"Peut mieux faire" ...ou faire de son mieux ?
Rappelez vous, pour certains d'entre nous, en recevant notre bulletin scolaire, , une mention était en vogue chez les enseignants " Peut mieux faire". Ce qui, vu du professeur auteur de la formule, pouvait signifier à l'élève qu'il se secoue un peu plus pour progresser et obtenir des notes honorables. Ce qui peut effectivement apparaitre légitime d'un professeur ayant à coeur le progrès de ses élèves. Sauf qu'à force de répétition, cette formule a pu induire chez un certain nombre d'élèves ce sentiment de ne jamais être à la hauteur de l'exigence du professeur et de devoir en faire toujours plus...jusqu'où ?
Découvrant les accords Toltèque (1) de Don Miguel Ruiz qui se sont diffusés comme sagesse de vie depuis une dizaine d'années de manière exponentielle dans le monde entier, j'ai d'abord été arrêté par le quatrième accord résumé par la formule "faites toujours de votre mieux". J'y ai longtemps vu comme une recherche de perfectionisme, d'absolu et, dans un monde déjà exigeant pour chacun, je n'avais nullement l'intention d'en rajouter "une couche" avec probablement ce vieux " peut mieux faire" au fond de ma mémoire scolaire.
Or, plus récemment, j'ai revue ma "copie" ou plus exactement ma lecture des accords Toltèque, loin d'être réservés à une élite intellectuelle ou de sagesse, et notamment ce quatrième accord. C'est par un proche de Don Miguel Ruiz, Olivier Clerc, le traducteur en France des 4 accords Toltèque que j'ai saisi la vérité profonde de cette recommandation.
En effet, en fonction de notre état d'énergie, du contexte favorable ou résistant, ce "mieux" varie presque à chaque instant. Après une "grosse journée" de formation, reconnaitre que je ne suis plus disponible pour un travail approfondi et renoncer avec discernement à un travail d'écriture se situe bien dans cette ligne : faire pour le mieux ! Dans l'axe inverse, constater que , sur une semaine de vacances, j'ai du temps disponible pour être à l'écoute d'amis qui manifestent un besoin d'attention et préférer le farniente peut m'interroger : est ce qu'en la matière j'ai vraiment fait de mon mieux ? La force de cet accord avec soi-même ou encore de cet engagement est d'éviter deux écueils : le laxisme d'un côté et le perfectionisme de l'autre. Entre les deux, je peux alors naviguer sans me juger, sans me culpabiliser, sans regret.
C'est une belle libération intérieure qui commence...
Un vent d'optimisme
J'ai fait un rêve. Fini les constatations sur la morosité de la météo, du climat social, du climat politique et du yoyo des variations saisonnières sur nos humeurs chagrines. Un rêve dans lequel les médias, notamment les journaux télévisés de 20h font le choix d'autres informations en donnant la parole aux agissants pour plus de solidarité, de soutien aux plus démunis, aux promoteurs d'aide humanitaire à tout niveau, aux développeurs d'invention à visée collective utile, ou encore aux porteurs de parole de sagesse les incarnant dans leur vie.Bref, un monde nouveau où il s'agit davantage de coopérer que de gérer son petit ou grand territoire dont la réalité est une fiction . Qui possède quoi en fait ?
Et j'ai vu surgir comme étoile filante pour nourrir ce rêve une force de vie, une énergie ascensionnelle et qui me semble porter un nom dans notre langage d'aujourd'hui : l'optimisme. L'optimisme n'est pas prendre des lunettes roses pour voir une image rosée de la vie, c'est davantage un regard réaliste qui s'attarde sur ce qui peut donner du goût, du beau, de l'espérance dans un geste, une parole, une réunion, un événement. Cet optimisme de fond ouvre un regard sur le rayon de soleil perceptible à travers une énorme couche de brouillard. Il ose persévérer et en même temps patienter pour trouver des opportunités, ouvrir des fenêtres sur un champ de possibles. Philippe Croizon, amputé des quatre membres, suite à une décharge électrique de 20 000 volts alors qu'il voulait démonter l'antenne de télévision de sa maison, après des mois de galère où il se pose la question de vivre ou de mourir, a fait un choix radical : il choisit la vie. Il se lance un défi qui parait irréaliste : traverser la Manche à la nage avec ce qu'il est ! En 2010, avec des palmes spécifiques, il réussi cet exploit. Lien avec l'optimisme ? Vous l'avez deviné : Philippe a décuplé son optimisme dans la vie. A Paris, les 16 et 17 mai 2014 au printemps de l'optimisme, il a été un des principaux témoins vibrants pour une première réalisée sous l'égide du conseil économique,social et environnemental. Là, ce n'est plus un rêve !
Finalement, le rêve est en marche : cette première mêlant grosses têtes, têtes de tous les jours, jeunes générations, générations plus âgées, élus politiques de tous bord, hommes de médias, chercheurs, enseignants, chefs d'entreprise, et même un grand chef cuisinier a réussi un énorme pari : casser les cloisons entre les hommes et tisser une toile d'énergie collective créative ouverte sur l'avenir. Cet événement ne change pas le monde et pourtant il enclenche un premier pas vers une nouvelle conscience. Nous pouvons, chacun, depuis notre fenêtre, bouger les lignes, non par la force, le pouvoir, ou encore l'argent mais d'abord par un autre regard sur son voisin de palier, de travail , sur son pays et sur le monde. Cet optimiste est loin d'être naif, simplement ,comme le suggère Alexandre Lockart, il ne refuse jamais de voir le côté négatif des choses, il refuse simplement de s'attarder dessus. En effet, celui qui veut cultiver l'optimisme aiguise son regard pour relever, mémoriser, se réjouir de ce qui fait la vie dans ces petites choses du quotidien, le regard bienveillant et souriant de la boulangère, un appel téléphonique encourageant d'un collègue sur un projet, le regard sur deux enfants qui s'amusent comme des fous dans l'eau d'une fontaine. L'optimisme, comme un torrent jailli du rocher, irrigue notre vitalité, renouvelle notre conscience, et nous ouvre à la communion avec le cosmos...
LE PREMIER PRINTEMPS DE L'OPTIMISME