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Le blog de Michel BERNARD

Loin de la fin du monde, la force d'ESPERANCE

26 Décembre 2012 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

Pour rencontrer l'Espérance, il faut être allé au delà du désespoir. Quand on va jusqu'au bout de la nuit, on rencontre une autre aurore. Ces paroles prophétiques de Georges Bernanos, écrivain spirituel français du XXème siècle méritent d'être entendues au moment de cette fin d'année 2012 qui est loin d'être la fin du monde. Au contraire...

Oui, nous sommes entourés de corbeaux du désespoir qui nous rongent avec leurs nouvelles dramatisantes. Le monde va mal. Il est en guerre, il est en récession, il est en crise. Il souffre. De quel monde parle t'on ? Certes, les Sans Domicile Fixe ( SDF) nous rappellent la fragilité de la condition humaine. Pour autant, doit on gémir dans le désespoir en constatant, avec stupeur, que l'appel de l'abbé Pierre, de l'hiver 1954, pourrait être encore d'actualité. A Paris ou ailleurs en France, il est encore "possible" de mourir de froid dans la rue !!

La nuit s'estompe, un soleil grimpe doucement à l'horizon. C'est une nouvelle aurore. Le désespoir de la nuit cède la place à l'annonce d'un nouveau jour. Oui, nouveau, ce n'est plus hier, ce n'est pas encore réalisé, c'est à vivre.

Voilà où peut se loger Dame Espérance, dans le " c'est à vivre". Dans cette ouverture à tous les possibles que représente une journée qui s'annonce, hors de toute programmation car nous ne sommes pas encore robotisés.

Les chrétiens voient dans l'ESPERANCE la promesse d'un Dieu qui s'engage à  donner le meilleur à vivre pour chacun et la croyance qu'il les aidera à se relever en toute circonstance.

Les humanistes peuvent décliner l'ESPERANCE comme cette invitation à explorer constamment le champ des possibles, à laisser ouverte la fenêtre à la rencontre.

Bref, dans cette transition entre 2012 et 2013, ESPERER, c'est oser un regard qui croit au don, celui de chaque journée, au don  d'exister, de respirer, de goûter la vie avec toutes ses saveurs et ses senteurs comme une fleur qui n'a pas fini de se dévoiler. Et observons ce petit enfant qui regarde la mer au côté de sa maman . Au moment où elle veut repartir, il lui retient la main pour lui dire avec son coeur d'enfant : " Attend encore un peu, je n'ai pas tout vu !" mer-cheval.jpg

La force d'ESPERANCE est présente  chaque fois que nous pouvons dire, avec notre coeur, " je n'ai pas tout vu ! "  et que nous prenons le temps de regarder l'horizon de notre vie dans toute son amplitude.

 

Le thème de cet article, la force d'ESPERANCE sera décliné sur la radio RCF Maguelone, dans la chronique DECLIC , en direct le lundi 31 décembre à 11h 25 et le samedi 5 janvier vers 18h 45.

http://www.rcf.fr/radio/rcf34/emission/437972

 

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Quelle est votre potion magique ?

15 Décembre 2012 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

Quand votre moral est au plus bas, quand vous traversez une période de spleen, de blues ou encore un passage à vide, que faites vous pour remonter la pente, quelle est votre potion magique ? Interrogés récemment dans un magazine, voici ce que des personnalités répondent, avant d'en tirer des enseignements pour soi. potion magique

" Ce que je fais pour rebondir lorsque j'ai le moral dans les chaussettes ? C'est simple, je change de chaussettes ! J'en mets des toujours propres, des neuves s'il le faut. A ce moment là, une sorte d'optimisme me remonte des pieds à la tête et je me sens mieux" signé Bernard Pivot, notre journaliste écrivain rendu médiatique par l'émission Apostrophe.

" J'ai deux trucs pour me redonner le moral. Le premier, c'est le jardinage. Quand je ne vais pas bien et que je regarde une fleur, sa beauté me permet de dépasser mes petits soucis. Le deuxième, c'est un "truc" de fille : faire des achats ! J'aime fouiner au BH-V au rayon déco ou bricolage..." . Celui qui parle est un humoriste bien connu, Elie Semoun.

" Je mets en oeuvre ce que je crois être la grande arme des femmes : je m'active ! Je fais des choses très simples, très ménagères...Il faut bouger pour ne pas laisser le petit vélo tourner sans contrôle dans sa tête." C'est la conviction exprimée par une femme politique, Michèle Delaunay, ministre déléguée aux personnes âgées et à l'autonomie.

" Quand la vie pèse, il faut s'attacher à la légèreté. Mon père , qui était garagiste, me faisait balayer le garage en me disant : "Je sais que çà t'ennuie, mais fais-le bien ! Ce qui me sauve, c'est de me consacrer à quelque chose de précis" raconte Guy Marchand chanteur et comédien.

" En écrivant, je me purge, j'évacue mes humeurs. L'écriture joue un grand rôle "énergétique" dans ma vie." témoigne Macha Méril, comédienne et écrivain.

Quels points communs entre ces 5 réponses de personnalités du monde politique, du show biz et de la télévision ? Cela ne  saute peut être pas aux yeux.

