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Le blog de Michel BERNARD

EN ROUTE VERS LA SERENITE

20 Novembre 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

EPISODE 3 : (RE) DONNER DU SENS A SON TRAVAIL

 

Notre XXI ème siècle , siècle des nouvelles technologies envahissant tous nos espaces de vie les lieux de travail, les lieux de vie, comme les moyens de transport collectif ( qui n'a pas observé la prolifération de ces deux bouts d'écouteurs blancs ou noirs coincés dans les oreilles de ses voisins dans un bus, un tram ou un métro urbain ?) interroge aussi sur le sens, sens de la vie et sens au travail. Qu'est ce qui fonde finalement le sens au travail, pour ne pas dire le bonheur au travail ? Ce sens sera aussi à appréhender comme moyen de prévenir  les situations de stress, de détresse, de désengagement, d'ennui, ou encore, les situations extrêmes de burn-out ou d'épuisement physique et psychologique nécessitant un arrêt de travail prolongé.

Nos "cousins" québéçois, avec une longueur d'avance, me semble t'il, ont investi depuis plusieurs années  des recherches sur le concept de santé mentale au travail . Et je vais m'appuyer sur le travail d'enquête de plus de dix ans et de conceptualisation d'Estelle Morin, psychologue et professeur à HEC de Montréal pour préciser le sens au sein d'un environnement professionnel.

Estelle MORIN a ainsi défini, à partir d'une analyse d'enquête auprès de salariés de divers secteurs professionnels, six composantes ou caractéristiques pouvant être associées à un travail qui a du sens.

  • L'UTILITE DU TRAVAIL.

Chacun, quel que soit son environnement, atelier, bureau, chantier, salle de cours, magasin ou moyen de transport, désire se rendre utile, sentir que son travail contribue à la société, au collectif. Cette utilite peut notamment se vivre quand le salarié se sent associé à un projet de développement au sein de son entreprise.

 

  • LA RECTITUDE MORALE DES PRATIQUES

Ce sujet est devenu particulièrement sensible en temps de crise quand les médias mettent en exergue que la crise profite à certains sur le dos des autres...Le respect des valeurs humaines, de l'équité de traitement pour un emploi comparable, de la justice, de la non discrimination raciale, sexiste et  le respect de la dignité humaine apparaissent un socle et un barrage face aux violences perverses observées sur certains lieux professionnels ( mise au placard, intimidation pour provoquer le départ, harcèlement sexuel et/ou moral...). En France, cette rectitude peut être explicitée au sein de réglement intérieur, de charte ou encore de projet. Le respect d'un certain nombre de "règles du jeu" clairement exposées dans un texte officiel peut contribuer à garantir le respect des valeurs humaines et fonder une forme d'éthique professionnelle.

  • L'AUTONOMIE

Certes, le niveau d'autonomie dans un poste de travail est très variable : de la standardiste contrainte sur des créneaux horaires  au cadre professionnel qui construit son emploi du temps sans horaire fixe, il y a un différentiel notoire. Ceci étant, l'autonomie au sens éthymologique, c'est "faire sa propre loi", s'autoriser à. Jusqu'où chacun , en fonction du style de management de son employeur, de la culture d'entreprise, et de son niveau de responsabilité, peut-il élargir son périmètre d'action ?

 

  • LES OCCASIONS D'APPRENTISSAGE ET DE DEVELOPPEMENT

Qui ne rêve de continuer, sur son lieu de travail, d'apprendre de nouvelles connaissances, de nouvelles techniques, de nouvelles habiletés et d'acquérir ou de renouveler des compétences ? La formation professionnelle dénommée aujourd'hui en France, à travers une loi,  "tout au long de la vie" peut être un bon vecteur d'évolution dans la mesure où le salarié peut réinvestir sa formation sur son lieu de travail. Cet axe est l'antidote à la routine qui peut enfermer et robotiser le salarié.

 

  • LA COOPERATION ET L'ENTRAIDE MUTUELLE

Cette réalité est très forte dans certains milieux professionnels dans lesquels la coopération, l'entraide mutuelle sont des valeurs premières : chez les pompiers, les personnels roulants dans la sncf, les chauffeurs routiers...Cet esprit de famille peut permettre à certains de tenir en cas de coup dur ( accident, épreuve personnelle...). Les réseaux collaboratifs sur la toile internet contribuent également à élargir le cercle de ces coopérations qui dépassent les frontières des entreprises et même des pays.

