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Le blog de Michel BERNARD

KAIROS ou l'art d'agir au bon moment

31 Décembre 2013 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

KAIROS est un Dieu proche de CHRONOS, Dieu du temps dans la mythologie grecque. Mais un Dieu différent avec une particularité physique : c'est un jeune homme qui n'a qu'une seule touffe de cheveux sur la tête. En effet, il existerait trois hypothèses quand les grecs rencontraient KAIROS : ils ne le voyaient pas, ils le voyaient mais ne faisaient rien  ou encore ils le voyaient  et  le saisissaient par sa seule touffe pour ne pas le lâcher. Cette dernière option donne tout son sens à KAIROS, saisir précisément la touffe de cheveux, saisir l'opportunité qui passe, et agir au bon moment.KAIROS.JPG

Dès la grèce antique, Kairos trouva des applications pratiques dans plusieurs domaines. En médecine, il s'agissait d'observer le point critique d'une maladie et au médecin d'intervenir à ce moment précis pour tenter la guérison. Dans l'art militaire, le bon stratège sait qu'au delà de son potentiel en hommes et en armes, c'est le choix du moment pour porter l'attaque qui peut être décisif pour gagner la guerre.

Dans nos temps modernes, ceux de Charlie Chapplin, revus et corrigés avec le conditionnement de nos compagnons numériques omniprésents dans le travail, les transports collectifs, les commerces, et les espaces de loisir, il me semble opportun de réhabiliter KAIROS trop souvent caché par CHRONOS et la course au temps, en faire le maximum dans un minimum de temps, planifier, rentabiliser ou encore optimiser son temps.

L'image qui me vient spontanément est celle d'un cycliste sprinter professionnel lancé par ses coéquipiers à plus de 70km/h sur la dernière ligne droite avant l'arrivée d'une étape de plaine du tour de France. S'il déboite trop tôt, plaçé derrière  son coéquipier qui l'emmène, il prend du vent et risque de ne pas tenir les dernièrs mètres et se faire coiffer sur la ligne. S'il attend trop, il n'aura plus le temps pour "sauter" son adversaire et le "griller" sur la ligne d'arrivée. Le grand sprinter expérimenté sent d'instinct le bon moment, celui pour donner le coup de rein tout en puissance, sans se retourner pour ne voir que la ligne d'arrivée. Et là, sublime récompense, il se voit gagnant avant même de franchir la ligne car il sait qu'il ne pourra être dépassé.

Que nous enseigne le Kairos de ce sprinter expérimenté ?

D'abord, c'est l'expérience qui parle. Combien de sprints perdus pour ne pas avoir senti le bon moment qui se joue à la seconde près ? Savoir aussi reconnaître ses sensations internes. Le sprinter expérimenté pourra aussi avouer que ce jour là, il n'a pas la forme pour la gagne. L'art de l'observation rapide et  périphérique pour saisir en quelques secondes la position de tous ses concurrents directs mieux ou moins bien plaçés que lui. Enfin, cette prise de décision totale : j'y vais, j'y crois, et je me concentre totalement sur ma cible, la ligne d'arrivée.

Qui, aujourd'hui, parmi les décideurs politiques, économiques et sociaux, démontre une capacité à saisir le KAIROS ? Effectivement, le KAIROS relève aussi d'une vision claire de la ligne d'arrivée et d'un engagement total. Exercice difficile dans un monde déstabilisé par l'incertitude économique et le jeu des lobbies internationaux.

Je formule un simple voeux pour l'année 2014 qui s'annonce : que chacun, devant sa tâche, puisse cultiver son KAIROS, avec patience, courage et discernement. C'est assurément une force qui peut ouvrir de belles opportunités, même si le ciel actuel peut paraitre sombre avec un plafond bas. KAIROS nous invite à chercher HELIOS, le Dieu du soleil, symbole de lumière et de chaleur. Chaque matin, Hélios sort de l'océan à l'Orient et parcourt le ciel sur son char d'or traîné par quatre chevaux. Chaque soir, il replonge dans l'océan à l'Occident. Kairos, l'art d'agir au bon moment nous ouvre sur l'horizon de tous les possibles...


