Une journée OASIS
OASIS, OASIS, ce slogan est pourtant bien loin de la journée OASIS que j'ai proposée samedi 25 mars à un petit groupe de volontaires curieux et motivés.
Quelques ingrédients de base : un lieu spirituel très imprégné de silence , des temps de méditation, des temps de connexion à la nature et une proposition de parcours intérieur avec soi-même. OASIS, terre fertile avec une source au milieu du désert. Oui, c'était le sens de cette journée : offrir à chacun cette source au milieu d'une vie parfois très agitée et aride. OASIS, un espace temps pour faire une vraie pause à l'écoute de soi.
Levons le voile. Le lieu était le beau monastère de la Paix Dieu niché au coeur d'une belle forêt près de la souriante Anduze. Pourtant la journée avait commencé sous des trompes d'eau et une coupure de courant le matin aurait pu nous conduire à mettre des bougies dans la salle...C'est avec l'esprit d'accepter ce qui est, d'accueillir l'imprévu que la journée commença. Et ce fut vraiment une journée riche d'inattendus beaux et bons. Une belle éclaircie l'après midi nous invita à une marche méditative en ouvrant tous nos sens à une forêt et des arbres "rafraichis" par la pluie du matin. Une chorale dans la chapelle nous offrit une pause musicale appréciée avec le thème de l'amour jusqu'au bout.
Le repas en silence, expérience première pour quelques participants, fut porteur d'une autre forme de communication, par le regard, par un temps ralenti, baigné par la musique contemplative de Margaret Rizza.
Mais le maitre de cette journée "trempée" puis éclairée fut probablement le silence, silence porteur du lieu, silence respecté par tous les participants, silence médité avec un dialogue imaginé entre Isaac, mystique du VIIe siècle et Laurence Freeman, moine bénédictin, directeur spirituel actuel de la communauté mondiale de la méditation chrétienne :
Isaac :
" Plus que toutes les choses, aime le silence.
Il t'apporte un fruit que la langue est impuissante à décrire."
Laurence Freeman :
"Le silence est nécessaire tant à notre santé psychique qu'à notre croissance spirituelle....
Le silence n'est pas seulement une absence de bruit. C'est une manière d'être en relation, d'être ouvert à la connaissance de l'autre, à la communion qu'on appelle amour."
Chut. Il cesse d'exister dès qu'on le nomme. Ecoutons le.
Devenir RADA et non radin !
Radin peut évoquer le titre du film avec Dany Boon sorti sur les écrans en 2015. Un homme est tellement angoissé par la peur du manque qu'il va jusqu'à limiter ses dépenses en électricité chez lui en se couchant tôt...
Dans un axe diamétralement opposé, à l'occasion d'une session que j'ai animée sur la thématique "Les clés de la sérénité au travail", j'ai eu le désir de proposer un acronyme de quatre postures ou mouvements qui contribuent activement à notre mieux être. Cet acronyme est RADA.
R comme Respirer avec son abdomen. C'est ce qui est appelé couramment la respiration abdominale. Plus précisément, les spécialistes du souffle insistent pour souligner qu'inspirer plus d'oxygène est bon pour notre cerveau et qu'expirer profondément et longtemps est encore meilleur. En effet, cette expiration chasse davantage de CO2 et un excès de CO2 peut être rapidement source de perte de connaissance et de troubles de santé. Lorsque nous sommes essoufflés, c'est moins une question de manque d'oxygène et c'est surtout parce que nous avons besoin d'éliminer le CO2. Conseil pratique : dès le matin, prendre de bonnes et longues respirations en gonflant le bas du ventre autour du nombril. Une astuce : poser la main à plat sur le ventre et constater son déplacement à chaque inspiration. Respirer en conscience est un bon signe de vitalité.
A comme S'Ancrer dans son corps.
