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Le blog de Michel BERNARD

Comment cultiver le jardin de l'optimisme dans une organisation ?

26 Avril 2013 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

Si l'optimisme n'a pas été tué définitivement dans votre organisation dans le précédent épisode grâce aux 10 stratégies génocides, il y a encore de l'espoir !

Pour bâtir sur l'optimisme, rien de tel que de s'appuyer sur quelqu'un qui lui a consacré une grande partie de sa vie : Martin Seligman, psychologue américain pionnier de la psychologie positive. Avec Peterson, ils ont conceptualisé 24 forces de caractère dont l'optimisme. Voici la définition qu'il en donne. Etre optimiste, c'est attendre le meilleur de l’avenir et œuvrer à sa réalisation ; penser qu’un avenir heureux est quelque chose que l’on peut provoquer. Dans cette définition concentrée, deux points à souligner : l'optimisme se nourrit d'une vision de l'avenir d'une part et d'autre part, l'optimiste n'attend pas passivement que la vie advienne, il se veut acteur pour un futur désiré. imagesCAPY6VP3

En reprenant l'image du jardinier, il y a donc des graines que chacun pourrait semer dans son jardin pour cultiver ce trait, cette force de caractère de l'optimisme dont l'autre face est d'être contagieuse. Fréquenter des personnes au naturel optimiste vous donne souvent un bon coup de pouce au moral surtout quand celui ci accuse une pente descendante. Ces graines sont déjà largement disséminés au coeur des articles de ce blog. Aussi, par désir de synthèse, je propose à tous les jardiniers volontaires d'expérimenter au moins les  trois graines suivantes.

Graine du matin : partir sur le chemin du travail, d'une activité bénévole, sociale ou simplement au départ d'une journée, avec une intention qui oriente l'esprit. Aujourd'hui, et si j'orientais ma journée avec "intention sourire", "intention ouverture à tout ce qui se présente", "intention ressourcement...", etc. Le pouvoir de l'intention permet de focaliser notre énergie sur un axe précis.

Graines durant la journée . Quand les événements nous attristent, nous contrarient, nous mettent en difficulté, nous sommes alors tentés de nous mettre en mécanisme de défense. Repliement sur soi, attitude de victime ou d'agresseur...Pour sortir de ces schémas, Winston Churchill, premier ministre anglais durant la deuxième guerre mondiale nous rappelle : l'optimiste voit dans chaque difficulté une opportunité. Facile à dire, mais à vivre ? Heureusement, la programmation neurolinguistique ( PNL) est passée par là et nous invite à utiliser dans certaines circonstantes la technique du recadrage.

Exemple : votre voisin vous apostrophe avec : " Il pleut aujourd'hui. Quelle journée gâchée !". De l'observation d'une pluie qui tombe, le voisin en déduit une conséquence négative. Mais le jardinier pourrait au contraire se réjouir surtout après une période de sécheresse. Il y a donc la possibilité de retirer la connotation négative pour redonner un autre sens.

" Oui, il pleut aujourd'hui. Je suis content pour les jardiniers....ou encore c'est une belle occasion de faire chez moi ce que je remets à plus tard..

L'art du recadrage est de subsituer à une connotation négative d'une observation une connotation positive.

C'est aussi une stratégie pour déjouer le jeu des étiquettes évoqué dans l'article précédent.

"M Martin est vraiment mou ", vous lance votre collègue. Réponse : "Tu veux dire qu'il sait répondre avec diplomatie pour ne froisser personne ?"

Même si votre réponse n'est pas exacte sur la réalité, elle invite votre interlocuteur à réagir différemment.

"Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. Je voulais dire que j'attendais du soutien de sa part sur un dossier et il m'a balançé tout un exposé pour dire qu'il ne pouvait rien faire.

- En fait, tu es plutôt déçu qu'il ne se bouge pas pour t'aider. C'est çà ?

- Oui, tu as raison. C'est çà. J'attendais autre chose de lui.

Et nous retrouvons avec bonheur le langage girafe cher à Marshall Rosenberg. En effet, l'étiquette collée sur une personne ou plus généralement le jugement négatif est une forme déguisée pour traduire une émotion négative. Dans l'exemple précédent, le "mou" cache la déception.

Le recadrage est vraiment à utiliser sans modération, avec un éventuel point d'interrogation.

- Encore la hiérarchie qui nous oblige à pondre des rapports qui ne servent à personne. C'est vraiment nul de nul.

- A qui pourrait servir ce rapport malgré tout ? ou encore " Tu te sens vraiment obligé de faire quoi ?.

