Ho'oponopono, un grain de sagesse venu d'Hawaï
Ho'oponopono, un joli mot à effet exotique venu d'Hawaï, n'est ni une plante rare, ni un secret bien gardé mais davantage une sagesse ancestrale redécouverte récemment.
Signifiant originellement "corriger ce qui est erroné", ce mot avait un sens dans les pratiques communautaires ancestrales sur l'ile d' Hawaï pour régler les conflits de voisinage en invitant chaque partie au pardon. Au vingtième siècle, le docteur Len, nommé dans un hôpital psychiatrique sur l'ile d'Hawaï, se confronta à des malades particulièrement violents créant un climat très difficile avec le personnel. Un phénomène surprenant se produisit : petit à petit,les cellules d'isolement des cas les plus violents se vidèrent, les traitements lourds purent être allégés et l'état des patients s'améliora de manière significative. A quoi attribuer ce miracle ? Interrogé, le docteur Len, qui ne voyait jamais ces patients, répondit :" Je guéris la partie de moi qui les a crées. Car toute ma vie est ma création. Je sais que c'est difficile à admettre. Mais si je veux changer ma vie, je dois commencer par me changer moi-même." Et le docteur Len poursuit en précisant ce qu'il a fait concrètement : " J'ai pris chaque dossier de patient et j'ai répété pour chacun : Désolé, pardon, merci, je t'aime. C'est tout". Il s'est inspiré de la pratique ancestrale revisitée par une chamane hawaienne qui en a fait une pratique individuelle.
En France, depuis quelques années, le docteur Luc Bodin spécialiste en médecine énergétique et Maria-Elisa Hurtado-Graciet, praticienne en PNL et techniques psycho-énergétique sont devenus les principaux diffuseurs de cette démarche originale. L'ouvrage de base " Ho'oponopono, le secret des guérisseurs hawaiens" (1) me semble une porte d'entrée claire et accessible pour comprendre à la fois la simplicité et toute la subtilité de ce processus.
Simplicité fondée sur l'enchaînement de quatre mots : Désolé, pardon, merci, je t'aime. Chacun est investi d'un sens spécifique tourné vers le nettoyage de nos mémoires qui produisent en nous croyances limitantes, jugements et autres blocages. Ces 4 mots peuvent s'adresser à soi comme à un être spirituel en fonction de ses croyances religieuses. Désolé, c'est accepter de reconnaitre une mémoire erronée sans se culpabiliser. Pardon, c'est se pardonner et ouvrir son cœur à une réconciliation possible. Merci est un acte de gratitude à soi ou encore à Dieu pour dire sa reconnaissance d'avoir repéré le problème, la mémoire erronée. Et enfin, "Je t'aime", c'est s'ouvrir aux autres, à l'environnement pour recevoir une inspiration.
Subtilité car il ne s'agit pas d'une recette toute faite qu'il suffirait de répéter mentalement.L'expérimentation de ce processus suppose d'adhérer au moins à trois principes de base.
1 Je crée ma propre réalité à partir de mes pensées qui sont produits à travers le filtre de mes mémoires, de mes croyances ou encore de mes jugements.
2 J'ai le pouvoir de changer ma propre réalité en nettoyant toutes mes mémoires dites "erronées"
3 Accepter de lâcher prise pour trouver soi-même des solutions et se rendre réceptif pour accueillir l'inspiration spirituelle.
Dans le chapitre Ho'oponopono au quotidien, les deux auteurs montrent qu'il peut s'adapter aussi bien pour traiter un problème relationnel, financier, familial, une dépendance, une difficulté de vie...jusqu'à la question du surpoids ! Ceci étant, ils ont la prudence de rappeler que ce processus de changement ne remplace pas une psychothérapie mais peut la compléter. Convaincus tous les deux pour l'expérimenter dans leur propre vie, Luc Bodin et Maria-Elisa Hurtado-Graciet nous encouragent à passer à la pratique avec une formule audacieuses : " Ne nous croyez pas sur parole, expérimentez par vous-même."
4 mots pour changer une vie ?
(1) Ho'oponopono, le secret des guérisseurs hawaiens. Collection Jouvence.
"Il faut que..., je dois..." et si nous sortions de nos propres prisons
" Il faut que je réagisse à son message", " Je dois faire demain cette réponse à ce collègue", " Il me faut absolument trouver une solution à ce problème", " Je dois me discipliner et mieux m'organiser dans ma gestion du temps".
Combien de fois dans une journée utilisons nous ces expressions " Il faut que" ou encore " Je dois" ?
Elles font tellement partie de nos automatismes de langage que bien souvent nous en sommes peu conscients.
Dans mon travail de coach et de formateur, j'ai été amené récemment à interpeller mes interlocuteurs, coachés et participants dans une formation à ces "gros mots" comme je les appelle en souriant.
D'abord , une réaction d'étonnement . Qu'est ce que cela produit finalement d'employer ces mots ? Je ne vois par leur côté dangereux ou pernicieux. Vous exagérez un peu en les pointant systématiquement.
Peut être que oui....peut être que non, à vous lecteur de vous forger votre propre opinion.
Premier constat : en employant "il faut que" ou " Je dois", je me donne une obligation à moi-même. Je me donne un ordre. Cela pourrait apparaitre stimulant pour une bonne cause. Sauf que si je ne réalise par le " Il faut que" ou encore " je dois", bonjour la culpabilisation.
Autre regard, et si je ne fais pas, qu'est ce que je risque avec moi-même ?
En fait, ma propre expérience m'invite à remplacer ces "gros mots" par des mots de liberté avec moi même tout en préservant l'intention initiale.
Je préfère " Je désire revoir mon organisation de mon temps" plutôt que " Je dois revoir ma manière de gérer mon temps".
Je préfère " J'ai besoin de prendre le temps de trouver une réponse adaptée à cette demande" plutôt que " Il faut que je réponde de manière adaptée à cette demande".
Est ce que la nuance vous semble t'-elle plus explicite ?
Pour aller plus loin, il est intéressant d'observer ce qui nous stimule vraiment par notre langage et ce qui peut nous enfermer dans nos propres prisons et visions étroites.
Avec cet article, j'ai le désir de provoquer un questionnement chez vous amis lecteur.
Donc,moralité, si vous vous surprenez avec ces "gros mots", ce n'est pas grave, Docteur, mais je vous invite simplement à expérimenter sur une durée signifiante ( au moins une semaine) leur remplacement par des mots de liberté comme " J'ai le désir de..." , " J'ai besoin de..." ou encore " Je veux...".
Observer ce qui se passe en vous avec ce remplacement. Et surtout, garder votre liberté de choix, de langage,celui qui vous ouvre la porte vers la vie, vers la vitalité.
En évoquant ce sujet, je pense à Marshall Rosenberg, psychologue américain de renom et auteur du processus dit de communication non violente et dont le premier ouvrage traduit en français porte comme sous titre : " Les mots sont des fenêtres ou bien ce sont des murs".
Repérer ce qui peut faire obstacle, mur dans notre dialogue intérieur me semble un pas important pour progresser vers une liberté intérieure écologique pour soi et pour nos interlocuteurs. Et maintenant, j'ouvre une fenêtre bien brumeuse et j'aperçois dans le ciel un vol harmonieux de flamands roses. Le temps suspend son vol, le langage n'a plus cours.