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28 juin 2015 7 28 /06 /juin /2015 22:51
Le poids des mots, le choc des photos

"Le poids des mots, le choc des photos", le célèbre slogan du magazine Paris Match interpelle  face à l'impact, au flux toujours grandissant de l'information  tout azimut qui inonde notre espace quotidien et parfois notre cerveau; Radio matinale, journal de 20h, news en permanence sur certaines chaînes télévisuelles, et tout se qui court sur internet en site, en forum, en vidéo...et le vieux dinosaure de la presse écrite : presse quotidienne régionale dite PQR, hebdomadiaires, magazines,.etc......

Entre le stop à ces médias, choix radical que font certains pour limiter cette pollution de l'esprit ( le choix par exemple de ne pas avoir de téléviseur chez soi) et le zapping quasi journalier des autres qui surfent entre tous ces médias dans un joyeux melting pot de radio, de net et de tv, existe t'il une voie moyenne, une voie de  sagesse pour échapper à l'addiction médiatique et faire des médias des sources d'inspiration nourrissantes ?

Avec prudence, j'ose ouvrir quelques pistes vers cette voie moyenne qui peut nourrir l'âme.

Piste numéro 1 : sortir de la croyance : "il faudrait être courant de tout à tout instant ou presque".

Première évidence, il est impossible de savoir ce qui se passe sur toute la planète à l'instant où vous lisez ce texte. Quant aux médias,ils sélectionnent en permanence l'information diffusée.A quoi sert de suivre minute par minute le dénouement de la prise d'otages dans l'hypermarché Casher  à Vincennes au moment des événements de Charlie en janvier dernier ?

Certes, si je suis parent ou proche des personnes retenues à l'intérieur par le preneur d'otages, je peux me sentir concerné et angoissé et vouloir suivre de manière légitime le dénouement que chacun souhaite le meilleur possible. Mais reconnaissons que , dans la plupart des cas, nous ne sommes jamais concernés directement. A quoi cela sert-il ce suivi médiatique seconde par seconde ? Mise à part faire de l'audimat pour la ou les chaines concernées. Peut être, serions nous plus avisés d'attendre la semaine suivante , le décryptage de l'événement par un journaliste bien renseigné et en capacité d'un recul idéologique suffisant. Les événements autour de Charlie, certes, ont généré un vrai choc émotionnel national mais qui s'est estompé au fil du temps.

Piste numéro 2 : "nourrir l'âme, c'est stopper une lecture, une prise d'information pour revenir à soi"

En effet, se soumettre au bombardement médiatique en permanence : je monte dans ma voiture, je mets la radio et les infos, je rentre chez moi et je me place devant le 20h, j'ouvre le net et je lis les news, n'offre pas un recul suffisant. Stopper le regard, se requestionner soi, seul pour se dire : " Qu'est ce que je retiens pour moi ? Quelle question creuser pour ma vie ? est déjà un premier pas de côté pour se distancier sans rejeter nos médias environnants.

 

Piste numéro 3 : être acteur de ses choix de médias et changer de "crémerie" de temps à autre.

Je me rappelle encore mes années Sciences Po à Grenoble, où il était de bon ton de lire quotidiennement le Monde. Belle inculturation mais qui peut friser aussi le totalitarisme si je me contente de cette approche. Changer de média de temps à autre, c'est apprendre d'autres visions du monde et rester en vigilance critique sur les filtres observés.

Une tendance que j'observe aussi, dans cet esprit, est la réduction volontariste du temps de prise " de média" ou encore le jeûne une fois par semaine ou par mois.

Et là, nous pouvons sortir de la captation conditionnante de l'immédiateté et choisir par exemple un entretien vidéo de Lilou Macé avec un sage de notre temps ( cf tv Lilou Macé) ou un documentaire sur le cerveau sur la chaine internet en pleine essor, You Tube;

Une pensée surgit , celle de l'écrivain poète Christiant Bobin qui habite le petit village de Saint Firmin en Saône et Loire, presque retiré dans sa maison comme un ermite. D'ailleurs, il a fait le choix de se passer d'internet et communique à l'ancienne par courrier postal. Est -il pour autant déconnecté du réel, de la vie ? Suite à un échange téphonique avec lui, je peux attester qu'il donne l'impression d'un homme éclairant , présent dans l'instant, sans chercher à précipiter l'arrivée du futur.

Je coupe le son, je coupe l'image,

Je regarde, à l'heure de mon petit déjeuner, cet arbre pin dont les branches se dressent à la lumière

Un oiseau blanc passe dans le ciel et je suis sa course,

J'entends le cri montant des cigales avec la chaleur matinale.

J'aimerais m'accrocher à cet instant plutôt qu'à mon journal.

Qu'est ce que j'apprends en décrypant ce matin, sa chaleur montante et cet oiseau ?

La beauté qui passe, se présente, sans avertir, sans slogan publicitaire en 3 D.

La beauté dans toute sa simplicité et son unicité.

Et si nourrir son âme, c'était se déconnecté des médias envahissants,

Laisser remonter ce qui vient du fond du coeur et l'accueillir;

Pas de scandale, pas de grande manifestatoin, pas de scoop aujourd'hui :

voilà une belle journée !

Merci à la vie qui passe et se renouvelle comme l'eau du torrent..

 

 

 

 

 

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