Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
1 octobre 2023 7 01 /10 /octobre /2023 20:25

Vous arrive t'il de vous poser parfois la question : "Tiens, j'ai du temps de disponible avant cette réunion,  avant de prendre le train, ou encore dans cette salle d'attente dont la durée d'attente est incertaine...qu'est ce que je peux  faire  de ce temps pour ne pas le laisser mourir ?" Et bien, si cette question vous retient, bonne nouvelle, c'est que vous ne vivez pas la course contre la montre d'enchainer activité sur activité, syndrome très moderne dans une société d'infobésité...

Avec un peu d'humour, je vous propose  le choix de 4 questions possibles dans ces moments, ces interstices de temps où notre esprit n'est pas happé par une tâche, une préoccupation, un problème obsessionnel et manifeste un désir de discernement.

Question 1 : qu'est ce qui est opportun maintenant ?

Ex : je suis dans une salle d'attente d'un professionnel de santé et je sais que cela peut durer une demi heure ou plus. Quelle opportunité ? Et bien, si je prenais le temps de me détendre, d'éviter le "dégainage réflexe" de mon smartphone, pour observer le lieu, les sièges, l'atmosphère...être présent à cet espace et à moi-même. C'est un bel exercice de présence à soi ici et maintenant sans chercher plus.

Question 2 : quel est le cadeau de ce moment ?

Ex : Mon train a 45 minutes de retard. Je peux pester contre la SNCF " encore un retard et je vais rentrer chez moi encore bien tard...". Et bien , c'est quoi le cadeau ?...après un pas de côté, et si je prenais le temps de sortir de cette grande gare et de me retrouver dans un petit bar de proximité de type zen qui me repose l'esprit. Go, c'est parti. Et effectivement, j'ai savouré un lieu paisible accueilli par le sourire du gérant et qui m' a fait échapper pendant une demi-heure à cette agitation de foule pressée et stressée...Cadeau !

Question 3 : qu'est ce qui pourrait me faire du bien maintenant ?

je viens de terminer une visio en coaching d'une demi heure qui m'a demandé beaucoup d'attention, de centration sur mon client. J'ai vraiment envie de décompresser et de sortir le nez de l'ordinateur. Qu'est ce qui pourrait me faire du bien maintenant ? Oui, marcher, sortir du bâtiment, et goûter du regard les arbres qui se colorent de parure d'automne...Waouh ! Belle rupture que je savoure, la tête "débranchée" et le corps en mouvement.

Question 4 : quel petit pas pour avancer vers ce projet ?

Je prépare un nouvel atelier sur le thème de la confiance. J'ai recueilli beaucoup de documentation autour du sujet ,même sans doute trop. Je suis un peu saturé de ce "trop plein". Question : quel petit pas pour avancer tranquillement car l'atelier est prévu dans un mois ? Et si je fabriquais une première carte heuristique pour faire émerger les questions qui me semblent essentielles à traiter avec les participants. Après avoir réalisé l'esquisse de cette première carte , j'y vois plus clair et je pointe l'importance de partir d'une définition qui me servira de fil conducteur.

Bien sûr, le premier acte de discernement est de choisir la question parmi ces quatre. Laisser faire votre petite voie, votre intuition qui vous guidera , avec un peu de pratique, vers la question qui vous  convient. Une variante : si l'attente dure plus longtemps que prévue dans la salle d'attente ( premier exemple cité), rien ne vous empêche de passer à une autre question comme "qu'est ce qui pourrait me faire du bien maintenant ?".

Vous pourriez probablement rajouter ou personnaliser ce carré de quate questions avec une cinquième question.

Suggestion : et si vous la partagiez en commentaire sous cet article ?

