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Le blog de Michel BERNARD

Le 28 juin 2014, ma vie aurait pu s'arrêter brusquement.

30 Juin 2014 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #psychologie positive

La fête bat son plein. Des français, des brésiliens, des antillais, bref Danièle qui fête joyeusement ses 60 ans a réussi le pari de réunir dans un lieu magique au sommet d'une colline en Ariège avec vue sur la chaîne pyrénéenne, famille, future belle famille et amis dont je fais partie avec mon épouse. Relayé par la télévision, le Brésil vient de battre, en coupe du monde de football , le Chili après des prolongations et un interminable suspens de tirs au but. Nos amis brésiliens exultent après cette victoire incertaine jusqu'au dramatique but manqué d'un footballeur chilien. Enfin, dans la soirée, nous passons à table : brochettes les plus variées avec poulet, agneau, rôti et légumes déferlent sur la table d'une trentaine de convives. Tout va bien.

Brusquement, captivé par une conversion passionnante sur la synchronicité (1), je ne fais peu attention, peu de cas du gros morceau de brochette que j'oublie de bien mâcher et que je tente d'avaler en une fois. Erreur ! Le morceau se bloque dans la trachée, je ne peux plus respirer, je commence à suffoquer. J'entends des bruits de plus en plus vagues autour de moi. Et je n'ai plus qu'une seule pensée qui émerge :"Si personne ne réagit efficacement, je suis foutu !". Mon souffle devient de plus en plus court, je suis incapable de parler, pas même d'appeler à l'aide, je me sens au bord de la perte de connaissance. " Il en faut peu pour mourir, finalement..."

Mais, il y a heureusement un beau mais dans cette histoire que je n'aurais pas eu l'occasion de conter sur ce blog sans ce mais. Après des bras qui tentent de me faire expurger le morceau coincé sans succès, deux nouveaux bras plus costauds prennent le relais et se placent sous le diaphragme et là, pour la première fois, j'y crois. La pression est vigoureuse et je donne mes dernières forces, le tout pour le tout. Miracle : le morceau est expulsé comme un obus sortant du canon de la trachée. Le temps de réaliser que je suis passé à côté d'un étouffement et je reprends peu à peu mes esprits.

Je remercie chaleureusement mon sauveur, René qui a eu le geste efficace et rapide. Les pompiers éloignés de ce domaine perdu dans la campagne ariégeoise seraient arrivés trop tard...pour constater.

Quelle leçon de vie retenir de cet événement en plein milieu de la vie,

de la fête ?

Moi même, j'ai encore du mal à réaliser ce qui aurait pu être un moment terminal si René n'avait pas eu le réflexe de pratiquer la technique de Heimlich, du nom du médecin américain qui a inventé cette méthode pour désobstruer une voie aérienne rapidement.

Premièrement, je viens de lire que l'étouffement par blocage d'un objet dans la trachée est la deuxième cause d'accident mortel domestique avec plus de 4000 décès par an (2). Donc, faire la fête avec au moins une personne en capacité d'intervenir avec la méthode Heimlich n'est pas un luxe.

Deuxièmement, le réflexe de survie est très puissant chez l'être humain, j'ai vraiment vu le moment où je risquais de partir...et le moment où j'ai senti la chance de m'en sortir avec la pression sur le diaphragme que j'ai accompagnée de toute mon énergie restante.

Troisièmement, apprendre à bien mâcher, à ne pas avaler tout rond surtout quand les verres sont bien remplis est une vigilance utile surtout par temps de fête.

Quatrièmement, si ce n'est pas votre cas, apprenez à réaliser la technique Heimlich, elle peut sauver des vies autour de vous. C'est une technique à la portée de tous.

Reste un petit mystère à éclairer pour moi-même : comment se fait-il que j'ai connu pour la première fois ( à 54 ans) ce risque d'étouffement au moment où la discussion s'est endiablée autour de la synchronicité ? Une nouvelle synchronicité à décoder ?

Je me laisse le temps pour décanter, relire l'événement qui a marqué plusieurs convives. Certains me confiaient le lendemain matin qu'ils avaient eu du mal à trouver le sommeil.

"La vie tient à un fil", m'a t'-on dit aussi parmi mes proches. Non, je ne le crois toujours pas. La vie nous appelle à la vivre pleinement, dans l'instant, dans l'acceptation de ce qui est. La vie est effectivement un cadeau dans ce présent, un cadeau si précieux que nous en reprenons la mesure bien souvent dans ce type de circonstance.

Je respire, je vis, je suis.

(1) voir article sur ce blog : Vous avez dit "synchronicité" ?

(2) voir site internet www3.chu-rouen.fr

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