Etes vous vraiment bienveillant avec vous-mêmes ?
Bienveillant ou encore veiller au bien. Parmi les professionnels de santé et du social, cette attitude apparait normale. Leur fonction est bien de veiller pour les uns à la santé physique, psychologie des patients et pour les autres, aux conditions d'insertion sociale et professionnelle. En écoutant des témoignages d'éducateurs, d'enseignants ou encore de conseillers en orientation, je me rend compte que le niveau de stress face à des comportements agressifs, rebelles et même manipulateurs de certains de leur public les met en situation de tension et pour certains de burn out ou, en bon français, d'épuisement professionnel. Or, bien souvent, leur témoignage démontre une grande conscience professionnelle, le souci de l'autre même si cet autre n'a aucune reconnaissance du bien qu'on lui donne.
Tous ces "bons samaritains" habités d'authenticité, de valeurs éthiques fortes ont peut être oublié ou mis entre parenthèse une attitude envers eux-mêmes : l'auto-bienveillance ou se donner du bon à soi-même.
Jusqu'où aller dans la bienveillance quand l'autre reste un mur ou de marbre ?
Jusqu'où accepter que la bienveillance ne rencontre pas d'écho de reconnaissance minimum ?
Jusqu'où accepter ou se conditionner à des horaires de "folie" au risque d'y laisser sa santé, et cela peut concerner des médecins ?
Jusqu'où accepter des comportements de déni, de provocation dans sa classe sans bouger ?
Bref, la liste risque d'être une belle litanie que l'actualité alimente en permanence.
Alors, j'invite simplement, dans l'esprit Kaizen (1), à ce que chacun et chacune se pose ces trois petites questions :
Première question : suis je vraiment bienveillant avec moi-même au quotidien, avec mon corps, mon mental et mon âme ?
Deuxième question : quand mes besoins fondamentaux de respect, de repos et récupération, sont bafoués par l'humiliation, la pression ou encore la menace, comment est ce que je réagis ?
Troisième question : est ce que je prends du temps chaque jour pour me donner du bon, me faire un petit plaisir, m'autocongratuler pour une réussite, goûter un moment de paix avec moi-même dans le silence de mon âme,... ?
En effet, ce n'est pas la société, l'employeur, ni les amis ou encore la parenté qui peuvent nous donner de la bienveillance avec nous-mêmes. Il n'y a qu'une personne qui peut se poser la question, la méditer et y répondre : c'est vous !
(1) lire article KAIZEN ou la stratégie des petits pas.
KAIZEN ou la stratégie des petits pas
Qui n'a jamais souhaité améliorer sa vie et faire un bond dans un changement pour un corps plus svelte, une estime de soi plus forte ou encore pour se libérer de complexes de toute sorte ? Les méthodes et outils les plus variés offerts par les stages de développement personnel ne manquent pas. Cependant, une petite voie ou peut être aussi une petite voix est à entendre au fond de soi : la voie du kaizen. Terme japonais, kaizen signifie "bon changement".
Retour sur les origines. 1945 : le japon vaincu à l'issue de la 2ème guerre mondiale capitule. Son industrie est au plus bas. Ces dirigeants, plutôt que de contraintre les ouvriers à redoubler d'effort ont eu l'intuition et la subtilité de proposer une manière différente de relever le défi. Question posée : " Quel petit pas pourrions nous faire pour améliorer notre production et notre productivité ?". Le résultat dépassa toutes les espérances puisque le Japon s'est non seulement relevé mais s'est affirmé, à la fin du XXème siècle, comme une des principales puissances économiques .
