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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 23:34

Lâcher prise , lâcher prise, nous disent certains psy aux magazines de développement personnel. Lâcher vos crispations, vos obsessions, vos contrôles sur vous et sur les autres, bref lâcher toutes ces tensions qui vous empêchent de vivre plus sereinement . 

 

Or, en remuant plus concrètement ce concept très populaire de lâcher prise, je me sens finalement un brin agaçé, presque indigné comme le suggère Stéphane HESSEL. (1). Pourquoi ?

D'abord, au sens propre, lâcher prise voudrait dire que nous tenions quelque chose que nous arrêtons de tenir. Or peut-on vraiment affirmer, dans un sens littéral, que nous tenions des crispations, des contrôles, des tensions ??...

Et puis, lâcher pour se tenir à quoi ?

Imaginer un alpiniste en train d'escalader une paroi dans la chaîne du Mont Blanc. Et demander lui alors de lâcher ses prises. C'est la chute dans le vide ou au mieux, la récupération par le second de cordée qui pourra le retenir s'il dévisse.

Avec un peu, beaucoup de provocation, je crois plus sérieusement, dans une société fragilisée par la crise, à l'importance justement, comme l'alpiniste, de savoir trouver les bonnes prises pour progresser dans son ascension.

Or, savoir discerner la bonne prise, le bon appui, celui qui va permettre d'avancer devient tout un art notamment dans la quête de l'emploi pour les jeunes.

Environ un jeune sur quatre de moins de 26 ans est demandeur d'emploi. Allez leur dire de " lâcher prise"!!!

Non, ils ont besoin au contraire de s'accrocher , de persévérer dans leur recherche, dans la durée quand le chômage persiste ou quand les petits jobs ou boulots se succèdent, de CDD en CDD sans perspective de trouver immédiatement un CDI.

Alors, oui, APPRENEZ A TROUVER LES BONNES PRISES.

escalade-seul.jpg

De quoi s'agit-il alors ?

 

DE PRISES EXTERIEURES : le réseau des institutions, le réseau des amis qui peut aider à garder le moral, et préserver autant que possible une estime et une confiance en soi.

 

DE PRISES AUSSI INTERIEURES. A l'intérieur de lui, sur quoi un jeune peut-il s'appuyer?Son expérience même jeune d'endurance dans l'effort, sa capacité à relever des défis, à relativiser l'échec...

Une sécurité intérieure ( que certains jeunes hélas n'ont pas eu l'occasion de bâtir dans leur enfance) construite à partir de croyances positives. Oui, je sais au final que je trouverai un emploi. Oui, je crois en ma capacité à m'adapter à des jobs provisoires. Oui, je crois au "rap", réseau d'appui professionnel que je suis en train de me constituer...

Encore est il besoin aussi qu'ils rencontrent sur ce chemin des adultes de confiance qui puissent par un regard, un mot leur renvoyer en miroir : " Oui, courage, je crois en toi, en ta capacité de trouver des solutions, et un travail".

Un  mot sur cette recherche des bonnes prises. Il est parfois utile, comme en montagne, de trouver le premier cordée . C'est un homme ou une femme qui aura l'oeil vigilant pour confirmer si la prise envisagée par le pied ou la main du second est bien sûre et qui pourra,comme on dit dans le jargon assurer "sec" si celui qui fait un pas de recherche de nouvelle prise sent qu'il peut glisser et se perçoit en danger.

 Sortir de sa zone de confort, c'est d'abord oser faire ce pas en avant ...à condition d'avoir une prise solide en arrière pour garantir le passage d'une prise à l'autre.

La prise de risque dans la vie sociale comme professionnelle suppose alors de lâcher prise sur des fausses sécurités ( par exemple les croyances limitantes du style "je ne me sens pas capable de...")  pour prendre des prises solides liées à des croyances ressources.

Yes, you can do it !

 

(1) voir article sur ce blog Indignez vous !

 

 

 

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7 janvier 2011 5 07 /01 /janvier /2011 23:31

Il est né il y a un an.

Toutes les fées se sont penchées sur son berceau.

Fruit d'une incitation, d'une inspiration, avec l'appréhension d'une naissance, d'une création.

Oui, ce nouveau né célébré ce jour , vous êtes en train de lui donner votre regard.

Il s'appelle blog mister-aidant-over-blog.com.

 

C'est l'occasion de dire MERCI :

MERCI à celles et ceux qui m'ont encouragé à passer à la création,

 

MERCI à celles et ceux qui m'ont donné leurs vrais encouragements,

 

MERCI à tous les anonymes qui prennent du temps pour venir cueillir quelques lectures,

 

MERCI à ma famille qui, sans me le dire, reste discrètement attentive à la croissance de ce nouveau né.

 

Et dans cette année et cette période traditionnelle de voeux, j'ose vous inviter à relire d'abord votre année passée et lui dire MERCI, quelles que soient les circonstances vécues avec son lot de joies, de tristesse, de souffrance ou encore d'épreuves.

Dire MERCI à son année, c'est reconnaitre les petites choses qui vous ont touchées,

Les rencontres, les bonnes surprises, les élans du coeur dans telle direction,

 

Dire MERCI à son année, c'est pratiquer l'art de la gratitude en tout temps,

Par temps de soleil, de ciel gris, de ciel tourmenté ou même annonciateur de tsunami.

 

Dire MERCI  à son année, c'est se préparer aussi à mieux savourer l'année à venir

Avec un peu plus de lumière dans le regard, plus de lâcher prise sur l'inconnu.

 

Dire MERCI, c'est finalement transformer les bonnes choses de la vie en cadeaux, en vrais cadeaux.

 

Et je vous propose une expérience suggérée par Robert Emmons (1) dès ce mois de janvier.