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Debout, réveillez vous !

8 Décembre 2013 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages

Debout les gars, réveillez vous, il va falloir en mettre un coup. Debout les gars, réveillez vous, on va au bout du monde. Ces paroles très rythmées d'une chanson à succès  des années 60-70 sont celles du chanteur  Hugues Aufray, des paroles reprises dans beaucoup de colos de vacances et de lieux d'animation pour les jeunes  au siècle dernier. Et pourtant, elles me paraissent terriblement d'actualité à l'heure où vient de s'éteindre celui qui, après 27 ans vécues en prison, a trouvé l'énergie, la force de conviction , pour le pardon à ses oppresseurs et réconcilier noirs et blancs en Afrique du Sud : Nelson Mandela.invictus.jpeg

Se réveiller pour être debout, c'est un geste souvent machinal que nous effectuons tous les matins au saut du lit. Et pourtant, prenons nous le temps de vivre un "debout" qui nous réveille, qui nous reconnecte à nos forces vives pour partir d'un pas déterminé dans notre journée ?

Dans les traditions, il est souvent fait référence aux êtres éveillés. Qu'est ce qu'un être éveillé ?

Quelqu'un qui rayonne par un charisme particulier, une lucidité sur la vie, le monde et sa propre vie ? 

Bien sûr, nous pensons à ces personnnages charimastiques qui, par leur engagement, ont réveillé les consciences. Soeur Emmanuelle, débarquant à 60 ans en Egypte auprès des chiffonniers du Caire et appelant les nations à se réveiller à une solidarité avec les plus pauvres. Aujourd'hui, Pierre Rabhi, modeste agriculteur d'une ferme sans produits chimiques au coeur de l'Ardèche dans les années 60, devenu un expert reconnu et écouté en bioagriculture et appelant nos consciences à revoir nos modes de consommation pour retrouver le goût d'une sobriété heureuse.

Et si l'éveillé, c'était déjà chacun de nous quand il se donne les moyens d'un réveil matinal le mettant réellement debout ?

Que l'on soit standardiste dans une entreprise, enseignant, éboueur ou contrôleur SNCF..., je préconise un moyen à la portée de tous : l'intention du jour.

Quand je me lève, une fois peut être, la douche prise et le cerveau réactivé au bord d'une tasse de café ou un bol de thé, je peux me poser sans urgence la question : " Aujourd'hui, quelle intention je désire me donner pour vivre cette journée ?"

Laissons remonter la réponse comme la vapeur qui se dégage d'une eau bouillante.

Cette intention peut alors devenir le fil rouge invisible de votre journée. En effet l'intention est la formulation d'une pensée qui oriente et concentre nos énergies ( physiques, intellectuelles et spirituelles) vers une même direction. Elle peut alors donner un élan de vie à notre journée quelles que soient les événements et même les contrariétés qui nous attendent.

Se donner une intention de journée, c'est se donner, à sa mesure, le pouvoir d'orienter notre cap, de surfer sur les événements pour préserver cet élan de vie, cet élan créateur.

Un homme a probablement du vivre pleinement cette démarche pendant au moins 27 ans au fond de sa prison pour tenir debout. Un poème repris dans le film culte de 2009, Invictus ( racontant la victoire de l'équipe de rugby d'Afrique du Sud à la coupe du monde de rugby organisé dans ce pays en 1995, une victoire symbolisant le renouveau d'une nation sortie de l'apartheid) a été , selon le témoignage direct de Nelson Mandela, un soutien aux heures les plus dures de son emprisonnement en lui redonnant la force d'espérer. La ponctuation de ce poème datant de 1875 (1) peut s'avérer un bon starter pour un réveil matinal apte à nous mettre DEBOUT :

" Je suis le maître de mon destin,  je suis le capitaine de mon âme."

 

(1) poème écrit par un jeune homme de 25 ans,  William Henley, sur son lit d'hopîtal à la suite d'une amputation du pied.

 

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