LE CALDARIUM, UN PARADIS VOILE DANS LA BRUME
Savez vous ce qu'est un caldarium?
Jusqu'à ce jour, je ne le savais pas avant d'avoir le privilège d'en découvrir un. Non, je ne parles pas du caldarium historique, les bains chauds sous la Rome Antique. J'évoque un lieu actuel dont la signification sur un panneau à l'entrée vous fait rentrer tout droit au paradis : " Ce caldarium est un paradis voilé dans la brume où l' âme peut s'éveiller".
Revenons sur terre. Ce jour, j'ai participé à un trail dans une belle station thermale de la méditerranée et l'organisateur avait eu la bonne idée de proposer, après la course, aux 300 premiers inscrits une visite gratuite dans un centre de bien être. Et c'est vrai qu'après 17 kms de montée et descente de garrigue dans des single ( chemins sinueux ne permettant qu'à un coureur de passer) , le réconfort fut appréciable. Bain de plein air à 35 degrés avec geyser d'eau massante, quelle relaxation ! Puis sauna et enfin le paradis du caldarium.
Le caldarium est en fait une sorte de hammam rebaptisé avec un terme latin et la brume évoquée est constituée par des vapeurs d'eau aux essences d'eucalyptus et de pin favorisant une fluidité des voies respiratoires dans un air chaud et avec près de 90 % d'humidité, . Ce moment fut effectivement très reposant dans une atmosphère étonnante où je ne voyais plus les autres personnes, masquées par la vapeur d'eau. Au delà de ce moment de rêve suspendu dans la brume, j'ai trouvé très poétique la recherche de définition de ce lieu. Je suis admiratif non seulement du jeu de lumière, de brume, d'accueil tout en courtoisie de cet espace de bien-être mais de cette capacité certes commerciale à mettre en mots cet espace de détente.
Paradis voilé dans la brume où l'âme peut s'éveiller.
Reste que je ne sais pas si mon âme s'est effectivement éveillée même si j'ai pu goûter ce moment de présence à moi-même, baigné dans la chaleur du lieu et hâpé par ses senteurs vivifiantes. Il y a la magie du lieu, le pouvoir évocateur des mots et la reliance des deux déclenche certainement un certain état d'être...sans pour autant nous conduire au paradis !
Ne rien faire, quel bonheur !
Avez vous déjà essayé l'expérience de ne rien faire ? Je dis bien "ne rien faire" du tout. Ce qui signifie non seulement s'arrêter d'agir, de marcher, de téléphoner, d'écrire, de parler, de bricoler, de lire,....mais de ne rien faire de manière volontaire sans être nécessairement en position de yoga, de zen ou de méditation. C'est vrai que le "ne rien faire" n'est guère valorisé dans notre sociétè du XXIème où il est de bon ton de témoigner de son dynamisme, de son allure rapide, de son sens de l'entreprise pour ne pas dire de la performance. Ne rien faire pourrait nous faire étiqueter dans le camp des paresseux, des "farnienté", ce qui pourrait aussi être très culpabilisant. Or les neurosciences confirment l'importance de mettre au repos régulièrement notre cerveau parfois ou souvent saturé d'informations, de pression au travail ou encore encombré ou agité par de multipes sources de stimulation.
Si l'aventure vous tente pour en mesurer les bénéfices immédiats et notamment face à l'ordinateur, le site "do nothing for two minutes" ou "ne rien faire pendant 2 minutes" est un redoutable test. Il propose de regarder une image de mer et d'écouter simplement les bruits des vagues sans toucher ni sa souris, ni son clavier. Le moindre mouvement entraîne une remise à zéro des 2 minutes. Personnellement, j'ai goûté l'exercice berçé par le bruit des vagues et résisté à la tentation de reprendre la main sur ma souris. Le bruit des vagues apaise l'esprit et le site voisin calm.com propose même des images de rivages variés avec ce mouvement des vagues qui s'abîment tranquillement. Depuis mon enfance, le bruit du roulement des vagues a toujours eu une vertu apaisante. Est ce la régularité du mouvement, ce bruit familier, la symbolique de la mer, l'air marin...qui crée cet effet immédiat ? A chacun de se faire son opinion.
En tout cas, l'exercice mérité d'être répété régulièrement. Enfin, une opération simple de vide du cerveau qui ne demande pas d'artillerie particulière. Un simple clic, une assise confortable détendue et deux oreilles qui se laissent bercer par le bruit de la mer. Deux minutes d'évasion, quel bonheur !