Concentrez vous un moment sur les bienfaits ou "cadeaux" reçus dans votre vie. Par exemple, de simples plaisirs quotidiens, des personnes, vos talents ou vos forces particulières, des moments de beauté de la nature, ou des gestes de gentillesse venant des autres. Prenez un moment pour les savourer, pensez à leur valeur.

 

Le constat de cette expérience "en laboratoire " a démontré que les personnes reconsidérant ces moments comme des cadeaux avaient tendance à amplifier naturellement leurs sentiments positifs dans l'existence.

 

Alors, quels sont les vrais cadeaux  que vous avez reçus en 2010 ?

 

(1) psychologue américain auteur du petit livre remarqué et remarquable "Merci ! quand la gratitude change nos vies"

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20 décembre 2010 1 20 /12 /décembre /2010 21:29

Ce week-end, Paris under the snow, Paris sous la neige et le temps de traverser la capitale sous terre par le métro. Mais qu'est ce que je vois dans la rame de métro dans laquelle je m'engouffre avant le signal sonore et la fermeture automatique des portes ?

Non pas des petits hommes verts mais des hommes jeunes ou moins jeunes, des blancs, des noirs, des beurs et des femmes aussi reliés aux oreilles par un petit fil de couleur blanche. On pourrait croire aussi à des espions ou des agents de surveillance ! Et parfois, certains arborant un espèce de cache oreille de couleur noire ou blanche. Est ce le froid qui les oblige à porter un tel accoutrement ?

mp3-metro.jpg

Ils sont dans leur monde, manifestement pas celui du métro. Je soupçonne, au rythme de leur balancement pour certains, des rythmes de musique cool, soutenus, ou aériens pour échapper à l'attraction du sous-sol. Mais je note que les fils restent reliés à leur seul utilisateur.

Je fais un rêve : et si chacun se reliait aux autres par ce fil blanc, ce fil de vie qui nous rappelle notre humanité et non notre isolationisme ? Une voie s'élève soudain dans le bruit de fond du métro secoué par les arrêts réguliers. " Je n'ai pas de quoi manger. Merci de me donner de quoi manger, un ticket restaurant..." Et notre homme de passer près de chacun, guettant du regard celui ou celle qui donnera la pièce. Etrange ballet sous-terrain emmenant ses parisiens au lot quotidien, ses touristes venant d'Amérique, du Japon, ou d'ailleurs et ses fidèles crieurs de pourboire.

Olivier Galland, sociologue renommé en matière de jeunesse, évoquait un jour le fait que la sphère familiale n'est plus tout à fait familiale avec l'intrusion des nouvelles technologies : ordinateur, internet, téléphone portable et sms, smartphone. Jadis, le jeune qui rentrait chez lui retrouvait sa chambre, ses jeux, ses livres mais était bien chez lui. Aujourd'hui, il n'est plus forcément chez lui : il peut tchatter avec des inconnus , se connecter avec ses copains à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit. Bref, tout en étant physiquement chez lui, il peut être complétement ailleurs, déconnecté de la sphère et du cercle familial. Attention danger pourraient crier les défenseurs de la cellule familiale traditionnelle. Or force est de constater aussi que l'espace public, de manière paradoxale, devient un espace de repliement sur soi, du privé quand ces mêmes jeunes restent connectés à leur musique téléchargée sur mp3, voulant échapper à l'espace confiné du métro.

Cette nuit, j'ai fait un autre rêve : je vois à nouveau un crieur dans le métro qui proclame : " Enlevez vos appareils, enlevez vos caches oreilles, écoutez moi. Quelle musique souhaitez vous entendre maintenant ? " Et brusquement chacun retire un peu surpris son appareillage, regarde avec curiosité ce personnage qui a osé braver le tabou. " Oui, répète t'il. Je peux vous faire entendre la musique de votre conscience. La musique qui vous donne le goût de vivre, le goût de vous relier aux autres, la musique qui tisse , comme une toile d'araignée, du lien entre tous les vivants." Et des gens se regardent, se sourient, communiquensapin-la-fayette.jpgt avec un simple regard d'attention dans le balancement du métro au rythme des arrêts. Et notre homme est déjà sortit de la rame à la conquête d'un autre train.

 Un des plus beaux cadeaux au monde, en cette période de Noêl, n'est il pas ce regard donné à autrui sans recherche de bénéfice, de réciprocité, juste pour te dire " Je te vois, je te reconnais." Heureusement, hors du rapport commercial, ou hors du business, il existe encore des lieux pour ce type de regard. Chercher bien, vous en êtes tout près !

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12 décembre 2010 7 12 /12 /décembre /2010 18:59

Mercredi 8 décembre 2010, seul, au volant de ma voiture, je suis aux portes de Paris sous la neige. J'ai parcouru 15 kilomètres en 3h : j'aurais fais aussi bien en marchant ! En fait, je ne suis pas tout à fait seul : des milliers d'automobilistes encerclés par des poids lourds sont bloqués , voiture derrière voiture sur l'autoroute A4 qui relie Paris à Reims. Et à partir de là, je vais vivre une nuit extra-ordinaire ! Une nuit pleine d'enseignements sur la nature humaine dans sa rigidité comme dans sa générosité.

A4bloquee.jpg

Suite à un contact téléphonique vers 18h  avec mon épouse restée sur Reims, je comprends brusquement que Reims est bloquée sous la neige et apparait inaccessible. Je décide donc de sortir de l'autoroute plutôt que de terminer, comme d'autres en arrêt  ou en glissage sur les bandes d'arrêt d'urgence, parfois secourus par les forces de gendarmerie. Mais le balais nocturne des voitures dans un décor inhabituel féérique blanc de neige , dans la zone périphérique est de Paris, se poursuit. C'est la quête d'un hôtel pour passer la nuit.