 

  • LA CONSIDERATION ET LA RECONNAISSANCE

De mon point de vue, cette composante du sens au travail est au coeur des problématiques de management des entreprises. Qui n'a pas entendu des témoignages de salariés n'ayant jamais reçu le moindre "Merci" dans leur façon de travailler . Pour ma part, à l'occasion de stages de management que j'anime, j'insiste sur l'importance des signes de reconnaissance réguliers que les cadres en situation hiérarchique peuvent communiquer à leurs collaborateurs. Et je rajoute : " N'attendez pas l'entretien d'évaluation annuelle pour adresser des compliments à vos collaborateurs !". Chacun, en général, garde une bonne mémoire de signes de reconnaissance reçus de sa hiérarchie avec deux conditions importantes : la sincérité et l'argumentation sur un fait précis. Le " C'est bien ce que vous avez fait !" n'éclaire pas la personne sur ce qui est réellement apprécié. Une autre manière plus explicite : " Quand je constate que vous avez su gérer l'organisation du colloque...de A à Z et que tous les participants unanimes ont remercié notre service de cette qualité, je suis fier de vous et vous remercie pour votre engagement. C'est le professionnalisme de notre service qui est reconnu. Merci." Vous mesurez bien la différence ! Le Merci  est un mot qui mériterait d'être démultiplié, affiché tous les jours sur tous les lieux de travail. Il peut concerner des petites choses auxquelles la hiérarchie est sensible comme des tâches d'anticipation ou des initiatives simples prises pour faciliter la vie d'un service.

 

Ainsi, vous disposez d'une grille d'évaluation de votre travail sous le projecteur de ces 6 composantes du sens : l'utilité du travail, la rectitude morale ou éthique des pratiques professionnelles, l'autonomie dans le poste, les occasions d'apprendre et de se développer, le niveau de coopération et d'entraide et la réalité des comportements hiérarchiques en matière de communication  de messages de considération et de reconnaissance.

Les observations de terrain d'Estelle MORIN sont très édifiantes et devraient interroger toutes les directions d'entreprises privées et publiques.

Si ces composantes du sens sont défaillantes, inexistantes ou remises en cause à l'occasion de restructuration, de plan de récession, les salariés adoptent de fait des stratégies défensives : une présence au travail sans investissement, ce qui peut s'appeler le présentéisme, avec des risques d'erreur, d'oubli, d'accident et des comportements de retrait, d'agressivité, ou encore de conflit. Le stress continu peut aboutir à une détresse et un état d'épuisement.

Par contre, si ces composantes sont prises en considération dans l'organisation ( ou la réorganisation) du travail, les effets sont assurément visibles : un engagement du salarié dans son travail, une conscience professionnelle, une utilisation de ses compétences, une recherche de coopération, bref un bien être ou un mieux être professionnel...dont l'entreprise bénéficiera par jeu de boomerang.

Tenant compte d'une espérance de vie moyenne de 79 ans aujourd'hui en France ( 48 ans en 1900 !), le temps de l'activité professionnelle des actifs situé entre 18 ans et 65 ans en moyenne, reste un espace temps signifiant pour "travailler" sa sérénité. Elle se fonde, de mon point de vue, d'une part sur le sens que chacun peut investir dans son activité professionnelle et d'autre part sur sa santé  tant physique que psychologique au travail. Et tous les détails ont du sens ! Par exemple, placer une ou des plantes près de son ordinateur pour réduire les effets nuisibles des champs électromagnétiques. Et bonus en plus, les plantes nous offrent, dans des espaces asceptisés, modernisés, un lien direct avec notre Mère Nature. Respirer la nature est aussi une porte vers la sérénité. A quand des jardins au coeur des entreprises, des hopîtaux, et des administrations ?

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EN ROUTE VERS LA SERENITE

12 Novembre 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

2-flamands-roses.jpgEPISODE 2 : ACCUEILLIR TOUT LE REEL POUR ETRE LIBRE

 

 

Nous sommes en route, avec ma compagne, vers la mer et avons prévu une belle promenade le long du rivage devant des flots agités en ce mois de novembre. Et puis notre conversation dévie sur un sujet délicat et la tension monte. L'état d'esprit positif, plein d'élan qui était le mien vient d'un coup d'être parasité par un agacement qui me contrarie. L'atmosphère paisible devient lourd et le ciel qui s'assombrit est un peu à l'image de ce que je ressent. La belle promenade risque de devenir un chemin de croix ! Que faire ? Et si, avec conscience, j'accueille en moi cet énervement avec bienveillance sans déni, sans complaisance. Oui, je suis énervé, je me sens un peu impuissant à redresser cet état de tension entre nous. J'accueille ce moment un peu pénible...