COMME D'HABITUDE
Comme d'habitude, rappelez vous la célèbre chanson de Claude François. Or, s'il est un sujet intéressant à ausculter de temps à autre dans nos vies parfois trépidentes et agitées , c'est bien nos habitudes. Ces petites choses que nous mettons en place dans nos vies , auxquelles nous finissons par ne plus penser et qui, jour après jour, peuvent conditionner notre humeur, notre vitalité, voire nos manières de regarder le monde et de s'y adapter. A l'occasion d'un stage que j'anime depuis plusieurs années et intitulé "efficacité et sérénité en milieu professionnel", je propose aux participants un diagnostic sur leurs habitudes et réflexes au travail.Je vous livre quelques enseignements de cette "foire aux habitudes" , séquence très ludique d'échanges.
En tentant de faire un premier inventaire de tout le vide-grenier entendu, je commencerai par les habitudes pour se mettre en forme le matin en arrivant sur son lieu de travail. L'allumage de l'ordinateur est un rituel devenu incontournable pour beaucoup et certains ont besoin du petit café réveil matin et du tour des "popotes" pour se reconnecter. Le "rendez vous avec soi-même", ces 5 minutes prises le matin seul à seul pour poser sur une fiche papier (ou éventuellement informatique) les points forts de sa journée ( priorités, appels téléphoniques, points de vigilance sur tel dossier...) ne semble pas encore une habitude bien ancrée même si les participants en reconnaissent la vraie nécessité. L'ordinateur reste roi avec des suggestions pour insérer des paysages zen, des musiques, des éléments apaisants. Dans les habitudes citées, je pressents bien cette recherche concomittente de garder du plaisir (quand c'est encore possible dans un contexte professionnel) et de rester dans l'efficacité professionnelle. Dans la première recherche, les rituels du "bonjour", du sourire, des temps de pause , de convivialité ont une belle audience. Dans le registre de l'efficacité, la demande s'oriente sur "comment mieux faire face au quantitatif débordant, aux courriels qui innondent l'ordinateur dès le matin, aux dossiers qui s'empilent sans traitement."...Or les pédagogues et neurologues nous rappellent quelques principes de bon sens pour désencombrer nos cerveaux saturés et préserver une concentration utile :
- ne faire qu'une chose à la fois, un dossier après l'autre. Par exemple, ne poser que le dossier actif sur son bureau et garder les autres classés. Et vérifier que je retrouves facilement le dossier classé de manière logique.
- limiter les clics incessants sur la boîte réception courrier de son ordinateur. A moins d'être dans un service SAMU de traitement de l'urgence, le relevage deux fois par jour, une fois le matin et une fois l'après midi,est une moyenne souvent indiquée par les prescripteurs de sagesse.
- vider le dessus de son bureau de tout dossier au moment de quitter son bureau le soir. Je sais que certains vont crier : "Moi, çà ne me dérange pas, j'ai toujours fonctionné avec un bureau couvert de dossiers. Et je m'y retrouve !". La question est à mon sens celle ci : pourquoi renoncer au plaisir d'arriver le matin devant un bureau net, non encombré et inspirant la quiétude ? A moins que la nature ayant horreur du vide et du qu'en dira-t-on, nous nous sentions plus rassurés avec des piles de dossiers attestant que nous avons beaucoup, oui beaucoup de travail....çà se voit , non ?
Dans la poursuite de ce grand inventaire, nous pourrions aussi citer les habitudes pour faire rupture, pour se retrouver soi, pour retrouver de l'énergie. De la pause respiration ( en respirant par l'abdomen et en étirant le corps, en baîllant...) à la pause conscience ( prendre le temps d'accueillir ce qui vient en réceptivité et en coupant le moteur des pensées), il y a un vrai "travail" pour que certains, notamment marqués par des habitudes de travaillomanes apprennent à respirer au coeur de leur activité. Cette respiration physique, mentale et psychique régulièrement vécue chaque jour peut s'avérer un moyen préventif contre le stress et ses conséquences nocives pour la santé.
Enfin, il y aurait un ménage à effectuer dans ses habitudes qui pourrait s'orchestrer autour de trois actions : éliminer les habitudes qui encombrent le cerveau, consolider celles qui nous apparaissent utiles en efficacité et sérénité et oser expérimenter, hors de notre champ habituel, une habitude pour vérifier son effet. Car nous disposons tous d'un droit inestimable : le droit d'expérimenter sans douleur, d'en évaluer le bénéfice et de décider in finé du choix durable.
En ce début d'année 2012, quelle habitude nouvelle pourriez vous expérimenter avec bonheur ?
vivre nos différences
En ce début d'année, année à la fois olympique avec l'organisation des jeux olympiques à Londres en août prochain et année internationale de l'énergie durable proclamée par l'ONU, nous sommes régulièrement confrontés à la manière de regarder, de vivre avec des personnes de culture et d'horizon différent en particulier dans les espaces urbains. Cette cohabitation multiraciale et multiculturelle peut conduire à des actes de discrimination, de violence comme à des actes de conciliation, d'ouverture à la différence.
Ecouter cette histoire qui pourrait inspirer un certain regard sur notre voisin si différent, si spécial, si pas comme nous...
