Quand la contrariété devient cadeau; congrès international de l'intelligence collective
Marseille, 14 décembre 2017. Me voici, grimpant les marches, non pas du festival de Cannes, mais de mon premier congrès d'intelligence collective au sein du parc d'exposition Chanot, près du stade vélodrome mythique de la citée phocéenne. Et première synchronicité, la première personne que je découvre ( parmi plus de 500 congressistes venant de toute l'Europe) est Elisabeth, consultant spécialiste en intelligence collective et conduite du changement. Les choses vont vite de manière fluide : elle me présente dans la foulée Yaël Gronner, la vice présidente de Vision 2021, association crée, avec le soutien de Robert DILTS (1), qui vise à "contribuer à l'émergence d'un monde plus harmonieux auquel chacun a envie d'appartenir" et ayant comme mission "d'expérimenter et diffuser la puissance de la collaboration générative et mettre l'Intelligence Collective en action." Quelle belle ambition !

Effectivement, durant une journée, j'ai été nourri, comme un oisillon, par une suite d'ateliers vivants visant un processus d'intelligence collective autour du corps, des métaphores, de l'intuition ou encore d'une forme de dialogue profond en duo. Et je me suis vraiment senti porté par une nouvelle énergie contagieuse, inspirante, qui donne des ailes pour demain. Oui, l'Intelligence Collective était vraiment à l’œuvre dans un climat non seulement bienveillant mais boosté par un moteur inusable, l'enthousiasme collectif. Tellement rare dans une société incertaine, alimentée par le doute et les drames médiatisés, et ainsi polluée par les peurs....
Au cœur de cette journée passée sur la planète "intelligence collective" qui reste en connexion avec la Terre, j'ai, cependant , vécu une drôle de contrariété. Au moment du repas, j'avais le désir de prolonger mon premier court échange avec Yaël Gronner, une des organisatrices très sollicitée. Or, parmi les petites tables blanches rondes, point de Yaël en vue. Mais voici Elisabeth qui descend les marches. Heureuse de me revoir, elle m'accompagne à une table. Or, il ne reste qu'une place...que je lui cède car elle retrouve des personnes qu'elle avait prévu de revoir. Frustration quand même. Et le serveur de m'indiquer, avec un peu d'insistance dans le ton, que je dois, de toute façon , compléter une table ! Un peu vexé, je m'installe à la première table qui se présente en me disant intérieurement " Tant pis, ce n'est qu'un moment dans la journée..."
Et là, il se passe quelque chose d'étrange. Mes voisins , loin de m'accueillir comme le convive étranger qui prend la dernière place, s'intéressent réellement à moi...et en plus, je découvre qu'ils sont au cœur de l'association Vision 2021. Moi qui rêvait de rencontrer ce groupe de pionniers ! Et puis, des personnes viennent les rencontrer à la table et , non seulement me saluent courtoisement, mais viennent vraiment échanger sur mes problématiques et me partager leur cheminement et ce qui les animent. Deux contacts sont ainsi pris dans la bonne humeur et l'enthousiasme de donner suite. Faisons court : une contrariété ( pas de place choisie volontairement) s'est transformée en beau cadeau avec des rencontres très inspirantes pour mon futur. Alléluia !
Et si l'intelligence collective, c'était aussi lâcher nos petites sécurités ( je veux telle place ici et pas ailleurs) pour s'ouvrir à l'opportunité du moment qui peut changer une vision, un futur et même une vie !
Ensemble, sans table
Connecté à soi, vivant,
Un horizon s'ouvre...
(1) Robert DILTS est un formateur consultant américain expert en programmation neurolinguistique. Il est notamment l'auteur de la pyramide des niveaux logiques souvent appelée pyramide de DILTS.
pour aller plus loin, site vision-2021.com
Quand Jean et Johnny se rencontrent au paradis...
Hasard de l'existence, vraiment ?
Jean d'Ormesson, académicien français très médiatisé et notre héros populaire chanteur qui a traversé toutes les générations, Johnny Hallyday nous ont quitté cette semaine à un jour d'intervalle. L'académicien au sourire bleu pétillant précédant d'un jour la "bête de scène inépuisable" Johnny , né Jean Philippe.