Adapté par le psychologue américain Robert Maurer (1) aux situations personnelles de ses patients, le kaizen, stratégie des petits pas, s'est révélé très efficace notamment pour désinhiber les peurs liées au changement. Explication de texte. Le changement est souvent source de peur ou du moins d'appréhension. Une restructuration dans une entreprise fait peur face à l'inconnu du lendemain comme un désir de changement personnel , s'il est associé à un défi trop grand, un pas trop important d'un coup. Car il peut aussi bloquer et même paralyser la personne. Si je vous donne comme directive de perdre 10 kilos en 15 jours, retrouver un travail en 3 semaines pour un demandeur d'emploi qui galère depuis plusieurs mois, ou encore si des parents se disent qu'ils doivent trouver une solution dans la semaine pour leur enfant qui devient de plus en plus difficile...il est fort probable que cela produise une tension, une crispation peu propice au changement lui-même ! La force du kaizen, c'est de courcircuiter le schéma classique du cerveau reptilien qui nous faire réagir à la peur par une réponse très instinctive du style " fuir ou combattre" pour ouvrir un espace plus sécurisant et poser un premier petit pas.
Exemple de petites questions kaizen :
- qu'est ce qui pourrait me permettre d'entamer un régime alimentaire dans la durée ?
- qui pourrait me soutenir dans cette période difficile de demandeur d'emploi en dehors des institutions ?
-quel petit changement pourrions nous imaginer dans notre comportement envers notre fils (fille) ? question pour des parents à bout relatif à un enfant dit "difficile".
Vous le voyez, des questions accessibles et qui ont le mérite de donner de la confiance.
Dans la stratégie en cascade proposée par Robert Maurer, les petites questions peuvent ensuite déclencher des petites actions et inciter des petites récompenses à se donner.
Exemple : plutôt que de vouloir reprendre une activité physique trop rapidement pour un retraité qui était sédentaire, choisir de commencer par 5 minutes de marche dans son quartier puis augmenter tout doucement pour arriver éventuellement aux 30 minutes d'activité physique recommandées à tous par l'organisation mondiale de la santé. Et surtout , se donner une petite récompense suite à la mise en application de l'action : par exemple, prendre un bon ravitaillement à l'issue de cet échauffement avec une gourmandise appréciée. En effet, le kaizen est à l'opposé de l'effort ascétique dur et invite à préserver le plaisir dans le changement. Avis aux amateurs !
Pour ma part, je constate que plus je l'utilise, plus il m'apporte des réponses simples et immédiates et plus j'ai envie de l'utiliser. C'est contagieux.
Question : quelle question pourriez vous vous posez, à l'issue de la lecture de cet article, pour en tirer le meilleur profit ?
(1) Robert Maurer : " Un petit pas peut changer votre vie : la voie du kaizen"
La percée médiatique de la méditation
Pas une semaine sans que j'entende parler de méditation (1) dans des journaux, périodiques ou sur les ondes de radio ou de télévision. Cet été, la revue cerveau et psycho a consacré un dossier complet sur la méditation, la semaine dernière France Culture interviewait Christophe André, un médecin formé à la méditation et auteur d'ouvrages remarqués. Pourquoi un tel engouement des médias pour la méditation ?
Je propose ici quelques pistes qui méritent d'être confrontées à l'analyse de chacun. D'abord, cette percée médiatique dans notre monde occidental survient au coeur d'une société en crise et notamment frappée par une crise économique de grande ampleur. Beaucoup parmi nous se sentent déstabilisés si ce n'est touchés directement par le chômage, le burn out ou un stress à la limite du supportable. A quelle certitude pouvons nous nous raccrocher ? Reconnaissons que le discours politique ne rassure pas et même les experts économiques sur la sortie de crise ne donnent pas une visibilité unique et cohérente. Alors, quand la science vient valider, avec de nombreuses publications, l'efficacité de la méditation par rapport au stress, nous disposons là de quelque chose d'accessible, non sujet aux aléas des politiques sociales et économiques. La méditation représente aussi un retour sur soi-même, sur ses ressources intérieures qui ne dépend que de nous mêmes. Enfin, cette approche au confluent entre les religions ( la méditation est un élément important du boudhisme) et des pratiques de développement personnel intrigue, fascine ou en tout cas attire la curiosité. Comment, la méditation est même recommandée pour des patients atteints de troubles physiques et psychiques au sein d'unités hospitalières et proposée par des médecins formés à cette pratique ?
