'humus des feuilles mortes, lieu protecteur de faune et de flore...) offre une autre vertu aux hommes.

Il nous invite, comme le suggèrent notamment les pratiques chinoises de Tai Chi Chuan et de Qi Gong ( prononcer chi kong) à retrouver un enracinement en puisant nos énergies au bon endroit.

Si je suis bien en contact avec le sol, avec l'énergie terre, je deviens vite "enraciné" et plus résistant aux forces contraires. Et si mon corps est bien déployé sans raideur, je reçois aussi une autre énergie, celle du ciel. C'est ce travail sur l'énergie, le Chi pour les chinois, qui donne du sens profond à cette pratique.

Si je regarde un arbre avec attention, je peux me laisser conduire par sa "droiture" , la force de son tronc.

Enfin, l'omb100_2276.jpgre et la lumière projetée par les arbres font écho aussi à notre propre lumière et notre ombre ou partie rejetée de ce que l'on ne veut pas reconnaitre en soi comme le suggère le psychanalyste Carl Jung.

Ainsi, pour revenir à la phrase mystérieuse de ce maitre dans son cours de Tai Chi Chuan, " par l'ombre, vous trouverez la lumière" est une belle expression pour nous décentrer de notre petit moi et oser regarder ce que nous ne regardons pas spontanément dans nos vies... parce que ombrageux ou encore caché.

Et pourtant sans cette ombre, que serait notre lumière ?

Lire la suite