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Le blog de Michel BERNARD

INTUITIONS : à l'écoute de sa voix intérieure.

28 Octobre 2012 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #livres ressources

Il est écrit à deux mains. L'une est celle de Jean Marie Phild, parapsychologue de renom installé à Montpellier; l'autre, celle de David O'Hare,  né au canada et médecin généraliste spécialiste de la cohérence cardiaque (1). Rencontre improbable entre la médecine et l'art de la clairvoyance.  INTUITIONS : apprenez à écouter votre voix intérieure pour prendre de meilleures décisions est le titre de cet ouvrage extra-ordinaire. 355-1-.jpg

Rassurons les lecteurs, le style et le contenus sont parfaitement accessibles, écrit dans un langage direct et ponctué d'anecdotes livrées à tour de rôle par chaque auteur. Et surtout cet ouvrage donne l'élan, l'envie de renouer avec sa petite voie intérieure nommée intuition. D'ailleurs, relèvent David et Jean Marie, beaucoup de nos décisions, au delà de la dimension rationnelle ( recherche de solutions, analyse par critère, examen des avantages et inconvénients) se soldent par un choix intuitif. Qu'est ce qui fera choisir le coloris d'une voiture de même marque entre un gris clair ou un gris foncé ? Une question de goût ? Une intuition ?

L'intuition provient de nos perceptions, de l'attention que nous portons avec nos sens à notre environnement. J'aime bien la définition proposée sur l'intuition : un brassage d'informations provenant de nos perceptions sensorielles internes ( par les 5 sens) et par nos perceptions extrasensorielles ( prémonitions, pressentiments et précognitions).

Jean Marie Phild pratique notamment avec les personnes qui le consultent le scanner du corps. En quelques secondes, il est à même , en observant la personne, de détecter des problèmes physiologiques existants ou susceptibles de se révêler. Dans la grande majorité des cas, cette clairvoyance est confirmée. Son approche est emprunte d'empathie : il informe, il prévient et laisse le soin à la personne de faire la démarche auprès d'un spécialiste de santé. Parapsychologue comme il se définit, il est consulté autant pour des questions de santé, d'avenir, de choix affectifs ou encore d'investissement financier ...Avec près de 20 ans d'expérience, et son don de clairvoyance aiguisé au fil des consultations, il considère que chacun peut progresser dans cette voie, celle d'être plus attentif à sa petite voix intérieure pour mieux guider son itinéraire et ses choix de vie.

David O'Hare est un médecin déjà bien reconnu comme spécialiste de la cohérence cardiaque qu'il a découvert auprès de son ami aujourd'hui disparu, le médecin David Servan- Schreiber.

Nourri d'exercices progressifs pour développer notre aptitude à utiliser notre intuition, notamment avec le recours à la respiration spécifique de la cohérence cardiaque, cet ouvrage nous invite à nous exercer avec le cycle intention-attention-intuition. Si je veux développer mon intuition, faut-il encore le vouloir, en exprimer mon intention. Ensuite, il s'agit de se recentrer, d'exercer une attention sur soi, son environnement matériel et humain. Et puis, laisser agir et laisser décanter pour que surgisse l'intuition.

Hier, dans cette dynamique, j'a vécu une petite expérience pittoresque. Participant à une journée de silence dans le cadre d'un cycle de formation à la méditation de pleine conscience (2), nous étions invités à garder  le silence y compris pour un repas tiré du sac que nous pouvions prendre à notre choix dans un vaste parc . Ainsi, je me suis installé à une table  de picnic à côté d'une autre participante. Puis observant ce qu'elle mangeait, notamment du comté, je me suis dit spontanément qu'elle était probablement originaire de Franche Comté. Peu après marchant dans le parking, j'observe une voiture immatriculée 25 (département du Doubs de la région de Franche Comté). En fin de journée, quand le silence fut rompu autour d'un pot convivial, je l'ai revu et avec malice, je lui ai demandé si elle ne venait pas de Franche Comté. Très surprise, elle m'a répondu oui immédiatement. Cet exemple amusant me confirme comment nos sens ( l'observation en l'occurence) quand nous les laissons agir, quand nous leur faisons confiance, nous guident vers des perceptions et des déductions qui dépassent la simple rationnalité. En effet , à moins de considérer que tout dégustateur de comté est un franc comtois d'origine, je pouvais complétement me tromper et par ailleurs, l'origine de cette personne ne faisait pratiquement pas de doute dans mon esprit !