Enfin quand le soleil se couche sur le jardin, la graine de fin de journée s'appelle les 5 étoiles de jour inspirées d'un protocole testé en 2003 avec des étudiants aux Etats Unis déjà décrit sur ce blog. Il s'agit de relire sa journée, surtout si elle vous a parue en teinte grise ou franchement noire et d'en extraire au moins 5 événements qui vous ont donné du goût, de l'élan, de la satisfaction et même de la joie. Point n'est besoin de chercher un événement extraordinaire. Le sourire d'une standardiste, d'une hôtesse de caisse, un appel téléphonique qui redonne de l'élan, un écureuil qui court sur une branche, une conversation qui ravive une passion, une bonne nouvelle tout simplement, etc....

Cette graine à 5 étoiles est une manière simple de cultiver un regard attentif à tout ce qui nous est donné chaque jour et que notre rythme parfois d'yperpressé nous fait oublier et de nourrir une mémoire du bon et du beau. Seulement trois graines, c'est peu ? Oui, avec le fait que l'optimisme génére l'abondance et la créativité.

Avec trois graines ( intention du jour-recadrage positif-5 étoiles de jour), le jardinier peut déjà espérer changer la couleur du ciel de sa journée et de son horizon.

En effet, les personnes qui ont la foi de l'optimisme cultivent au fond de leur coeur, une croyance bien particulière. Elle pourrait s'énoncer ainsi, chacun pouvant bien sûr retraduire avec ses mots à lui :

"Quelles que soient les épreuves et les inattendus, je sais que la vie me réserve le meilleur."

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Comment tuer l'optimisme dans un service ?

7 Avril 2013 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

Tuer l'optimisme relève d'actes commis  dans les entreprises et les services publics ba0079 qui ne sont pas toujours repérés ou encore stoppés. Ce thème m'est inspiré d'une séquence dans le cadre d'une session que j'ai animée récemment : " efficacité et sérénité en milieu professionnel". En effet, la question starter proposée aux participants était : " Comment cultiver au quotidien l'optimisme dans un service ?" Et l'échange, bien que  bienveillant, a dérivé assez vite sur la souffrance au travail. Comme s'il était plus aisé de voir ce qui ne va pas avant de pouvoir cerner ce qui pourrait aider à aller mieux individuellement et collectivement.

Voici donc 10 stratégies proposées à celles et ceux qui veulent contribuer à tuer l'optimisme dans leur organisation qu'elle soit publique ou privée  :

 

1) Chaque jour, contribuer à la lithanie des plaintes, plaintes contre le système, la hiérarchie, les collègues,...car finalement rien ne va bien.

 

2) Sur votre bureau, afficher clairement la deuxième partie de la citation de Winston Churchill :

" Le pessimiste voit dans chaque opportunité une difficulté" car c'est une grande vérité.

 

3) Soyez le premier à dénoncer ce qui ne va pas dans votre organisation que ce soit au niveau de la logistique, de la communication, de l'informatique, ou encore des personnels...

 

4) Concernant les nouveaux arrivants dans votre service, soyez convaincant pour leur faire partager votre vision : " L'homme est un loup pour l'homme. Il faut que tu te méfies de tout le monde dans le service. "

 

5) Devant toute tentative de changement, résistez car vous êtes convaincu par la formule suivante : " On n'a toujours fait comme çà, il n'y a aucune raison de changer."

 

6) Apprenez à poser des étiquettes sur les personnes de votre service : pour lui, étiquette " dictateur", pour elle étiquette " agressive", pour lui étiquette " paresseux", pour elle étiquette " pie jacasseuse", laisser votre imagination au pouvoir dans ce sens. Plus vous mettrez d'étiquette et moins vous aurez à vous poser des questions sur vous même.

 

7) Par rapport aux émotions et aux sentiments qui n'ont aucune place dans un monde professionnel, garder les pour vous pour préserver une tête rationnelle et rester efficace.

 

8) Quand quelqu'un annonce une bonne nouvelle personnelle ( promotion, naissance d'un enfant, réussite...), amusez vous à la saboter en ajoutant votre dose de dérision. " Tiens, une promotion qui tient à du lèche botte !"

 

9) Faites attention à celles et ceux qui rient facilement et qui prennent des fous rires. Ils peuvent être dangereux. Adressez leur un regard de culpabilité et garder votre sérieux car le travail, c'est toujours sérieux.

 

10) Diffuser avec générosité ces 10 stratégies pour combattre le fléau de l'optimisme.

 

Prochain article : Comment cultiver le jardin de l'optimisme dans un service ?