Première tentative : hôtel complet. Le gérant m'autorise à prendre un thé chaud pour 1 euros mais refuse , réglement oblige dit-il, à me laisser dormir dans le hall d'accueil chauffé. Je suis terrassé par l'aveuglement "réglementaire" du gérant. Et si j'avais été une femme enceinte, aurait-t'il eu le même comportement ? Je reprends donc ma route incertaine ( n'ayant pas eu le réflexe de prendre mon GPS le matin ni une carte précise de la région parisienne) et je tente, au feeling, de retrouver un autre hôtel. Trois hôtels plus loin pour 2h de trajet dans le secteur de Noisiel, pour découvrir encore un hôtel complet. Il est déjà 23h, et je suis parti de Paris depuis 16h. Je prends à ce moment là la mesure de la situation : je ne dormirai pas dans un lit mais dans ma voiture !

Comment j'ai géré cette situation  depuis 16 heures ? Une occasion de pratiquer avec l'urgence du moment ce que je préconise dans mes stages de formation.

- rester relié à des personnes de confiance par l'information : merci le téléphone portable et la voix de mon épouse me donnant des renseignements précieux sur l'évolution de la situation

- anticiper les scénarios pour se centrer avec toute mon énergie sur un objectif. Premier objectif en partant de Paris, prévoir un picnic voiture au cas où . Ce que j'ai fait, avec un bon sandwich parisien "dégusté" au coeur de l'A4, encerclé par les autres véhicules. Deuxième objectif : rester vigilant pour éviter la glissade et l'accident. Puis compte tenu des infos sur Reims : renoncer à rallier Reims et chercher un hébergement d'urgence, un peu comme un SDF.

Et enfin, quand il fut clair que l'hébergement au chaud n'était pas envisageable : la solution commando : dormir dans ma voiture en restant à proximité d'un lieu chaud et d'un approvisionnement boisson chaude.

Et, quand l'objectif est déjà en image dans son cerveau, bien souvent il se réalise ! ( dixit les spécialistes de programmation neurolinguistique).

Le dernier hôtel atteint, le best hôtel de la commune de Torcy ( parisien, ne riez pas si vous comprenez que j'ai tournoyé en revenant même sur mes pas !) a accepté que je reste jusqu'à 3 heures du matin au chaud dans le hall avec un distributeur automatique à portée de main.

Merci au passage au surveillant de nuit qui , petit à petit, a déserré l'étau de la réglementation, prenant lui aussi la mesure du problème ( au début , tolérance jusqu'à 24h). En début de nuit, j'ai quand même testé le dormir par -5 degrés avec ma veste polaire ( ouf emportée le matin de Reims par je ne sais quelle intuition), doublée d'une veste gortex imperméable et en abritant ma tête sous ma veste de travail en velours, j'ai réussi un petit somme d'une heure mais le froid arrivait par les jambes et le plancher de la voiture...

3 heures du matin : c'est l'heure, je m'apprête à affronter le froid dans la voiture en me disant de toute façon que si je "gèle", je reviendrai sur l'hôtel coûte que coûte. Un couple apparait dans le hall. Je leur pose la question rituelle : " Et vous aussi, vous n'avez pas trouvé de chambre ?" "Non" répond le Monsieur, nous avons bien une chambre et vous ? "Et bien, je vais aller dormir dans ma voiture". Et brusquement, un regard de solidarité jaillit : " J'ai un duvet, ça peut vous aider ?" " Merci beaucoup, je prends tout ce qui peut me réchauffer" . Aussitôt dit, aussitôt fait, il me ramène son duvet bleu. " Demain, je le remettrai à la loge d'accueil et à quel nom ? " Fred, tout simplement ".

Avec ce duvet, j'ai réussi à dormir 3h et j'ai pris un petit déjeuner royal et seul avec le directeur de l'hôtel arrivé à 6 heures du matin. Un petit déjeuner de SDF de la neige et du froid.

100_1866.jpg

 Epilogue : jeudi 9 décembre, après une reprise d'autoroute sous un ciel dégagé et un paysage blanc digne des montagnes jurassiennes, je parvenais à Reims en fin de matinée sous un beau soleil hivernal.

Cette aventure non désirée m'a vraiment fait goûter  la valeur de la solidarité spontanée, ce regard porté à l'autre pour entendre son besoin immédiat. Merci Fred !

 

 

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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 00:41

La confiance est un mot qui fait recette surtout par temps de crise. La France a besoin de renouer avec la confiance comme les politiques avec les citoyens, les profs avec les élèves, et les expressions " avoir confiance ", "faire confiance", "perdre confiance", ou encore "gagner sa confiance" passées dans notre langage courant attestent de l'importance de la valeur CONFIANCE à tous les niveaux de notre société.

Mais voilà, quand il s'agit de préciser ce qui se cache derrière ce joli mot dont la prononciation évoque quelque chose de profond qui touche notre intériorité, je me retrouve confronté à une pléiade de définitions, d'approches parmi celles et ceux qui ont tenté de la cerner.

Lionel Bellanger (1) maitre de conférence à Paris Sorbonne, formateur renommé : "avoir confiance en soi, c'est autant savoir prendre des risques, qu'avoir quelques certitudes sur nos réactions, et pouvoir prédire facilement certains de nos comportements, ..."

Pour Josiane de Saint Paul (2), spécialiste en programmation neurolinguistique, la confiance en soi est proche ( sans se confondre avec) de l'estime de soi, ce regard plus ou moins positif que nous posons sur nous-mêmes, ou encore la valeur que nous nous accordons. Et  ainsi, elle synthétise en 4 affirmations chocs le concept de confiance en soi :

-je sais que je peux compter sur moi-même

-je suis capable de me débrouiller dans la vie

- je peux faire face à la plupart des situations sans perdre mes moyens

- si je ne sais pas encore, je peux apprendre.