Enfin, les deux auteurs insistent sur une clé de progression, la reconnaissance. En cultivant le merci aux signes perçus, aux intuitions justes, nous augmentons la probabilité qu'ils se reproduisent dans nos vies.

Merci à Jean Marie et David de nous ouvrir cette porte de l'intuition à la portée de chacun, avec simplicité, pédagogie et optimisme !  

 

(1) sur la cohérence cardiaque, voir article sur ce blog :  à l'écoute de son coeur  

(2) sur la méditation de pleine conscience, voir article sur ce blog : mindfulness ou la méditation de pleine conscience MINDFULNESS ou la méditation de pleine conscience

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RALENTIR

21 Octobre 2012 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

A plus de 1000km/h, l'homme vient de rentrer dans l'atmosphère puis il déclenche son parachute et quelques minutes plus tard, il se pose comme une libellule (1) . L'exploit à la hauteur de la marque qui le sponsorise est aussi à l'image d'un monde qui cherche à dépasser sans cesse les limites humaines. Jusqu'où ?

Dans un autre espace, j'écoute ce message : " J'ai choisi mon camp, celui de la lenteur. J'éprouvais trop d'affection pour les méandres du Lot, un petit paresseux, et pour cette lumière qui en Septembre s'attarde sur les derniers fruits de l'été et décline insensiblement. J'admirais ces gens, hommes ou femmes qui, peu à peu, le temps d'une vie, avaient donné forme à un visage de noblesse et de bonté....La lenteur, c'est à mes yeux, la tendresse, le respect, la grâce dont les hommes et les éléments sont parfois capables....La lenteur est un choix de vie : il conviendrait de ne pas brusquer la durée et de ne pas nous laisser bousculer par elle, une tâche salubre, urgente, dans une société où l'on nous presse et où souvent nous nous soumettons de bon coeur à un tel harcèlement."

Dans notre société à tgv, à très grande vitesse dans laquelle nous recevons des prescriptions, des sollicitations, des informations tout azimut via nos courriels, nos iphones ou autres compagnons numériques, j'éprouve de plus en plus cette nostalgie pour ce retour à la lenteur du temps qui passe, des saisons qui se succèdent sans se rattraper.

Est ce bien réaliste de vouloir revenir à des rythmes plus lents comme le suggère l'auteur du message, Pierre Sansot, philosophe et auteur d'un titre étonnant " Du bon usage de la lenteur" ? 

Oui, je réponds oui pleinement car notre horloge interne est toujours la même depuis la nuit des temps. Notre vie est rythmée par le cycle circadien de 24 heures régulant notre température, notre tension artérielle, nos secrétions hormonales contrôlant notre faim et notre sommeil. Si nous nous éloignons trop de ce rythme ( nuit raccourcie, travail en continu, activisme forcené...), nos médecins nous rappellent que nous risquons de tomber dans la maladie, le stress chronique, ou même le burn-out qui signifie au sens littéral la brûlure.

Pas simple cependant de sortir des conditionnements au toujours plus vite, plus efficace, au zapping, enchaîner des choses très vite ou encore le "multitâchisme" ou vouloir faire plusieurs choses à la fois. Qu'est ce qui peut alors, comme un parachute, ralentir notre dérive vers le "toujours plus" ?

L'épuisement, la maladie inattendue qui nous réveille à nos propres limites et qui agit comme un clignotant orange.

Ou encore, la prise de conscience d'un autre rythme qui fait du bien au corps et au mental.

Certaines activités nous ouvrent davantage vers cette prise de conscience. La marche en pleine nature où l'on suit un sentier sans chercher à chronométrer son temps, une activité culinaire où l'attention pour réussir son plat favori nous invite à un déroulement ajusté, dans le mélange des ingrédients, dans la cuisson, ou encore dans la décoration finale.

