TOUT EST POSSIBLE, je vous le dit
« J’ai des emmerdes tous les jours mais je suis en bonne santé. C’est ce qui compte ! » Sur ce slogan convaincu et sous un grand tonnerre d’applaudissements, Philippe Croizon boucle ses 45 minutes de conférence non stop.
Lieu : conseil économique, social et environnemental , place iENA à Paris
Quand : le jour du printemps, le 21 mars 2015
Contexte : le printemps de l’optimisme, événementiel rassemblant plus de 3000 personnes pour sa deuxième édition.
1994 : Philippe Croizon, 26 ans, en voulant démonter son antenne de télé, reçoit plus de 20000 volts dans le corps. Il survit de manière miraculeuse mais avec l’amputation des 4 membres. Il passe par tous les stades autour de la mort jusqu'à la quête d’un nouveau sens à sa vie.
18 septembre 2010, 16 ans plus tard, à 42 ans, il réalise l’exploit de traverser la Manche à la nage…lui qui n’était pas nageur avant ce terrible accident.
Philippe est à lui seul l’histoire d’un formidable résilient qui raconte que dans sa jeunesse, dès qu’il avait une idée un peu insolite, le message réponse était invariablement « C’est pas possible. Tu n’y arriveras pas. » Quand il évoque son projet fou de traverser la Manche à la nage, personne n’y croit. Puis, il trouve un entraîneur Valérie. Mais elle aussi va finir par douter et lui déclarer un jour : « Vu tes souffrances pour tenir 12 heures dans l’eau, il est préférable que tu renonces… » Mais ce n’est pas connaitre l’entêtement hyperpersévérant de Philippe : « Laissez moi deux mois et nous prendrons la décision après ». Il s’entraîne sans relâche. C est ok pour la tentative…qui sera réussie avec un final éprouvant sous un vent de tempête.
Ce qui touche avec Philippe avec qui j’ai dialogué durant le Printemps de l’optimisme, c’est ce mélange de volonté, de persévérance et de lucidité. Ce qui est bon à entendre , c’est ce message à oser aller au bout de ses rêves même ceux qui paraissent les plus fous. Oser dépasser les détracteurs qui n’y croient pas. Oser avec une croyance chevillée au fond de l’âme : « Tout est possible ! ».
En même temps, il est important de rapporter dans son combat, une condition clé qu’il reconnait volontiers : « Je n’ai pas traversé la Manche. Nous avons traversé la Manche » C’est la mobilisation de toute une équipe, entraineurs, ingénieurs pour la fabrication de palmes légères adaptées, médecin et sponsors. Oui, tout est possible avec une énergie qui mobilise non pas sur un nombrilisme mais sur un projet partagé qui devient le projet de tous.
Cette croyance ressource rejoint celle d’un moine zen, Fedérico Procopio entendu il y a quelques mois et qui disait avec beaucoup de paix et de douceur dans la voix « A chaque instant , tout est possible ».
Et si devant une difficulté qui nous parait à priori insurmontable, bloquante, paralysante, nous nous arrêtions pour oser pointer la question : « Et si c’était possible ? ».
Deuxième question dans l’élan à la mode kaizen(1) : « Quel plus petit pas demain je peux faire pour avancer vers ce possible ? ».
Optimistement…
(1) voir article sur ce blog Kaizen ou la stratégie des petits pas
ACTEUR OU VICTIME AU TRAVAIL
Extrait de mon ouvrage "Cultiver la sérénité au travail"
Lors d'un stage que j'animais, et qui venait à peine de commencer, je demandais à chacun de présenter son environnement professionnel en commençant par un point positif. Jusque-là, tous les participants avaient suivi la consigne. La participante suivante allait nous donner une autre version : " De toute façon, je n'ai pas de latitude dans mon milieu professionnel. Le chef ne prend pas en considération mon travail. Mes collègues se regardent toutes en chien de faïence. Et en plus,je suis dans mon bureau mal éclairé avec un fauteuil pas adapté..."
Vous l'aurez compris, la participante nous dressait un tableau noir de sa situation, sur le ton de la plainte. Je ne récuse pas le fond, car la sincérité était manifeste. Mais la manière de revivre son milieu professionnel en mots mettait cette participante dans une posture de victime. Les avantages de cette posture sont d'attirer l'attention bienveillante du formateur et des autres participants, de recevoir enfin les signes d'attention que son milieu ne lui donne pas ou peu. Hélas,cet avantage reste éphémère car l'inconvénient majeur de la posture de victime est la dépendance aux autres. En effet, la personne ne cherche pas forcément de solution par elle-même et peut se complaire à attendre un peu, beaucoup des autres, de l'environnement. "Bref,moi, je n'y peux rien, c'est le système, la hiérarchie, mes collègues qui doivent résoudre mon problème !"
Soyons attentifs à la manière de parler de notre travail , surtout à l'extérieur, quand un de vos proches vous pose la question innocente : "Alors, comment çà va le travail pour toi ?"
Comment sortir du piège de la victime ?
Une première piste est de parler à partir de constats bruts et d'observations en limitant notre jugement et en mettant l'adulte aux commandes. "Effectivement, j'ai un bureau plutôt étroit que je partage avec une autre collègue." Revenir à son sentiment : " Je suis un peu agaçé car j'ai besoin de plus d'espace". Et , vous venez peut être de le comprendre, en utilisant le processus de communication non violente de Marshall Rosenberg, je peux revenir à moi pour traiter ce besoin en souffrance. "Ok, qu'est ce que je fais de cet agacement et de ce besoin de plus d'espace ? Est ce que je fais une nouvelle demande de changement de bureau à la hiérarchie ? Est ce que je cherche une manière de l'aménager pour y trouver plus d'espace avec ma collègue ? Ou encore,dans la gestion de mon temps de travail, je recherche une manière de faire des pauses dans un lieu plus ouvert.etc..Cette posture active de recherche de solutions mettant l'adulte et notre créativité en ébullition est un des meilleurs remparts à la tentation qui nous guette tous de sombrer dans la plainte de la victime.
Victime ou acteur, c'est un choix de posture et de vocabulaire. Je ne vois plus d'obstacle, je vois des défis, je ne parle plus de plainte mais de recherche de solutions, la vie n'est pas dure, elle est pleine d'imprévus, de passages, d'épreuves et nous sommes encouragés à prendre le courant ou encore à surfer sur la vague.
interview sur la radio widoobiz branché 100% entrepreneurs sur ce thème : http://www.widoobiz.com/l-entrepreneur-pratique/creation-reprise-entreprise/les-chroniques-des-editions-dunod/acteur-ou-victime-au-travail-a-qui-la-faute/54648
Prochaine épisode autour de l'ouvrage "Cultiver la sérénité au travail" :
Comment cultiver l'optimisme au quotidien ?
Je participerai le samedi 21 mars au printemps de l'optimisme à Paris;
http://www.printempsdeloptimisme.com
Je dédicacerais mon ouvrage de 13h 30 à 15h au sein de la librairie de l'optimisme.