Enfin, pour Martin Perry (3), psychologue du sport en Grande Bretagne, considéré comme le coach de la confiance, il affirme tranquillement que " avoir confiance en soi, c'est considérer de façon positive ce dont on est capable sans s'inquiéter pour ce que l'on ne sait pas faire, mais en ayant au contraire le désir d'apprendre"

Que retenir de ces trois spécialistes ?

Finalement, la confiance en soi renvoie déjà à notre propre perception de nos capacités à agir, à faire face, à anticiper..Elle se double aussi d'une dimension émotionnelle.

Prenons appui sur un sportif de haut niveau, Michaêl Llodra, le malheureux vaincu ce Dimanche face au joueur de tennis serbe à l'issue du dernier match de la coupe Davis que la France vient de perdre 3 contre 2.

A l'issue du match vécu à Belgrade sous la pression d'un public survolté, le français s'est progressivement effondré en fin de match face à un adversaire très déterminé et au meilleur de sa forme,  et était manifestement inconsolable sur le banc, le visage recouvert de sa serviette. A quel niveau de confiance était-il à ce moment là ?

michael-llodra-inconsolable.jpg

Alors qu'il avait gagné tous ses précédents matchs en coupe Davis !

La confiance est aussi liée à une émotion fluctuante en fonction des événements traversés.

La veille, Michaêl triomphait en double avec son complice Arnaud Clément  après un match âprement disputé et pouvait sans doute se sentir très confiant. 24H plus tard, c'est une défaite individuelle qui signe la défaite de la France et qui le terrasse sur le banc.

Comment alors cultiver cette variable "confiance" ballotée au gré des événements, des stress du quotidien, ou encore des épreuves que nous pouvons subir ?

Une manière parmi d'autres me semble bien illustrée par le commentaire du capitaine de l'équipe de France de tennis, Guy Forget interviewé par la télévision le soir de la défaite française. Après avoir dit avec beaucoup de sincérité que cette défaite "faisait mal", il a ensuite, dans la foulée, retracé le parcours victorieux de l'équipe de France qui a battu toutes les autres équipes pour arriver en finale de la coupe Davis et saluer le mérité d'une équipe qui a encore une belle aventure devant elle... A la fin de son propos, il donnait déjà l'impression d'un homme qui avait retrouvé un autre état intérieur, le petit ressort de la positivation a bien joué !

Resituer "le coup au moral" dans un contexte plus large et relativiser ainsi un moment de doute, d'épreuve et se remettre en mémoire des moments de réussite est un antidote efficace pour revenir à un état émotionnel intérieur de confiance.

Et puis, revenons à cette image de Michaêl effondré, en larmes sur son banc mais entouré par Guy Forget et tous les autres joueurs de l'équipe de France pour lui remonter le moral. Retrouver confiance, c'est aussi faire appel aux personnes de confiance autour de nous qui nous redisent simplement avec un regard ou une main sur l'épaule : " ok, c'est dur ce que tu vis, mais nous sommes là, tu n'es pas tout seul !"

 

(1) auteur de la confiance en soi, avoir confiance pour donner confiance. coll ESF

 

(2) auteur avec Christelle Larabi de " 50 bonnes façons de renforcer estime et confiance en soi". Inter Editions.

 

(3) auteur du livre traduit en français " retrouvez confiance en vous en 10 étapes". coll Octopus.

 

 

 

 

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29 novembre 2010 1 29 /11 /novembre /2010 00:16

Jeudi, je participais à une journée de révision des gestes de premier secours avec une dizaine de participants. L'intervenant, pompier professionnel , suite à une intervention matinale sur un accident, était arrivé avec un peu de retard. Rapidement, il expliqua devant le petit groupe dont certains ( comme moi-même) avions passé l'attestation de formation aux premiers secours (afps) depuis plusieurs années (1), qu'il ne ferait pas un cours. Première surprise.

 Puis, dans la foulée, sans nous demander de nous présenter, il nous demanda si nous avions des questions sur le sujet. L'un de nous disait vouloir revoir la procédure protéger-secourir-alerter, un autre, réviser les gestes de la PLS ou position latérale de sécurité qui auraient été modifiés, et encore une question " que faire quand quelqu'un a avalé de travers et risque de s'asphyxier ?". Alors, avec expertise et sur un ton alerte et clair, il reprit une à une toutes ces questions en commençant sur un petit tableau blanc par noter les numéros d'urgence : le 15, le 17, le 18 et le 112. Avec pédagogie, il nous demanda d'abord à quoi chaque numéro renvoyait et d'expliquer in finé que le numéro 15 du SAMU est vraiment le numéro d'aiguillage qui peut renvoyer sur les autres, le 18 des pompiers ou encore le 17 de la police ou de la gendarmerie en fonction du secteur urbain ou rural. Non, je ne suis pas en train de vous faire un cours déguisé de secourisme !

Puis il enchaîna avec la technique de Heimlich pour sauver une personne en train de s'étouffer. Avez vous des questions à poser ? Demanda -t'il à la fin de la séquence. Quelques questions de précision fusent : comment faire avec un bébé ? En position assise, est ce possible ? Puis, ayant éclusé les réponses, il demande à nouveau : avez vous encore des questions ? Silence. Alors, il enchaîne avec une démonstration en demandant à l'un de nous de servir de victime inconsciente pour pratiquer la technique actualisée de la position latérale de sécurité ou PLS....et à la fin, " avez vous des questions à poser ?".

questions.jpg

Ce petit rituel qui ponctua systématiquement toutes les mini séquences sur des premiers gestes de secourisme pourrait éventuellement agaçer sur plusieurs jours mais sur une matière comme les gestes d'urgence et de sécurité et prononçés par un expert incontestable, il prenait un autre sens.