Dans un univers de consommation et de surtimulation avec internet, l'iphone et autres objets technologiques, la méditation apparait à contre courant. Elle ne nécessite aucun matériel spécifique, aucune technologie de pointe : elle peut se pratiquer sur une simple chaise, un banc ou encore un coussin. Et ils sont de plus en plus nombreux celles et ceux qui osent entreprendre cette remontée à contre courant...peut être pour se retrouver eux-mêmes !
(1) voir autres articles sur ce blog sur la méditation :
la méditation a changé ma vie; méditer pour descendre au fond de son océan; passer de l'agir au non agir; mindfulness ou la méditation de pleine conscience.
La méditation a changé ma vie
"Simplement s'asseoir. Fermer les yeux. Ressentez-vous la différence ? Les yeux fermés, tout semble plus calme. A l'extérieur. A l'intérieur, l'agitation enfle. S'arrêter, se poser rend plus bruyant notre monde intérieur. Il surgit au premier plan de la conscience. Alors doucement, sans brusquer, sans SE brusquer, on regarde, on observe, on perçoit, on ressent. "
Jeanne Siaud-Facchin, psychologue reconnue, notamment comme spécialiste des surdoués et mise en lumière début 2012 dans l'émission sur France 2 de Frédéric Lopez " Leurs secrets du bonheur", n'avait sans doute pas besoin de la méditation pour vivre. Ce qu'elle croyait intimement, elle qui courrait d'un projet à un autre avec une énergie de tous les instants. Et la proposition d'une session de 8 jours de méditation qu'elle accepte sur la pointe des pieds aux Philippines fait tout basculer.
Son ouvrage récent, " Comment la méditation a changé ma vie...et pourrait changer la vôtre !", écrit sur un ton alerte, enjoué et teinté d'humour m'a fait goûté quelque chose de différent des ouvrages de plus en plus nombreux sur la méditation . Je suis personnellement touché par la manière dont une psychologue se dévoile avec humilité et la manière dont elle articule avec brio les données scientifiques validant les effets positifs de la méditation et son témoignage personnel de méditante et de formatrice.
D'ailleurs, au coeur de cet ouvrage qui peut se lire comme un roman de vie, elle fait parler une de ses amies psychologues sur ce qui a pu changer :
" Tu es toujours une source inépuisable d'idées et de réflexions pour aller encore et encore plus loin dans notre travail.....C'est la toile de fond qui a changé....Un espace plus clair, plus posé, où le temps n'a plus cette texture oppressante du toujours plus vite....Cette nouvelle posture, tournée vers le temps présent est un apaisement..."
En particulier, le chapitre sur la méditation au travail ne laisse pas indifférent. Elle l'a expérimenté en entreprise avec des groupes de volontaires. En matière de prévention et de gestion du stress, elle montre comment elle peut nous aider à nous reconnecter, à nous sentir reliés à nous-mêmes et en même temps au monde environnant. Quelques instants suffisent avant une réunion, avant de se lancer dans un projet, pour se relier à soi-même nourri par la pratique de la méditation. Plus largement, elle ouvre un paysage vaste de pratique : des enfants, des couples, des patients en thérapie, et même des religieux qui ont retrouvé ainsi un second soufle dans leur vie spirituelle.
Ancrée dans un profond réalisme, elle souligne que la méditation de pleine conscience, celle que le pionnier américain Jon Kabat-Zinn a mis au point avec un programme de 8 semaines et appelée MBSR ( méditation de base pour réduire le stress), reste un apprentissage.
Sur un ton à la fois enthousiaste et rassurant, elle nous pose en filigrane une question : " Et si j'essayais la méditation ?... car elle est accessible à tous".
Avec respect du lecteur, elle nous entraine sur plus de 300 pages, dans un voyage au coeur de la méditation, celle qui élargit notre champ de conscience et nous relie plus directement à nos ressources intérieures.