Combien de fois par jour prenons nous conscience que nous habitons un corps et que nous ne sommes par réduits à un cerveau sur pattes ? Notre corps traduit ou trahit immédiatement notre état de forme pas seulement extérieur mais aussi intérieur. Un dos voûté, un mal de dos récurrent parlent plus sur soi que tout discours : j'en ai plein le dos.Comment revenir à son corps et en prendre soin ? Sans nécessairement aller dans les hauts lieux de centres de massage, de bien être qui fleurissent de plus en plus, un geste peu déjà nous remettre debout. S'ancrer, oui, s'ancrer dans son corps comme l'ancre maintient le navire près du quai, même s'il peut être agité par de grosses vagues. S'ancrer, c'est à l'image d'un arbre, reprendre conscience de nos racines, nos pieds bien arrimés au sol. S'ancrer assis, c'est retrouver une posture droite, digne et détendue comme en méditation. S'ancrer debout, comme dans un wagon de transport en commun, bus, tram ou métro, c'est s'amuser à garder sans raideur une stabilité malgré les secousses et les coups de frein. Enfin, s'ancrer signifie dans une relation interpersonnelle chahutée, garder les pieds sur terre, l'esprit clair et une forme de force tranquille. S'ancrer comme un arbre qui peut être agité par le vent à sa cime mais qui reste dans sa solidité profonde de son enracinement dans la terre. S'ancrer est une protection contre les agressions de toute sorte.
D comme Désencombrer le cerveau et le mental. Les pratiquants de méditation le découvrent dans les premières séances d'initiation. Nous sommes constamment du matin au soir traversés par des pensées, des émotions qui arrivent sans prévenir et parfois se bousculent, se klaxonnent à l'image du périphérique parisien aux heures de pointe. Que faire ? Les maitres en méditation vous répondraient avec humour : il n'y a rien à faire, juste laisser faire et se laisser traverser par ces pensées sans chercher ni à les juger, ni à les contrôler, et encore moins à les "résoudre". Un moyen concret de désencombre notre cerveau, c'est ce que préconise Dominique Loreau, française vivant au Japon et auteur de "l'art de l'essentiel" : désencombrer déjà notre environnement personnel et professionnel. Combien de bureaux, d'établis encombrés de piles de dossiers qui restent, stagnent et créent déjà un effet d'encombrement physique. Préconisation : nous ne pouvons gérer de manière concentrée qu'une chose à la fois. En bonne logique, les personnes dans les bureaux ne devraient disposer devant elle que du dossier en cours. Désencombrer son mental, c'est s'offrir un espace intérieur de silence pour retrouver son essentiel, son être profond.
A comme Accueillir ce qui est ici et maintenant. C'est le slogan du XXIème siècle : revenir à l'instant présent car le passé est résolu et nous n'avons plus de prise sur lui et le futur est une virtualité qui n'existe que dans notre cerveau.Et pourtant, rien n'est plus difficile car notre hamster comme le dit Serge Marquis, médecin québécois auteur de "On est foutu, on pense trop" nous déporte sans arrêt sur le souci de demain, du couple, des enfants, du projet machin, de la relation difficile avec X ou encore d'une tâche ingrate Z que l'on voudrait repousser... STOP ! Un seul mouvement : une respiration avec un ancrage. Et oui, la respiration consciente associée à une conscience de notre ancrage nous ramène immédiatement dans l'ici et maintenant. Une invitation immédiate : arrêter la lecture et respirer tranquillement avec une expiration longue et lente, reprenez simplement conscience du contact des pieds sur le sol....
Vous ressentez ? Vous êtes là avec vous-mêmes. Avez vous besoin d'autre chose ?
Cette expérience de RADA est à votre disposition tous les jours à tous les moments. Il suffit d'un instant , d'un réflexe pour retrouver une personne qui est la plus précieuse pour nous, pour exister, pour nous relier aux autres : nous même.
Et je peux même jouer à respirer en deux temps : RA à l'inspiration....et DA dans votre longue et lente expiration.
Bon voyage avec vous-même !