Même si chacun évoque une potion magique très personnelle ( entre le changement de chaussettes de Bernard Pivot et l'écriture pour Macha Méril, l'écart peut sembler grand), il reste que chacun et chacune a trouvé un petit rituel bien à lui. Un rituel (1) est quelque chose de précis qui va provoquer chez la personne un certain état d'être. En reliant ce rituel à la programmation neurolinguistique, nous pouvons dire qu'il y a une sorte d'ancrage du rituel. C'est flagrant chez Bernard Pivot qui, en changeant de chaussettes, change son humeur !

Par ailleurs, notons que les "potions magiques " évoquées sont de l'ordre du faire et non du penser. Et effectivement, l'état de perte de moral fait souvent tournoyer les corbeaux de nos idées noires dans notre ciel et mental, le petit vélo évoqué par Michèle Delaunay. Pour en sortir, substituer une autre pensée n'est jamais aisé et cela n'arrête pas forcément la première, le recentrage de l'attention sur un acte, une activité est une diversion souvent plus efficace.

Alors, si vous cherchez votre potion magique, quelques recommandations pour la cuisson :

- un acte ou une activité qui vous sort de vos idées grises ou noires.

- un état de plaisir lié à ce rituel.

- quelque chose de simple à portée de main dans toute circonstance.

 

Dans le rayon "potions magiques" sur le marché de Noêl, vous pourriez trouver : manger une barre de chocolat, se frotter à un arbre par le dos, marcher en respirant ( ou en sentant) par les pieds, se cuisiner un bon petit plat, se promener avec son chien, observer son chat, lire une bande dessinée, dessiner, faire quelle chose pour une personne qu'on aime, ou encore faire le ménage bien présent  dans la tenue de l'aspirateur ou du balai brosse, etc... 

Le grand secret de cette potion magique  personnelle, c'est qu'elle est inusable et peut être prise à tout moment. Y a t'il un risque de consommation excessive ? Seulement si vous avez choisi de boire un vin chaud, de manger du chocolat ou encore de croquer une tartine de nutella. Elle  peut faire l'objet de confidence et pourquoi pas d'un jeu à l'occasion des fêtes de Noêl. Chacun écrit sa "potion magique"sur un morceau de papier, le meneur du jeu les ramasse et les mélange  puis les tire au sort un par un. C'est au groupe de deviner à qui appartient la "potion magique" tirée au sort.

Et la vôtre, c'est quoi finalement ?

 

(1) voir article sur ce blog : " Le rituel, une stratégie pour changer"

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consentir à la vie, une porte sur l'espérance

2 Décembre 2012 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #livres ressources

Le geste  de la main droite ample pour soutenir son propos, l'orateur jeune, sur une voix posée douce sans prétention et sortant de l'intérieur de soi, est en train de présenter sa conviction profonde : la nécessité de consentir à la vie pour vivre vraiment sa vie. Il s'appelle Martin STEFFENS. Il est jeune professeur de philosophie de 35 ans enseignant à Metz et est en train de tisser un fil entre le philosophe Nietzsche  connu pour sa critique du christianisme et  Saint François d'Assise, le saint des pauvres.

Pari osé !martin-steffens.jpg

A l'écoute de ce jeune philosophe, hors sentier battu et enseignant auprès de jeunes, nous sommes entraînés loin de nos rivages habituels. Nous sommes tous nés par "accident" dans le sens où nous ne maîtrisons pas notre naissance et notre milieu d'origine même si nos parents nous ont désiré. C'est par un acte de conscience que nous pouvons passer d'une passivité de la vie subie à une vie choisie. Ce oui à la vie n'est pas une résignation. Se résigner signifierait accepter les épreuves et les souffrances de la vie comme élément du fardeau à prendre ou à laisser. Martin STEFFENS offre une expression neuve : consentir à la vie. C'est d'ailleurs le sous titre de son livre  " Petit traité de la joie". (1)

" Consentir, c'est voir ce qui est, pour ne plus pleurnicher sur ce qui aurait dû être." Ainsi, dans un acte d'acceptation profonde du réel, l'homme peut ouvrir les bras, déployer toute son énergie, du mieux qu'il peut, pour accueillir les épreuves. Découvrant son illusoire toute puissance, l'homme consentant s'ouvre un chemin vers la liberté.

En effet, notre jeune philosophe propose, après le distinguo résignation-consentement, la  distinction espoir-espérance. L'espoir reste une attente impatiente ou angoissée de ce qui n'est pas encore. L'espérance est " attention à ce qui se donne" dans le présent. Ainsi, l'espoir peut nous conduire à la déception quand il n'aboutit pas sur ce qu'il attendait alors que l'espérance nous libère de la peur de rater car elle accueille ce qui se présente dans l'instant.

Aussi, en empruntant le chemin suggéré par Martin STEFFENS,  sommes nous conviés à nous poser la question devant le jour qui se lève :

"Est ce que je dis oui d'avance à ce jour parce que j'aime la vie quel que soit ce qui me sera donné ?".

 

(1) Martin STEFFENS : Petit traité de la joie, consentir à la vie.

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