 

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LES DIEUX VOYAGENT TOUJOURS INCOGNITO

1 Avril 2013 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #livres ressources

"Ce qui est certain, c'est que le changement ne viendra pas des autres !  Yves Dubreuil se rejeta en arrière dans son profond fauteuil et mit les pieds sur son bureau. "

Le ton est donné par  Dubreuil, un étrange coach. Quelques jours plus tôt, il venait de récupérer Allan Greenmor, jeune homme de trente ans, au 2ème étage de la tour Eiffel au moment où celui ci allait commettre l'acte de se jeter en bas. Les-Dieux-voyagent-toujours-incognito.jpg

Cette interpellation sans appel de Dubreuil adressée à Allan est au coeur du deuxième roman de Laurent Gounelle au titre  énigmatique " Les dieux  voyagent toujours incognito". Formateur en communication et développement personnel, il a trouvé ,à travers le roman, une voie originale pour nous renvoyer un miroir saisissant sur nos comportements humains révélateurs de nos fonctionnement intérieurs et psychologiques.

Sans dévoiler tout le suspens de la relation entre Dubreuil et Allan, ce roman m'a séduit par la manière magistrale dont Laurent Gounelle montre les diverses étapes du passage de l'état de victime à celui d'acteur de sa vie. C'est toute la trajectoire d'Allan Greenmor, jeune consultant déprimé dans un cabinet à l'éthique douteuse et venant de vivre une rupture amoureuse jusqu'au nouvel Allan qui défiera finalement son propre patron de manière spectaculaire et inattendue. Quelles sont donc ces étapes ?

 

Etape initiatique.

Elle est constituée par les premières situations que Dubreuil impose à Allan pour le faire sortir de sa petite zone de confort. Par exemple, entrer dans une boulangerie, demander un pain, se raviser, en demander un autre puis finalement , alors que la queue gronde derrière lui, annoncer qu'il ne prend aucun pain. C'est une confrontation difficile au début pour Allan qui lui coûte mais qui va lui permettre petit à petit de quitter ses peurs  pour gagner en confiance avec lui même.

 

Etape de prise de conscience de ses comportements de victime.

Combien de personnes qui râlent en permanence, se plaignent tous les jours auprès de leurs collègues de travail, ont elles conscience que ce type de communication les enferment dans une posture de victime ? Et alors ?

Alors, cet état ne leur permet pas ou peu de trouver par elles mêmes les moyens d'avancer, de sortir de leurs plaintes. Allan le témoigne quand il dit à Dubreuil à l'occasion d'une séance : "

« Je crois avoir eu moins de chance que d’autres dans la vie, à ce jour. A commencer par mon milieu social… ».

En état de victime, nous trouvons toujours des justificatifs, des alibis à ce qui ne nous satisfait pas dans la vie : c'est l'origine sociale ( que dire alors des enfants résilients qui transcendent la souffrance d'une enfance pour devenir des adultes plein de vie..), c'est le système qui favorise les plus nantis, c'est mon patron qui ne m'aime pas, c'est mon voisin qui m'espionne...Bref, je n'ai pas de chance, c'est la faute des autres !

Comment retourner cet état d'esprit autolimitant ?

Encore une fois, par une sortie hors zone de confort et un oser. Et Dubreuil délivre alors à Allan sa formule magique "Embrasse l'univers de ton prochain, et il s'ouvrira à toi."

Autrement dit, dans cette étape, Allan est encouragé à changer son mode d'approche de l'autre. Il est invité à avoir en lui une intention positive, par exemple, chercher réellement à comprendre le point de l'autre plutôt que de chercher à être compris.

 

Etape de changement de croyance :

Enfin, les exercices et les mises en situation auxquelles Allan va être confrontés vont le transformer intérieurement. La  citation inscrite sur le mur du restaurant dans lequel Allan déjeune avec sa collègue Alice "Nous devons incarner le changement que nous voulons voir dans le monde" de Gandhi va faire doucement son chemin.

Après bien des épreuves, des doutes, et des prises de risque  avec lui-même, notre héros pourra enfin se dire : "C'est en se changeant soi-même que l'on devient heureux, pas en changeant ce qui nous entoure". Une révolution dans la vision d'Allan Greenmor qui est passée d'une croyance limitante " Je n'ai pas de chance à cause de mon milieu social (son père l'a abandonné tôt) " à une croyance ressource qui pourrait se formuler " Je peux agir sur mon destin pour plus de bonheur quel que soit le point de départ."

 

Et "Les dieux ne voyagent pas incognito" pourrait être sous titré :

Le hasard n'existe pas et comment Allan Greemor a pris sa vie en main.

Laurent Gounelle, qui a décidément le sens de la formule bien choisie, avait laissé filtrer un indice dès la préface avec cette citation tonique de Soeur Emmanuelle :

La vie est un risque.

Si tu n'as pas risqué, tu n'as pas vécu.

C'est ce qui donne...un goût de champagne.

 

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