Ralentir son rythme, c'est aussi oser s'octroyer de vraies paus100 2505es respiration au cours de sa journée. Je ne parle pas nécessairement de la pause cigarette pour les fumeurs. J'évoque cette pause de quelques minutes où le salarié peut stopper son activité et prendre quelques minutes pour ressaisir l'instant présent, "réhabiter" son corps et rester en conscience avec sa respiration, préservant ainsi son attention sur chaque inspiration et  chaque expiration, . Ce rituel peut changer le cours d'une journée en ramenant de la conscience  dans un automatisme de travail. Il peut aussi raviver un rythme de travail plus en harmonie avec soi-même. L'efficacité n'est pas nécessairement synonyme de rapidité d'exécution, elle peut s'articuler avec la conscience dans le geste et dans le processus de pensée.

Ralentir, c'est oser stopper la machine infernale du mental, de notre cinéma intérieur permanent pour reprendre possession de notre corps et de notre âme. Ainsi, nous nous ouvrons à la possibilité de goûter la Vie dans l'instant, sans retour vers le passé, ni projection vers l'avenir. Ralentir, c'est s'arrêter de temps en temps sur le bord de notre vie pour regarder l'eau de la rivière qui coule.

 

(1) exploit réalisé le 15 octobre 2012 par Félix Baumgartner avec un saut de 39 kilomètres et une vitesse dépassant le mur du son, soit près de 1342 km/h.

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une bonne nouvelle : 40% pour être plus heureux !

7 Octobre 2012 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #livres ressources

40%, c'est la conclusion scientifique à laquelle est parvenue Sonja Lyubomirski, un des chercheurs américains les plus renommés dans le champ de la psychologie positive. A travers des travaux et des comparaisons entre individus et jumeaux notamment, son équipe de recherche est arrivée à préciser que notre bonheur dépend seulement de 10% des circonstances extérieures (lieu de vie, contexte social, riche ou pauvre...) , de 50% concernant notre capital initial qu'elle nomme génétique (patrimoine hérité des parents biologiques) et qu'il nous reste donc 40% sur lesquels nous pouvons "travailler" à plus de bonheur. Même si nous pouvons être  sceptiques sur cette précision statistique sur un domaine qui apparait d'une grande subjectivité, il n'en reste pas moins vrai que plusieurs études scientifiques corroborent cette recherche, le bonheur peut se développer, s'entretient par des stratégies et des choix de vie. comment-etre-heureux.jpg

A travers son livre " Comment être heureux et le rester", elle dresse le portrait de personnes particulièrement heureuses et qui se caractérisent par :

- le fait qu'elles cultivent des liens forts avec leur entourage : amis, proches et qu'elles y trouvent du plaisir

- elles expriment naturellement de la gratitude. En cela, elles rejoignent Robert Emmons qui a démontré comment la gratitude peut changer une vie. (1)

- elles offrent souvent les premières une aide à leurs collègues de travail.

- elles témoignent d'optimisme face à l'avenir

- elles savent goûter les plaisirs simples de la vie et vivrent au présent.

- elles pratiquent régulièrement une activité physique pour maintenir leur forme et leur santé

- elles ont le sens de l'engagement dans un projet quel qu'il soit.

Enfin, elles peuvent , comme tout un chacun, traverser des crises, des drames mais elles ont appris à utiliser des stratégies pour tenir le coup et passer les tempêtes.

L'intérêt spécifique de la démarche de Sonja et son équipe est surtout d'avoir testé en réel ,avec des volontaires, des stratégies pour accroitre le bonheur. Ainsi, elle décrit une douzaine de stratégies qu'elle nomme, d'un nom très signifiant, activités euphorisantes. Recommandation au lecteur : ne pas  jouer au glouton en voulant toutes les mettre en oeuvre mais davantage se laisser interpeller par une ou deux et les expérimenter.

Pourquoi vouloir devenir plus heureux ?

Les âmes critiques pourraient y voir une forme moderne de nombrilisme ou d'ego encore tourné sur  lui-même.