En fait, il voulait surtout s'assurer que nous repartirions sans frustration en ayant toutes les réponses à nos questions.

En fin de journée, il termina  par " Reste t'il encore des questions ?" Devant le silence de l'assemblée, il en conclut que nous avions notre dose de révision et qu'il serait contre productif de vouloir encore bombarder notre cerveau de nouvelles connaissances.

Cette pédagogie d'un jeune pompier formateur se situe aux antipodes de celle pratiquée par certains éminents professeurs bardés de titre  et "balançant " des savoirs préfabriqués dans des amphi comme si l'assemblée était tacitement et d'emblée d'accord sur les modalités de la transmission . Certes, il n'est pas dans mon propos de comparer un groupe de 10 apprenants avec un amphi rempli par 100 à 300 étudiants. Et pourtant, son approche m'a interpellé car elle sous entend une croyance pédagogique à laquelle j'adhère volontiers : la question est le sésame du savoir, autrement dit, l'apprenant se stimule d'abord par la question qu'il a dans la tête. Et effectivement, dans mes cours de méthodologie, j'insiste sur le réflexe " pause 30 secondes" qui consiste pour un apprenant , en amont du démarrage d'un cours, à se poser dans sa tête les questions auxquelles il souhaite des réponses. C'est une forme d'échauffement neuronal du cerveau.

Ce jeudi, ce jeune pompier, avec expertise et humilité, nous as finalement donné une belle leçon de pédagogie renonçant au bourrage de crâne pour se mettre réellement à l'écoute du groupe, de ses questions, sans chercher à pousser le curseur au delà des besoins exprimés.

Maintenant, avez vous encore des questions à poser ? (2)

 

(1) cette attestation est remplaçée depuis 2007 par une formation d'une durée de 10h, accessible dès 10 ans, et dénommée : "prévention et secours civiques de niveau1" ou PSC 1.

 

(2) si c'est le cas, voir le site croix- rouge.fr et notamment les six gestes de base en secourisme.

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14 novembre 2010 7 14 /11 /novembre /2010 22:25

Vous avez bien dit " appreciative inquiry" ?

Nom étrange et pourtant porteur d'un vrai sens en matière d'accompagnement des organisations. Cette importation en France est dûe au pionnier, Jean Pagès, 56 ans, ancien élève de l'Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, diplômé en psychologie et en linguistique et auteur du seul livre traduit en français (1) concernant cette démarche innovante en matière d'aide au changement et née dans les années 80 aux Etats Unis. Depuis, cette nouvelle approche gagne du terrain en France auprès des entreprises, des établissements publics et même auprès des administrations.

 

En quoi l'approche "appreciative inquiry" dite AI se démarque t'elle des autres approches en matière de coaching et de conduite de projet auprès des entreprises et des organisations ?

Il y a d'abord une proximité avec les approches de coaching considérant que l'on part des ressources des personnes et également avec les approches de conduite de projet pour lesquelles on est focalisé sur ce que l'on veut atteindre de l'avenir.

La différence vient du fait que l'AI se focalise d'emblée sur les ressources et la recherche concrète de ce qui, à travers les expériences vécues, témoigne que les personnes ont été auteurs de réussite. Elle permet ainsi d'identifier ce sur quoi reposent ces réussites. Ainsi, il y a une focalisation sur un "noyau de réussite" pour se projeter sur une vision de l'avenir. En fait, cette démarche recoupe largement le champ de la psychologie positive dont le concept de flow ( 2) mis en lumière par le chercheur Mihaly Cziksentmihalvi. Globalement, c'est s'appuyer sur ce qui donne de la vie, de l'énergie positive à une personne et à un groupe humain. La deuxième différence avec les approches traditionnelles, c'est la construction à  partir de la prise en considération de ce noyau de réussite, d'une vision attractive et engageante de l'avenir de l'organisation.

 

Quand vous évoquez une "vision de l'avenir", reste on vraiment réaliste ?

Oui,  la démarche AI est totalement dans le réalisme car elle repose sur deux piliers.

Le premier, c'est que l'on part du contexte de l'entreprise pour dégager des orientations à partir du possible avec notamment la prise en compte du marché et de l'environnement socio-économique. Cependant, il s'agit d'une démarche constructiviste qui ne s'arrête pas sur la réalité du moment. Le deuxième pilier, c'est partir des succès réels de l'entreprise partant du postulat que si l'on a su réaliser des choses dans le passé et qu'on en réalise dans le présent, on a plus de chance de pouvoir les reproduire et les renouveler en capitalisant sur le savoir, le savoir faire et les savoir faire relationnels sociaux.

 

Qu'est ce qui aujourd'hui rend cette démarche particulièrement attractive pour des entreprises de secteurs très divers  qui font appel à vous ?

Cette attractivité s'observe dès le premier contact. Il est souvent plus agréable de partir de ce qui marche bien dans l'entreprise plutôt que des défauts ou des dysfonctionnements. Pour autant, les contraintes en terme de marché, d'organisation, de moyens sont pris en compte dans l'orientation " travaillée" par la direction, ceci rassure les décideurs qui acceptent une démarche participative dans la mesure où un cadre clair est posé et où tous les acteurs peuvent apporter une contribution effective.

 

Y a t'-il des conditions préalables pour les organisations intéressées par la démarche ?

Les conditions préalables que j'identifie sont essentiellement : un engagement réel du responsable, l'accord de principe pour engager une démarche participative impliquant tous les acteurs et une réelle volonté pour construire un projet tourné vers le futur. Aussi, l'appreciative inquiry peut s'appliquer à des projets très variés qui admettent le facteur temps. Cependant, quand il s'agit d'une restructuration, l'AI ne peut se faire sur du contraint sans marge de manoeuvre. Elle peut par contre s'avérer utile, dans un deuxième temps, pour contribuer à un accompagnement des personnes, à l'élaboration par exemple d'une nouvelle culture liée à la fusion d'entreprises ou de services publics comme dans le contexte de la révision générale des politiques publiques ( rgpp).