Il était une fois, Il y a très longtemps,
au coeur d'un village nordique, l'atelier d'un modeste menuisier.
Un jour, où l'artisan s'était absenté pour quelque course,
les outils rassemblés sur l'établi ouvrirent un grand débat.
L'objet pur et simple du conciliabule
était d'exclure certains des membres.
- Je pense que la scie ne peut demeurer parmi nous :
elle a un caractère grincheux et détestable,
elle mord, déchire et grince des dents.
- Vous n'avez pas entendu le rabot
avec son caractère incisif et tranchant
qui épluche tout ce qu'il touche ?
- Avez vous pensé au marteau
qui n'a de cesse de cogner, de frapper ?
Avec son caractère asommant et tapageur,
il nous tape sur les nerfs.
- Et les clous, personne ne parles des clous !
Comment peut-on vivre avec des gens
au caractères si pointu ?
- Quand à la râpe et à la lime,
elles me sont insupportables.
Qu'elles dégagent !
Elles ne provoquent que des frottements.
- Oui ! Oui ! qu'elles partent avec le papier de verre
dont le seul but dans cet atelier est de froisser.
Tout le monde parlait à la fois
Dans un tumulte indescriptibile, sans s'écouter.
Si bien qu'à la fin tout le monde semblait exclu.
Un grand silence s'établit dans l'établi,
Au retour du menuisier.
Celui-ci prit une longue planche de sapin,
La scia avec la scie grinçante.
La rabota avec le rabot tranchant,
La façonna avec la râpe,
L'adoucit avec le papier de verre
La frappa, la sculpta, l'assembla
Et peu à peu, avec l'ensembles des outils
et leurs mauvaise caractères,
fabriqua le plus beau des berçeau du monde
qui allait accueillir son enfant à naître.
Petite morale : si votre voisine ressemble à une scie et votre voisin à un rabot et vous peut être à un marteau, rien n'est perdu ! Il suffit de trouver des ajustements et des complémentarités, à l'image du menuisier de retour dans l'établi..
Et si l'année 2012 était aussi année de la tolérance et de la coopération entre français de tout horizon culturel et religieux.
un premier janvier 2012 à la frontale
La troupe d'une vingtaines d'unités progresse dans la nuit en pleine forêt sur un petit sentier humide sur lequel ruisselle le reste d'un petit cours d'eau. Nous sommes le 31 décembre 2011 et les douze coup de minuit approchent. Non, ce n'est pas une troupe militaire. Ce groupe est composé d'adultes, de couples et d'enfants d'une même famille, marchant prudemment sur ce sentier glissant et boueux les uns derrière les autres ou se tenant la main, comme une procession religieuse derrière le guide organisateur de l'événement.
23H 55 : la troupe s'arrête dans un champs surplombant la vallée dénommé "la sauvage" et se fait surprendre par un feu d'artifices multicolores. Au coeur de la nuit, après ce spectacle inattendu, c'est l'échange du rituel de bonne année dans la bonne humeur et à la lueur des lampes frontales.
Instant magique, presque surréaliste, avec une vue sur la vallée et le village éclairé sur l'autre versant. Cet épisode vécu en famille évoque pour moi des composantes de nos chemins de vie.
Pour progresser dans la vie, dans notre croissance humaine et psychologique, nous avons besoin d'abord de guide pour nous montrer la voie, le bon chemin. Ces guides ont pu être nos parents, des professeurs, des éducateurs, des entraîneurs sportifs...Quand nos vies s'obscurcissent sous le poids du stress, des épreuves, des incertitudes de l'avenir, nous avons besoin de voir clair pour orienter nos pas, nos petites décisions de chaque jour. Ces petites lampes que nous accrochons à nos fronts pour progresser de nuit et appelées lampes frontales éclairent devant nous de manière forte un espace suffisant pour poser nos pas avec confiance sur le chemin. Ces frontales sont nos lumières de clairvoyance, nos petites voies intérieures qui nous disent : " Vas y, là, tu peux t'engager même si tu ne vois pas le bout du chemin aujourd'hui." Sans frontale, nous serions perdus ou livrés à la seule lumière du guide qui nous rendrait de fait complétement dépendants de lui.
Revenons à nos grands sentiers très fréquentés, les autoroutes, avec un clin d'oeil à ce message vu durant ces fêtes de fin d'année au dessus de l'une d'entre elles :"Rester éveillés, rester en vie."
Et si 2012 nous invitait à utiliser nos frontales plus régulièrement pour trouver notre propre chemin de vie , chemin d'éveil sans se laisser abusés ni par les "vendeurs de climat morose sur fond de crise", ni par les gouroux de tout horizon vantant des méthodes miracle pour jouir du bonheur sur ordonnance. Une condition : apprendre à orienter notre frontale, notre petite voie intérieure pour trouver le chemin le plus propice à la réalisation de nos désirs et de nos projets donneurs de vie.