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Le blog de Michel BERNARD

L'ODYSEE, DE LA LUMIERE A L'OMBRE

30 Novembre 2016 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #films

Il est au centre de tous les médias, il est beau, il a l'art de la parole et il séduit autant en France qu'outre atlantique. Lui, c'est le commandant Cousteau qui a  fasciné mon enfance autour des premiers grands films documentaires dévoilant le monde sous marin, le monde du silence.

Le film récent L'Odysée magnifiquement interprété par Lambert Wilson dans le rôle de JYC alias Jean Yves Cousteau ne fait pas l'apologie naïve de ce personnage hors norme, inventeur du détendeur en plongée et explorateur de l'Antartique et de ses fonds marins sous les icebergs. La lumière bleutée et argentée de la mer, du navire d'exploration la Calypso, la lumière de son couple avec Simone au début de l'aventure, la lumière avec ses deux fils initiés très jeunes à la plongée va aussi côtoyer l'ombre. L'ombre des profondeurs marines , là où le soleil ne perce plus, l'ombre d'une vie de couple engloutie par sa passion égocentrique pour le faire valoir de ses films documentaires, l'ombre avec la mort de son fils Philippe qui sera un drame profond à tel point qu'il confie à son autre fils "' Je me sens tout seul". Longtemps, une des personnalités préférées des français, inspirateur de beaucoup de plongeurs et d'hommes de la mer, Cousteau dévoile, par ce film, au-delà de la lumière des projecteurs médiatiques, cette ombre qui a aussi coûté cher à sa vie de couple, à la relation avec ses fils et à ses proches.

Que retenir ? L'homme au petit bonnet rouge de scaphandrier ( le bonnet rouge était aussi une manière de retenir l'attention et les médias) ? L'homme qui a fait progresser de manière significative la connaissance du monde sous marin et de ses habitants ? Ou encore un homme dont l'ego a pu lui permettre d'obtenir des soutiens d'une équipe de plongeurs dévoués et de financeurs américains séduits et en même temps masquant une ombre qui va ravager femme et enfants... Lumière et ombre sont aussi nos deux facettes dans notre vie terrestre. Cette ombre, cette part de nous que nous ne voulons pas voir, rejetons et qui nous conditionne dans nos aspirations, nos désirs comme nos peurs. Et si Cousteau, dans ce personnage séduisant et irritant, nous montrait, par contraste, la voie du dépassement. Non, pas celui de chercher l'exploit à tout prix au risque de sa vie ou de celle des autres. La voie qui cherche à concilier lumière et ombre, force et fragilité, accueil du beau en  soi comme des ténèbres. C'est une forme de plongée intérieure dans un autre monde du silence.

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En quête de sagesse

12 Novembre 2016 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #psychologie positive

Sagesse, un mot que nous aimerions tellement capter dans les médias et notamment par temps d'élection en France comme aux Etats-Unis et qui semble parfois si loin de propos impulsifs, caricaturaux, voire manipulateurs. Portée par une racine grecque, sophia qui a donné le nom à philosophe, étymologiquement, "celui qui aime la sagesse", la sagesse a traversé des temps de guerre et de paix comme une flamme olympique portée à tour de rôle par chaque relayeur. Mais rude tâche de vouloir définir en quelques mots ce qui peut caractériser les sages comme nos trois amis en quête de sagesse ( titre de leur livre collectif), Mathieu Ricards, Christophe André et Alexandre Jollien. Peut être qu'en s'isolant plusieurs semaines ensemble en milieu rural en Dordogne, ont-ils pris une décision de sagesse pour bien mûrir un ouvrage cohérent avec des apports complémentaires.

La sagesse est définie comme une des 24 forces de caractères dans le fameux test international relatif aux forces de vie et élaboré par deux grands psychologues américains de l'école positiviste, Martin Seligman et Christopher Peterson ( site viacharacter.org). Plus simplement, la sagesse incarne à la fois le discernement, la modération et peut être aussi une forme d'intuition du coeur. Le discernement est notre capacité à situer rapidement et lucidement ce qui est bon pour nous et pour le service. Il est d'autant plus utile quand nous traversons une zone de turbulence qui nous met à plat. Le discernement nous invite à prendre de la distance avec soi et avec des émotions envahissantes. Quant à la modération, c'est une forme de parole qui n'agresse pas, ne cherche pas la caricature et ne stigmatise pas mais au contraire vise à regarder le simple, le vrai et le beau. L'intuition du coeur est souvent rapide et spontanée en terme d'information captée en dehors de tout raisonnement. C'est l'appel à nos sens sensitifs et à notre petite voix intérieure dont nous avons bien besoin. La sagesse n'est pas une abstraction, réservée aux discussion de salon, elle s'éprouve au contact des autres dans la vie quotidienne. Un petit flash personnel pour vous le faire toucher du doigt. Je patiente devant un poste d'essence, une jeune femme me tend un billet de 10 euros en me demandant en échange un plein à 10€, sachant que la voiture est en panne sèche. Après un court moment de "répulsion" ( réflexe acquis devant tous les cas de harcèlement d'argent dans la rue), j'ai accepté de remplir le réservoir. A la fin, ils m'ont remercié du fond du coeur. Dans cette histoire, c'est l'intuition qui m'a fait répondre favorablement car j'eus soudain la vision que c'était honnête, sans détour. La sagesse, petite voix intérieure  m'a guidé directement sans filtre. Dans une acceptation plus large, la sagesse est aussi la capacité à faire référence à une expérience passée pour en tirer les meilleurs enseignements. Les hommes (et femmes) de GRANDE sagesse sont bien souvent des êtres spirituels à l'image du Dalaî Lama, du pape François ou encore des femmes de tempérament comme Soeur Emmanuelle qui, à 60 ans, est partie s'occuper des plus pauvres au Caire en Egypte. Alors, comment cultiver une telle pépite d'or dans sa vie ?

D'abord y penser, y croire et pourquoi pas tenir un petit cahier dans lequel je note des paroles, des intuitions qui ont eu du sens pour moi au cours de ma journée. C'est aussi se donner le droit de dire stop à trop de sollicitations ou encore prendre quelques respirations conscientes avant une décision importante. Bref, la sagesse s'incarne aussi dans l'espace du silence intérieur que nous savons plus ou moins vivre en nous, en dehors des pressions extérieures. Et justement, si nous nous laissions inspirés par un homme, une femme de sagesse pour lequel nous apprécions la posture, l'éthique, la manière posée de parler...Quand je pense au rire constant du Dai Lama avec tous ses interlocuteurs, comment ne pas penser à l'enfant intérieur que chacun de nous porte depuis sa naissance. Et si la sagesse travaillée était en quelque sorte une manière de redonner de la voix à notre enfant intérieur, celui qui étouffe parfois et qui toque à notre porte tous les jours ? Vous l'entendez ?

 

 

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