 

Et vous, quel itinéraire vous a conduit à aller vers cette démarche alors que vous étiez déjà un coach et formateur expérimenté et reconnu ?photo-j-pages.JPG

J'ai d'abord été consultant coach dans l'accompagnement de projets d'entreprise notamment en mode diagnostic. Cà marchait bien, cependant j'étais à la recherche d'une approche contribuant davantage à créer une dynamique collective positive au sein des organisations. Dans cette perspective, j'ai pris connaissance des travaux de David Copperider, le concepteur de l'AI et j'ai testé la démarche auprès de mes clients. Les premiers tests ont été très probants au point où, aujourd'hui, je propose essentiellement cette approche dans mon activité. Et depuis deux ans, avec la création de l'institut français de l'appreciative inquiry ( IFAI) (3) avec mon associé Jean Christophe Barralis, nous avons engagé une formation de coachs pour leur permettre de proposer le processus de l'AI à leurs clients. Une cinquantaine de coachs ont déjà été formés en France.

 

L'expression "appreciative inquiry" arrache un peu la langue de chez nous. Le concept non traduit en français ne risque t'il pas de freiner sa diffusion ?

C'est  vrai que le terme peut apparaître peu explicite de prime abord. Il peut être traduit cependant par exploration appréciative ou encore démarche exploratoire et appréciative. L'expression anglaise facilite l'échange au sein du réseau international. Ceci étant dit, quand je communique avec des clients, je n'utilise pas nécessairement ce terme. J'explicite davantage les caractéristiques de la démarche dans sa dimension constructiviste, participative et partant des expériences de réussite du présent.

 

Y a-t-il des prérequis souhaitables pour un coach qui souhaiterait se former à l'appreciative inquiry ou démarche exploratoire et appréciative ?

Je crois que la réponse se résume en un vrai désir d'accompagner les personnes et les organisations dans le changement. L'AI n'est pas tant une boite à outils qu'un état d'esprit conforté par une procédure à la fois précise et souple pour s'adapter à la culture des organisations concernées.

 

Avec son doux regard, Jean Pagès offre l'image d'un philosophe de la vie qui s'est frotté au réel de l'entreprise et de ses normes de compétivité. Cette approche nouvelle telle qu 'en témoignent les entreprises qui en ont fait le choix conscient, est souvent l'occasion de changer de lunettes : ni roses, ni grises : des lunettes plus clairvoyantes sur ce qui est porteur d'énergie, de créativité et de vision dans l'entreprise. Dans un contexte international et national secoué de crise sociale, économique et éthique, l'appreciative inquiry peut offrir un soleil nouveau sur l'horizon des organisations tant privées que publiques. Et Jean Pagès, pionnier convaincu,  avec l'appui de son institut (3), vise un développement de cette démarche car elle lui apparait comme l'une de celles qui " permettent la survie et le développement des entreprises par l'expression réelle de leurs forces de vie".

 

(1) le coaching avec la méthode appreciative inquiry; collection Eyrolles.

 

(2) l'état de flow parfois traduit flux en français est l'expérience optimale dans laquelle une personne est complétement immergée dans une activité avec un engagement qui lui fait oublier la notion du temps. Cette expérience est relatée dans son ouvrage traduit en français " vivre la psychologie du bonheur"

 

(3) voir le site de l'institut français de l'appreciative inquiry en lien sur ce blog pour le programme de formation.

 

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25 octobre 2010 1 25 /10 /octobre /2010 07:17

4 degrés au bord du canal de La Vesle, ce dImanche matin à 9h 15 quand plus de 4000 participants s'élancent au coup de pistolet de Madame la maire. Il fait très frais. Dans la ville qui a sacré la plupart des rois de France et au coeur du riche patrimoine du champagne, ils sont partis pour 10 kilomètres. Je suis au m100_0199.jpgilieu d'eux.

le parcours tracé dans les rues de Reims offre à un détour la vision magique de la cathédrale, joyaux de la ville.

Beaucoup de rémois et de participants venus des quatre coins de France et d'ailleurs aiment ce rendez vous automnal baptisé Reims à toutes jambes (1) et composé d'un tryptique de courses : le 10 kilomètres, le semi marathon et l'épreuve reine , le marathon avec les kenyans.

Cette année, j'ai décidé à 50 ans de privilégier une course avec la PNL ou programmation neurolinguistique. Non, ce n'est pas une nouvelle technologie high tech. Cela pourra surprendre les spécialistes de course à pied qui vous parleront de préparation avec fractionné ( succession de séquences de course rapide alternées avec des temps de récupération pour augmenter notamment la vitesse maximale aérobie), de plan d'entraînement sur plusieurs mois comme le suggèrent les revues spécialisées. Certes, en coureur expérimenté, je pratique cette forme d'entraînement mais, enseignant auprès d'éducateurs sportifs les bases de la programmation neurolinguistique, il me semblait opportun de la tester de manière concrète sur une course.

J'ai donc programmé notamment ma fin de course à partir du kilomètre 9 symbolisé par une belle arche blanche gonflable au pied de la dernière rampe emmenant les coureurs sur le parc des expositions avec   tapis bleu jusqu'à la ligne d'arrivée.

De quoi s'agit-il ?

De pratiquer un ancrage visuel, de le visualiser dans sa tête et de se voir agir avec cet ancrage.

En l'occurence, j'ai ancré une accélération dans la dernière montée puis légère récupération sur un faux plat et rebelote nouvelle accélération sur les 200 mètres finaux.