Imaginons nos deux Jean aux portes du paradis, attendant dans l'antichambre.
- Hein, Jean Philippe, on a bien réussi notre dernier spectacle ?
- Incroyable, ton idée de partir juste avant moi. J'ai pas cru que ce pouvait être possible en France ce qui s'est passé pour nos départs à Paris, vendredi et samedi.(1)
- Tu douteras toujours , Johnny, jusqu'au bout. Regarde : ils sont tous rassemblés : trois présidents de la République, les jeunes,les vieux, les gars avec leurs motos, les bobos, les prolos...Ils sont tous venus à ton départ de la terre. Quelle unité pour une fois dans une France qui se divise trop facilement !
- Youai, bien vu Jean. Mais tu as bien préparé le terrain, la veille avec des hommages nationaux qu'ils t'ont rendu dans la cour des invalides. Quel silence de recueillement et juste au crayon bleu posé par le président Macron sur ton cercueil. Quelle mise en scène !
- Et toi Johnny, explique moi maintenant tes choix très exotiques : une Harley Davidson bleue foncée devant le parvis de l'Eglise de la Madeleine, un cercueil blanc , et des petites bougies rouges posées dessus. Tu voulais laisser à ta famille, tous tes potes du show biz, et du cinéma , et tes fans, un bleu-blanc-rouge patriotique !
- Jean, toi l'optimiste de toujours. T'as pas compris mon gros clin d’œil aux français ? Tu veux savoir. Et bien, c'est simple : j'ai jamais aimé le conventionnel, le strict, le gris, le ténébreux. J'aime la Vie qui m'a parfois fait défaut...C'est la fête qui m'excite ! Et je peux te dire que j'avais briefé mes gars de l'orchestre : musique, musique, c'est la fête...même si j'entends fort la douleur de ma femme et de mes enfants. C'est un passage.
-Sacré Johnny. Tu es décidément dans le toujours plus, l'envie de l'envie. Quelle énergie tu as prouvée jusqu'au bout !
- Et toi, Jean, quand je te voyais, de temps en temps , j'ai toujours aimé ton regard droit,malicieux, aimant, bienveillant. C'est tellement ce qui m'a manqué dans mon enfance...Tu crois que ,malgré mes dérapages, je verrai quand même le paradis ?
Et soudain, une porte s'ouvre. Un homme tout sourire apparait : "Et bien, qu'attendez vous ? il vous attend tous les deux. Juste un détail : celui qui est tatoué, c'est bien vous Jean Philippe et vous , c'est Jean. Bon, surtout, soyez cool. Il vous accueille tels que vous êtes. Il est même un peu impatient . Un petit secret mais ne lui répéter pas . Il adore écouter la chanson 'Marie" et il relie de temps en temps " Comme un chant d'espérance" (2). Mais chut, il vous attend et je crois même qu'il est fier de vous accueillir ensemble au paradis."
(1) vendredi 8 décembre 2017, des hommages nationaux sont rendus à l'académicien Jean d'Ormesson dans la cour des invalides. Son cercueil est recouvert d'un drapeau bleu blanc rouge. Samedi 9 décembre 2017, plusieurs millions de personnes se sont rassemblées dans l'émotion sur le dernier parcours de Johnny Hallyday dont les obsèques ont été célébrées à l'Eglise de la Madeleine à Paris.
(2) extrait ci joint :
Plus que les paysages, plus que la plupart des personnages, pourtant souvent enchanteurs ou subtils, que j'ai eu la chance de rencontrer, plus que l'eau, ce miracle, plus que la beauté des arbres, plus que les ânes et les éléphants, plus peut-être que les livres, plus peut-être même que le ski au printemps, la mer au fond des criques ou les femmes qui m'ont donné tant de bonheur en apparaissant, en restant et parfois en s'en allant, ce que j'ai le plus aimé dans ce monde où j'ai déjà passé pas mal de temps, c'est la lumière.
Presque autant que le temps, moins cruelle, plus tendre, moins secrète et moins mystérieuse, mais tout aussi répandue à travers l'univers, la lumière m'a toujours semblé murmurer en silence quelque chose de Dieu.