La vie nous apprend tous les jours, comme les vagues de la mer, que nous passons par des hauts et des creux,  des états d'âme légers, heureux, positifs à des états plus troubles, inquiets, agités, en tension. Et puis des événements nous contrarient : je n'ai pas atteint l'objectif fixé, j'ai eu l'impression d'être manipulé, humilié, agressé dans telle situation sans pouvoir bien réagir. Nous sommes alors tentés de réagir de diverses manières.

 

- la culpabilisation. Vraiment, j'ai été nul, j'aurais du réagir et je ne l'ai pas fait. Je m'en veux mais le mal est fait. Décidément, je n'ai pas progressé sur ce plan là. Ici, notre petit égo nous referme sur la coquille étroite de notre nombril. La culpabilisation ferme l'horizon et n'offre pas de perspective.

- la résignation. Dans un  monde en crise, qu'est ce que je peux faire ?  Les Etats eux même sont fragilisés et peu armés devant les puissances des lobbies économiques. Se résigner, c'est se considérer comme victime, victime du système, victime des autres. Dans cette attitude, l'énergie est tournée vers la plainte qui faire fuire l'autre. La plainte n'a jamais fait avancer le monde.

- la rebellion. Pas question de me laisser faire par cette personne . Je vais lui montrer qui je suis et ce qui l'en coûte de me tenir tête. La rebellion nous fait entrer dans un rapport de forces. Je conteste une situation, une ou des personnes, un système et j'entre en rebellion. Les extrémistes de tout bord, de toute religion, ont malheureusement fait la démonstration de ce que coûte cette rebellion par la force et par la violence. 

Alors que nous reste-t'il pour réagir sans perdre notre authenticité et en orientant notre énergie vers ce qui peut bouger favorablement pour nous ?

Il reste une porte, certes étroite, qui invite à consentir au réel, à l'accueillir tel qu'il est. Certes, comme le diraient les praticiens en programmation neurolinguistique, nous avons tous nos filtres pour regarder ce réel et la carte n'est pas le territoire. Aussi, consentir à ce réel, c'est d'abord accueillir ce qu'il provoque en moi. Une contrariété, une boule au ventre....un sentiment d'injustice, de colère, d'impatience. OK, j'accueille. Je ne me confonds pas avec tout ce flot de sensations et d'émotions. Maintenant, je suis face à ma liberté d'agir. Qu'est ce que je veux et peut faire. Une sagesse de la Rome antique  enseignait : " Demande à ton Dieu le courage de changer ce que tu peux changer et la sérénité d'accepter ce que tu ne peux pas changer et la sagesse de discerner les deux."

Dans certaines situations, le premier pas, après l'accueil, ce peut être lucidement de renoncer à se culpabiliser, se résigner, se révolter pour préserver son énergie pour une cause qui en vaut la chandelle. Un auteur spirituel va même plus loin et considère que "l'on ne peut transformer de manière féconde le réel que si l'on commence par l'accepter".

D'ailleurs, avec un certain regard sur notre journée, beaucoup d'événements, de rencontres, de sollicitations peuvent être perçues comme des contrariétés par rapport à nos petits plans prévisionnels d'organisation et nos petites tranquillités personnelles.

Consentir au réel , c'est l'accueillir en restant bienveillant avec nous mêmes, nos états d'âmes, nos fragilités et nos peurs. Quel gain ? Sans tomber dans le langage du consumérisme, il m'apparait que cette posture d'ouverture, de lâcher prise à nos résistances internes ouvre la voie de la liberté intérieure. Tant que je choisis, je suis libre. Et paradoxalement, choisir ce qui me contrarie, me pèse, me révolte ( non comme complice des injustices) , c'est m'ouvrir à un agir possible fondé sur une sérénité intérieure.

A l'occasion de la promenade à pied le long de la mer et des étangs de la méditteranée, nous avons reçu le cadeau d'une escadrille de centaine de flamands roses, toutes voiles déployées dans un vol planant au dessus de nos têtes. Nous avons été saisis d'émerveillement devant un tel spectacle naturel. L'agacement du début était loin. Libres, nous le sommes aussi pour garder en mémoire ce qui nourrit l'âme, la relation et l'espérance.