Cet ancrage est une technique PNL visant à provoquer un conditionnement mental par rapport à une situation future. Mentalement, je me suis vu, senti dans cette dernière montée ( repérée à l'entraînement) avec une foulée allongée donnant tout ce que j'ai.

Que s'est-il passé en réalité ?

J'ai effectivement tenu le rythme annoncé jusqu'au kilomètre 9 même si , emporté par le rythme des jeunes, j'ai risqué de brûler mes "cartouches" un peu vite : le premier kilomètre en 3' 20 alors que je partais sur une base de 3' 50 avec comme objectif de descendre sous les 39 minutes.

Et effectivement, au virage sous l'arche des 9 kilomètres, j'ai " vu" mes jambes brusquement accélérer le rythme pour décrocher tous mes voisins et réaliser une remontée . Dans les derniers 200 mètres, j'en ai "remis une couche" pour terminer au sprint au coude à coude avec un concurrent rattrapé .

Résultat : je termine en 38 minutes 22 secondes, mon meilleur chrono sur 10 kilomètres, 106ème et surtout deuxième vétérant 2 !

Certes, les jambes, le mental étaient au rendez vous mais je crois que cette programmation mentale m'a apporté le petit zeste qui fait toute la différence.

En effet, je n'ai pas éprouvé de souffrance spécifique à l'accélération au 9 kilomètres , j'ai même ressenti sur le faux plat, un état euphorique en constatant des réserves énergétiques pour produire un dernier effort.

L'ancrage était aussi auditif puisque je me répétais intérieurement dans la montée "allonge, allonge" , ce qui est un stimulant pour maintenir une foulée longue.

Cette petite expérience m'a confirmé que la programmation neurolinguistique peut vraiment, y compris quand le corps est fatigué , nous aider à faire appel à toutes nos ressources de manière automatisée.

Les puristes et spécialistes de la PNL préciseraient qu'ancrer, c'est d'abord créer un état ressource à un moment M que l'on peut reproduire ultérieurement avec un stimulus codé ( une image mentale, serrer le pouce et l'index, ou un mot déclic...). Reste donc à vérifier si cet état ressource au kilomètre 9 est reproductible dans de futurs 10 kilomètres. " Addictif" suite à cette expérience heureuse, j'escompte bien utiliser l'ancrage à nouveau pour conjuguer réussite et plaisir...dans le réalisme d'un coureur de 50 ans qui a préservé  la joie de la course à pied !

 

(1) voir le magnifique site interne de la ville de Reims "reims à toutes jambes" avec vidéo d'arrivée pour tous les participants !

 

(2) née dans les années 70, élaborée par Richard Bandler et John Grinder, la programmation neurolinguistique est une approche visant à mieux communiquer à partir d'une connaissance de nos filtres de communication ( visuel, auditif,kinesthésique) et de nos programmations à travers le mental, l'émotionnel et le corps.

 

 

 

 

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10 octobre 2010 7 10 /10 /octobre /2010 21:13

La France est plongée depuis plusieurs jours dans la reconduction de grèves menées par les organisations syndicales contre le projet gouvernemental de réforme des retraites. Climat de tension, de bras de fer entre organisations syndicales et gouvernement qui tient à sa réforme et ne veut pas lâcher d'un pouce. Tension entre les scandales financiers que les médias font émerger régulièrement et qui augmentent la "dose d'insupportable" pour beaucoup de nos concitoyens. Et je peux le comprendre. D'un côté le jugement d'un trader   condamné à reverser 5 milliards d'euros et de l'autre des gens SDF, issus du quart-monde, ou encore des personnes fragilisées qui ne savent pas de quoi  demain sera fait.

Dans ce contexte, j'ose une provocation et si chacun, là où il est, dans son palace doré de Monaco, son appartement en banlieue difficile ou encore dans un village perdu , osait vivre le contentement intérieur.

dai-lama.jpg

De quoi s'agit-il ?

Il s'agit d'abord d'accueillir le réel tel qu'il se présente : avec ses rencontres inattendues, ses coups de ras le bol, ses moments difficiles et ses moments aussi de soulagement, d'Espérance. Puis rêver certes à un lendemain plus beau, plus à notre goût, plus ajusté à notre grand rêve d'idéal. Et c'est vrai que le rêve, le dream comme disent nos amis américains, a souvent guidé de beaux projets dans le monde.

Et s'arrêter là dans l'instant, le moment présent : le goûter avec tous ses sens . Entendre les bruits de la ville, de la campagne, voir les gens qui passent, qui peuvent courir dans le métro comme contempler ces beaux paysages de vignoble de champagne, après les vendanges, baignés par le soleil couchant.

Et puis, prendre un " sourire intérieur", et comme nous y invite un coach , voir un grand smiley rieur dans son coeur et le voir grossir pour le donner, le partager. Soufler ! Expirer profondément.

Oui, quelques moments de présence à soi pour redécouvrir que tout peut être donné dans l'instant, c'est oublier ce qui nous tarode l'esprit, les soucis des enfants pour les uns , d'argent pour les autres ou les gros soucis tout courts...

Le contentement intérieur n'est ni résignation face à la vie , ni doux rêve idéaliste.

Le contentement intérieur est un mouvement d'abandon à la confiance en soi dans l'instant, dans le donner et recevoir...sans chercher une quête intellectuelle. Il rejoint l'état de réceptivité que j'ai déjà évoqué avec la méthode vittoz (1).

Et puis, Pierre Rabhi, pionnier de l'agriculture biologique, écrivain et philosophe écouté sur le développement durable nous le redit à sa manière :

" Il faut se mettre dans une attitude de réceptivité, recevoir les dons et les beautés de la vie avec humilité, gratitude et jubilation".

