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7 juillet 2018 6 07 /07 /juillet /2018 07:46

Toujours cette  manière de provoquer l'autre dans une réunion ! Lui, il cherche vraiment la petite bête quand quelqu'un présente un projet même si celui-ci apparait déjà bien clarifié ! Et elle, n'en parlons pas,  toujours à vouloir se mettre en valeur même si elle n'a pas fait grand chose...Et ces deux là qui jouent systématiquement un rapport de force pour emporter le morceau dans une négociation; et lui qui critique un autre absent avec ironie devant son auditoire pour se placer au dessus du lot . Bref, vous avez sans doute vécu parfois, souvent, ou quotidiennement, ces attitudes qui provoquent en vous un sentiment d’agacement, un soupir de "encore"...sans forcément trouver la parade juste ou même sans chercher à parer tellement vous êtes las de ces manières de faire. En cette période où j'entends les cigales envahir l'espace sonore,( elles aussi pourraient m’agacer par ce bruit constant..), allons jeter un coup d’œil sur ce fond d’agacement qui nous touche souvent plus que nous l'imaginons.

Un exemple concret pour illustrer que l'agacement peut nous servir de révélateur miroir. J'ai eu l'occasion récente de vivre en tant que participant une journée de formation relative à un perfectionnement concernant un outil informatique . Je m'attendais à une approche pratique centrée sur l'outil avec des mises en situations immédiates. Or, la formatrice a d'abord effectué un tour de table qui a duré plus d'une heure 30 avec 9 participants puis a passé une bonne partie de la première demi journée à nous convaincre qu'il était important de comprendre le sens de l'outil avant de l'utiliser...Ainsi, j'ai nourri très rapidement au fond de moi un fort agacement sur cette insistance à nous convaincre alors que j'attendais de la pratique et non du discours.

Premier miroir  en prenant appui sur les besoins ( cf Communication non violente de Marshall Rosenberg) : j'avais un besoin d'expérimenter l'outil, de le tester et la formatrice n'a pas répondu à ce besoin et a crée en moi de la frustration. Rassurez vous, j'ai exprimé ce message en fin de matinée et l'après midi a donné lieu à un début de mise en pratique. Deuxième niveau de miroir : sa posture de formatrice heurte fondamentalement la mienne . En effet, quand j'anime une formation, je passe un temps  raisonnable à créer surtout l'inclusion du groupe en tant que formateur ( en évitant un questionnement de fond qui peut apparaitre inquisiteur) et ensuite j'amène immédiatement chacun à se positionner dans un exercice ou encore un questionnaire d'auto diagnostic, type quiz. Or, j'avais en face de moi quelqu'un qui exprimait tout l'inverse ! Mais il existe aussi un troisième miroir : celui que je peux retourner sur moi-même. Qu'est ce que cet agacement durable dit de moi par rapport à moi ? Et, après un peu de prise de distance, je reconnais que j'avais du mal à contenir mon impatience pour exprimer , de manière diplomatique, à la formatrice que j'avais vraiment le désir de pratiquer l'outil, connaissant déjà une grande partie de son discours.Le troisième miroir m'a confirmé qu'il me reste encore à travailler sur la patience pour choisir le moment opportun pour exprimer une demande qui ait le maximum de chance d'être entendue et prise en considération.

Aussi, petit exercice à vous recommander chaque fois qu'un comportement de lui ou d'elle crée en vous un sentiment d'agacement qui "gratte" votre ego, prenez le temps de regarder avec vos  trois miroirs :

- le miroir de vos besoins : quel(s) besoin(s) est (sont) insatisfait (s) ou en souffrance ?

- en quoi le comportement de l'autre me renvoie au mien ? Opposition, similitude ?

- le miroir de moi avec moi : que révèle cet agacement de mes limites actuelles ?

Et surtout, prenez cet exercice comme un jeu où vous mettez davantage aux commandes la conscience  que l'égo tourné vers son petit ou gros nombril. Et si, en pratiquant cet exercice de miroir, votre regard changeait sur les personnes sources de votre agacement.  A la fin de la journée de formation, j'ai eu l'occasion d'exprimer (le groupe ayant quitté la salle) de manière directe et authentique cette frustration et j'ai perçu en cette formatrice dotée d'une belle énergie, une personne en capacité d'entendre et qui m'exprimait qu'elle avait eu un besoin de prendre confiance avec un groupe nouveau justifiant ce temps long de mise en route du matin...

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