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Le blog de Michel BERNARD

Nos amis les arbres, modèle de solidarité

21 Août 2017 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #livres ressources

Ecrit par un forestier allemand passionné, Peter Wohlleben et vendu à plus de 650 000

exemplaires, "la vie secrète des arbres" a véritablement changé mon regard sur l'arbre et la forêt. A travers plus de 20 ans passées dans les forêts, il nous révèle que les arbres sont avant tous des êtres vivants qui respirent, ressentent,  peuvent se stresser, communiquent entre eux et surtout sont doués d'un formidable sens de la solidarité entre eux.

Dans la savane africaine, un acacia dont les feuilles font l'objet d'une tentation par une girafe, va dégager une substance toxique qui va alerter ses voisins. Ainsi tous les acacias seront protégés de la prédation des girafes...même si ces dernières, connaissant ce stratagème, contournent le premier lot d'acacias pour attaquer ceux qui n'ont pas été prévenus. Autre exemple, un hêtre qui a été cerclé (dont on a retiré l'écorce à partir d'un mètre de haut pour le faire mourir) peut résister grâce à l'apport de sucres via les racines de ses congénères voisins. Certains ont même fabriqué de l'écorce pour se revitaliser.

Pour l'homme, la forêt est un immense réservoir d'air vivifiant car les arbres ont un pouvoir énorme d'absorption des substances en suspension dans l'air comme des acides ou des hydrocarbures toxiques. Le volume de filtration de l'air peut atteindre près de 7000 tonnes par an par km2. Marcher et respirer en forêt, et des études scientifiques l'ont démontré, est plus profitable à l'organisme humain qu'une marche en ville en réduisant notamment la pression artérielle.

Stable dans son enracinement et son réseau sous terrain, avec son houpier tendu vers le ciel, dans la verticalité de son tronc, l'arbre incarne la "force tranquille".  Sa durée de vie  peut aller jusqu'à près de 10 000 ans (épicéa dans une forêt suédoise avec une datation au carbone 14) ! Les arbres poussent aussi avec lenteur et progressivement .

Ainsi, les arbres peuvent devenir pour l'homme des amis bien vivants,  source d'inspiration et de ressourcement. Respirer et marcher en forêt, jouer avec un arbre en le prenant par les bras, l'écouter en posant son oreille sur son tronc, en se laissant pendre par les bras ou tout simplement en fermant les yeux et en goûtant l'aspérité de son écorce...sont des gestes qui nous reconnectent souvent à nous-mêmes.

 

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Entre nos acceptations et non acceptations, comment naviguer ?

10 Août 2017 , Rédigé par Michel BERNARD Publié dans #témoignages, #psychologie positive

Regarder un enfant, un petit enfant. Il est avec l'instant, il joue avec ses jouets, explore, grimpe, monte, descend, trébuche et recommence sans lassitude. Cet enfant vit chaque seconde comme une nouveauté sans arrière pensée. Il peut nous émouvoir avec ses sourires désarmants ou encore nous pousser à bout avec ses cris , ses pleurs, ses coups de pied rageurs.

En grandissant, cet enfant devenu adulte va créer un rapport au monde qui peut osciller entre le déni et l'acceptation. Bien sûr, idéalement, nous souhaiterions probablement tous vivre l'acceptation de ce qui vient sauf ce qui peut nous révolter comme la mort, la souffrance et la violence. Oscultons d'un peu plus près ces différences pour mieux repérer nos attitudes parfois ambivalentes.

Déni = refus de la réalité, refus de regarder en face les choses.

Je suis en colère et je déclare : 'Non, je ne suis pas en colère' sur un ton sec.

Le déni est aussi un mécanisme de défense face à une souffrance, la perte d'un proche, d'un ami ou d'un enfant. 'Non, ce n'est pas possible. Cet accident de la route n'a pas pu le tuer. C'est un cauchemar...". C'est notamment l'américaine Elisabeth Kubler Ross qui a montré le cycle qui va du déni à l'acceptation avec une phase de colère et de marchandage.

acceptation du réel  = accepter ce qui est même s'il ne me convient pas, me fait souffrir d'une manière ou d'une autre.

Accepter, c'est dire oui à la vie sans forcément se résigner.

Mais voilà, ce beau chemin vers l'acceptation si prisé en développement personnel, repris récemment par Christophe André, psychiatre dans une rubrique sur France Culture, s'enraille de mon point de vue quand manifestement, nous refusons d'accepter des faits proches, des faits intimes qui nous heurtent dans notre conscience, nous choquent, ou encore nous indignent.

Un enfant qui décède tragiquement dans l'âge de la vie sur un "stupide" accident de la route, une maman qui rayonnait en communication et qui se coupe progressivement de sa famille, de son conjoint et de ses enfants adultes dans l'enlisement de la maladie d'Alzheimer.

C'est pourquoi, confronté personnellement à ces refus d'acceptation, je plaide pour un accueil pauvre, humble de nos non -acceptations et pouvoir dire oui en toute simplicité et honnêteté avec soi-même.

Oui, je n'accepte pas ce décès tragique de mon ami...

Oui, je n'accepte pas la perte de communication de ma mère atteinte de la maladie d'Azheimer,

Oui, je n'accepte pas qu'en 2017 l'écart entre pauvres et riches en France et sur la planète terre continue de s'accroitre...

Par ailleurs, je retiens que beaucoup de combattants pour la vie, pour un mieux être social comme l'abbé Pierre ont déclenché leur élan, leur motivation et énergie à partir d'un refus, d'une non acceptation.

Hiver 1954, si loin et si proche, l'abbé Pierre refuse que des hommes et des enfants meurent de froid dans Paris qui atteint des températures sibériques et lance un appel à la générosité des parisiens pour recueillir des couvertures...c'est le début du grand mouvement humanitaire d'Emmaus. Le refus de la misère a conduit à créer un mouvement d'ampleur national toujours actif et  toujours utile en 2017.

Alors, au coeur de cet été où nous pouvons côtoyer des mondes et réalités très variées, petit exercice de réflexion pour soi-même et faire la paix avec nos non-acceptations.

-qu'est ce que je n'accepte pas autour de moi ?

- Comment je regarde ces "non-acceptations" ?

Enfin, à quelle action "éventuelle" m'invite cette non acceptation...en reconnaissant que nous n'avons pas tous une vocation d'abbé Pierre. Et Marc Aurèle, empereur et philosophe romain nous ouvre aussi à une vue plus large :

" Mon dieu, donner moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d'accepter celles que je ne peux changer, et la sagesse de distinguer entre les deux".

 

 

 

 

 

 

 

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