Revenir  à cette parole de sagesse de Pierre Rabhi qui vit et pratique un concept aux antipodes du " toujours plus", celui de la sobriété heureuse. Le contentement intérieur est cousin de cette sobriété heureuse qui fait découvrir que simplifier sa vie, vivre plus d'essentiel contrairement aux idées reçues n'appauvrit pas mais ouvre une porte vers plus de bonheur...

 

(1) lire la petite histoire sur ce blog : " une tasse de thé pleine de révélation"

 

 

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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 06:16

perle.jpgInteractif, "je suis ravie", convivialité, " je me sens ressourçée", " j'ai retrouvé mon optimisme", "c'est une bouée d'oxygène", " j'ai retrouvé de la confiance en moi avec plus de connaissance sur soi"...

 Ce sont les expressions spontanées des participantes au moment du bilan du stage " efficacité et sérénité en milieu professionnel : des clés pour progresser". Instant de bonheur partagé entre 9 participantes issues de la fonction publique et les 2 formateurs.

Quand un bilan produit autant d'expressions positives rejoignant un vécu sur 3 jours de stage (1), il est opportun pour tout formateur de s'interroger en profondeur sur les ingrédients à cultiver pour les prochaines fois.

Voici, de manière synthétique, quelques enseignements parmi d'autres tirés de cette belle expérience pédagogique.

Les participants, dès le premier jour, ont été encouragés à vivre immédiatement de retour dans leur milieu professionnel un engagement travaillé et réfléchi ensemble avec un suivi individualisé par courriel. J'ai formalisé à cet effet le PEPS : Programme d'Efficacité Personnel Sage. Il s'agit d'un outil pratique personnalisé par chaque participant qui formalise ses habitudes aidantes et ses réflexes utiles au travail d'une part et d'autre part définit  un objectif concret de progrès réaliste en fonction de son contexte de travail.

 

Le maître mot pour créer un climat de confiance fort entre formateurs et participants est "permission" pour sortir parfois d'habitudes scolaires souvent bien ancrées. Au fond de la salle, une petite table de viennoiseries, café, jus de fruit et chocolat est mise à disposition en permanence et chacun, en fonction de ses besoins, peut se lever et aller se ravitailler en vol.

 

Les formateurs ont, certes, un contenu de formation planifié et validé par l'institution mais font le choix de s'ajuster en permanence aux demandes des stagiaires sur un point particulier. Ainsi, une séquence initialement prévue a été supprimée au profit d'un débriefing plus long sur la mise en forme d'un objectif opérationnel pour l'après stage. Il y a évidemment un arbitrage régulier pour tenir le cap tout en gardant l'oreille du groupe.

 

Le mot interactivité, qui est revenu plusieurs fois au cours du bilan, souligne aussi que les participants étaient invités à appliquer dans leur comportement durant le stage les outils proposés en terme de communication. Ainsi, avec l'appui des deux marionnettes, la girafe et le chacal qui incarnent les deux formes de langage dans le processus de Marshall Rosenberg (2) , si un mot exprimé par un participant dérapait en langage chacal, le participant était aimablement invité à le reformuler en langage girafe, celui de l'affirmation bienveillante de ses besoins.

 

Enfin, avec Alex, l'autre formateur spécialisé en sophrologie et rigologie (3), nous avons  bonifié notre complicité pédagogique explicitée devant les participants en précisant que l'un davantage " cerveau gauche"  pilote en particulier la structuration du temps et l'autre plus "cerveau droit" apporte plus spécifiquement l'oxygène créatif de l'instant. Ainsi, la séquence sur le triangle dramatique ( persécuteur-victime-sauveur) est venue plus tôt, en révélation d'une situation de persécution au travail vécue par une participante .

 

Un indicateur qui ne trompe pas : la solidarité des participants autour des engagements de chacun sur l'après stage. Ainsi, le petit courriel d'encouragement d'un participant à un autre est déjà le signe d'une culture de solidarité active qui mérite, en ce temps d'individualisme montant, de croître au sein de tous les milieux professionnels.

 

" Plus je suis en capacité de cultiver ma sérénité en toute circonstance, plus je peux mettre en oeuvre avec aisance mes ressources intellectuelles et émotionnelles et m'adapter avec efficacité aux sollicitations quotidiennes du travail."

 

Cette croyance, fil rouge du stage, devrait interpeller aussi tous les managers du monde à se poser régulièrement la question : " Comment mon style de management, les formes de communication au sein de l'entreprise et les espaces de travail favorisent-ils ( ou non) la culture de la sérénité ?

Et chacun a déjà pu vivre l'expérience que la sérénité est contagieuse quand deux ou trois personnes peuvent l'incarner. Et  au sein de son milieu professionnel, j'observe que nous allons plus volontiers vers la personne accueillante, celle qui sourit, celle qui a une bonne humeur constante. Avec un brin d'idéalisme, et si chacun modélisait sur ces personnes, petites perles dans leur milieu professionnel et à des postes variées, du standard aux postes RH et de management, qui savent avec peu de mots donner un rayon de soleil ?

 

(1) stage construit sur un jour prologue avec conception du PEPS et deux jours de retour PEPS et approfondissement d'outils de gestion de la communication et du stress.

 

(2) pour aller plus loin, voir article sur ce blog " sortir de la violence avec Marshall Rosenberg"

 

(3) pour connaitre la rigologie, voir article sur ce blog " Corinne Cosseron, fondatrice de l'école internationale du rire"

 

 

 

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Qui Est L'auteur ?

  • : Le blog de Michel BERNARD
  • : ce blog est destiné à ouvrir un espace de reliance entre la psychologie positive, le coaching et le développement personnel.
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  • Michel BERNARD
  • Coach, praticien appreciative inquiry, et formateur en ressources humaines et management, j'ai à coeur de faire partager mes découvertes autour de la psychologie positive et de la pédagogie du "mieux apprendre".
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