Accueillir tout le réel, le relire, le trier, c'est ouvrir une porte vers la liberté intérieure, soeur de la sérénité.

 

 

 

 

 

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EN ROUTE VERS LA SERENITE

8 Novembre 2011 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

EPISODE 1 : OUVRIR DES PORTES EN TEMPS DE CRISE

 

Encore un nouveau plan de rigueur pour la France. La crise européenne éclabousse chaque Etat. Chaque gouvernement, dans la dramaturgie des images véhiculées, bombardées par les médias, jour après jour, veut démontrer que la catastrophe économique a été évitée. La Grèce est montrée du doigt comme le mauvais élève, l'Italie n'est pas loin. Notre environnement médiatico- politique est envahi par une atmosphère où finance, budget, et argent sont au centre. Le mot crise est entré dans le langage courant de l'homme de la rue. Bon nombre resserrent la ceinture de leurs dépenses pour tenir les fins de mois, le paiement du loyer ou encore survivrent. Est ce bien raisonnable alors de proposer, dans un tel contexte national et international, de rechercher la SERENITE ? Est ce bien réaliste ?

Oui, sans arrogance, ni provocation, j'ose évoquer, dans le courant de la psychologie positive, des portes qui peuvent aider chacun à revenir au centre de lui-même, à se retrouver pour goûter, y compris au coeur de l'épreuve ou de la tempête, la vie qui passe, celle qui est la première nourriture pour tout être humain.

Qu'est ce que d'abord la SERENITE ?

Pour certains, elle se représente  sous la forme du repos du corps et de l'âme. L'absence de préoccupation mentale, un état d'âme heureux porté à la contemplation. Pour d'autres, la sérénité reste un rêve jugé inaccessible parce que trop enlissés dans le bourbier des soucis ou des épreuves.

Effectivement, la sérénité est un état intérieur émotionnel qui stabilise notre mental. Dans un état de sérénité, le cerveau néo cortex, le cerveau pensant, n'est plus, ni dispersé sur trente six fronts, ni encombré par mille et une préoccupations. La sérénité a ce goût du présent qui nous remplit sans nous encombrer ni nous vider. Le rêve éternel serait de vivre constamment dans cet état. Rassurons nous, même les saints et les grands mystiques, dans leur témoignage, racontent comment ils ont souvent lutté contre des forces intérieures, ont même connu des nuits spirituelles, qui les ont  éloignés de l'état de sérénité. L'état de sérénité est finalement recherché consciemment ou inconsciemment par tout homme en quête de bonheur. Quand cet état est trouvé, il procure effectivement du soulagement, de la joie et ce désir de revenir boire à la source.

Comment y revenir sans se tordre le cerveau ou se crisper sur ce désir légitime ?

Beaucoup d'auteurs mettent en avant une démarche de lâcher prise face à nos résistances. La sérénité n'est pas tant une conquête de croisé mais davantage un chemin dans notre vie quotidienne. Une porte parmi d'autres : transformer nos pensées en images mentales. Rien de révolutionnaire. Marc Aurèle, empereur romain et philosophe disait déjà : " Notre vie est ce que nos pensées en font." Si je peux imprégner mon cerveau de pensées optimistes et ancrer des images apaisantes, joyeuses, je peux nourrir en moi des stimuli vers la sérénité. Un petit exercice pratique peut nous y aider.coucher de soleil sur mer

Posez vous sur votre chaise ou fauteuil. Prenez le soin de bien vous installer, de sentir le contact avec le sol, le dossier. Prenez le temps de revenir tranquillement à votre respiration...

Fermez les yeux et ouvrez un écran blanc sur votre front comme un écran de cinéma.

Maintenant, imaginez une scène qui vous apaise, vous donne de la chaleur, de la joie de vivre. Cette scène peut être puisée dans votre vécu personnel ou encore crée avec des images de paysage .

 

Le soir tombe sur l’horizon de la mer dont le flot est calme. Le ciel est encore dans le bleu qui s’habite d’un voile jaune et rouge. Au loin, trois voiliers dessinent leur profil, passant lentement devant le cercle solaire. Je suis là sur la plage de sable fin. Je respire l’air marin. J’entends le bruit régulier et apaisant des vaguelettes sur le rivage. Je goûte cet instant. Je suis là, je vois, j’entends, je vis. Tout simplement.

 

Prochain épisode : accueillir tout le réel.

 

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