Or, plus de bonheur entraîne des phénomènes en chaîne : plus d'énergie au quotidien, un système immunitaire renforçé, et globalement une santé physique et psychique plus stable. Ce qui sera aussi profitable aux proches des gens cultivant ce bonheur.

Alors, comme le chantait Charles Trenet au siècle dernier, qu'attendons nous pour être heureux ?

Plus loin encore dans le temps, Voltaire semblait en être déjà très convaincu avec sa célèbre formule : " J'ai décidé d'être heureux car c'est bon pour la santé".

 

(1)  voir articles sur ce blog : dire Merci rend heureux et Anniversaire.

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Et si l'économie servait le lien social ?

30 Septembre 2012 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

 Je me définis comme reliant des frontières. En effet, je suis née en Amérique Latine, en Uruguay, dans le Sud et je suis actuellement dans le Nord, professeur d'économie à Paris. Je suis, par ma formation, un chercheur qui utilise des concepts théoriques et en même temps, je milite sur le terrain avec des organisations non gouvernementales comme Justice et paix." Cette voix au doux accent chantant d'Amérique du Sud animée par un visage souriant détonne dans la galaxie des experts en économie. C'est celle d'Elena LASIDA (1), une des rares économistes qui touche les coeurs sans chercher à déballer tout son savoir avec la panoplie  de schémas, de statistiques ou de prédictions habituelles. img-1-copie-1.png

Ayant eu le privilège de l'écouter à l'occasion d'une conférence intitulée " Quand l'économie interroge le sens de la vie ", j'ai été très réceptif à son questionnement reliant l'économie au social :

" En quoi nos formes d'activité économique contribuent-elles au lien social ?"

Force est de constater que circuler dans un hypermarché et remplir son caddie puis passer à la caisse limite le lien social, s'il en est un, avec la caissière à moins d'avoir l'heureux hasard de croiser des connaissances entre le rayon des surgelés et celui des fruits et légumes.

Concernant les AMAP ou Associations de Maintien de l'Agriculture Paysanne, elles proposent la vente de produits  de la ferme ( fruits et légumes)  directement du producteur au consommateur. Leur développement et leur succès croissant auprès des consommateurs témoigne d'un autre lien social. La relation économique prend souvent le temps du lien entre agriculteur et consommateur, surtout si celui ci se déplaçe sur la ferme elle-même.

Et que penser de ce que j'ai découvert ce week-end dans un petit village de l'isère, le distributeur automatique de baguettes de pain ! A priori très rentable pour le boulanger local qui en a installé plusieurs dans divers villages environnants. Est ce que cette forme de vente, qui peut certes faciliter la recherche de la baguette de pain quand ochatenay-septembre-2012-024.jpgn a loupé l'heure d'ouverture de la boulangerie, est elle vraiment productrice de lien social ? Dans ces villages, se donne-t'on rendez vous devant le distributeur pour se rencontrer et tailler la causette comme, naguère, à l'occasion du passage de la camionnette du boulanger dans le village ?

Cette généralisation de distributeurs automatiques, y compris dans le tissu rural, pourrait un jour conduire au distributeur de médicaments plutôt qu'à la pharmarcie. Que restera t'il alors comme espace de vente direct entre producteur et consommateur ?

Peut être, l'été, les quelques baraquements de vente de fruits  le long des routes touristiques du sud de la France ?

Réconcilier le rapport économique avec le lien social apparait à contre temps du mouvement général et pourtant, il est porteur de sens pour nos générations et les suivantes.

Alors, Monsieur le boulanger, si vous mettiez seulement des biscottes dans vos distributeurs plutôt que du pain ?

Et si vous pouviez choisir votre caissière dans votre hypermarché entre Claudine, Alexandra ou Sophie ? Ah, un espoir, il semblerait que le coiffeur ou la coiffeuse préserve une clientèle encore identifiée et fidélisée pour une partie et où l'on cause de tout et de rien et c'est çà aussi le lien social.

Aussi, j'espère que nous ne deviendrons pas tous chauves dans quelques années avec le réchauffement climatique !

 

(1) dernier ouvrage d'Elena Lasida : le goût de l'autre. La crise, une chance pour réinventer le lien.

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