 

 

 

Partager cet article
Repost0
20 août 2023 7 20 /08 /août /2023 21:12

Il s’appelle Jann Mardenborough et vit reclus dans sa chambre avec un volant de voiture de course entre les mains. Adolescent de 19 ans complétement addictif à la simulation de pilotage de voiture de courses, il fait l’inquiétude de son père qui craint pour son avenir scolaire et professionnel : « Mais qu’est ce que je vais bien pouvoir faire de lui ? C’est pas avec ces jeux vidéo qu’il va gagner sa vie ». Tout semble mal parti pour Jann et pourtant…

Inspirée d’une histoire vraie, grâce à un concours international sur simulateur Gran Turismo ( le must en la matière) pour sélectionner les meilleurs gamers de ce jeu de simulation Gran Turismo, Jann réussit l’exploit d’être retenu pour la Grande Bretagne et intègre le team Nissan avec une dizaine de candidats sélectionnés dans divers pays. L’enjeu pour ces dix champions en « salle » est de devenir le meilleur après un stage d’entrainement hyper exigeant sur voiture de course. En effet, le meilleur des 10 sera retenu pour participer aux compétitions sur les plus grands circuits du monde avec Nissan. Je vous laisse le plaisir de découvrir ce film intense en rythme, en émotions fortes , celui de la course automobile avec sa passion, ses risques et ses coups bas et en densité psychologique des personnages autour de Jann, notamment son père, le référent de Nissan incarné par le bel acteur Orlando Bloom et son coach entraineur direct, un homme qui s’est retiré de la course automobile 25 ans plus tôt pour des raisons que le film dévoilera.

Je vous propose une lecture non conventionnelle à partir des stades de l’autonomie que l’analyste transactionnelle américaine Katherine Symor a conceptualisé et qui est devenue aujourd’hui une référence dans la description de l’évolution de l’être humain vers l’autonomie, autrement dit la capacité à décider de manière lucide et d’assumer sa vie en totale responsabilité. En effet, le film inspiré Gran Turismo offre une belle illustration de cette évolution de Jann  d’adolescent addictif et reclus vers un adulte qui assume ses choix et ses risques.

1er stade : la dépendance.

Elle se joue à deux niveaux. Jann est complément addictif au jeu de simulation quitte à vivre en « marginal » à côté de sa famille ( scène du repas familial où il est encore scotché sur son smartphone) même s’il rêve un jour de devenir un pilote de course. Son père, en protecteur, cherche à le dissuader : « Ce n’est pas notre monde… le monde des courses automobiles. »

Et quand il intègre le team Nissan, certes, il a franchi une étape vers son rêve mais il reste complétement dépendant de l’enseignement du coach, Jack Salter qui mène à bout tous les candidats pour vérifier leur capacité  physique et psychologique à endurer toutes les péripéties d’une vraie compétition avec constamment un risque mortel qui n’est plus virtuel !

2ème stade : la contre-dépendance.

Là aussi, elle va se jouer avec deux personnages centraux autour de Jann : son père et le coach de l’équipe Nissan. Scène d’affrontement avec son père quand il lui dit de manière affirmée : « J’ai toujours voulu devenir pilote de course. Je vais le faire…. que tu crois en moi ou pas ». 

Avec le coach du team Nissan, Jack, c’est aussi une première réaction impulsive sur un diagnostic de sortie de route à l’entrainement quand il conteste ouvertement l’avis du coach.

C’est une étape nécessaire pour sortir de la dépendance et commencer, même de manière maladroite, à affirmer ses convictions et sa vision et sortir ainsi du monde de l’adolescence.

3ème stade : l’indépendance

Jann a été finalement retenu pour participer aux grandes compétitions et sûr de lui, il va chercher à montrer qu’il peut se débrouiller seul sans l’avis technique de Jack.

Dans cette période, un accident tragique en pleine vitesse arrête la trajectoire vers son rêve.

4ème stade : l’inter-dépendance :

C’est l’étape de maturité de l’adulte qui sait qu’il ne peut pas compter uniquement sur ses propres forces et talents et qu’il a besoin d’alliés pour avancer dans sa vie et son projet de vie. Elle passe aussi par la permission donnée par l’adulte de référence, Jack dans une relation confiante. Vers la fin du film, dans le contexte d’un duel acharné pour tenter de remonter vers les premières places du classement, Jack, complétement confiant dans la « nouvelle maturité » de Jann après sa reprise suite à son accident grave, lui lance au micro en liaison directe avec le pilote : «  Suis ta trajectoire ! »…autrement dit, maintenant , c’est à toi de prendre les décisions seul pour gagner.

Si nous transférons ce questionnement à notre propre cheminement personnel et/ou professionnel, voici quelques questions qui pourraient nourrir notre réflexion :

  • Par rapport à qui, j’ai été conduit à prendre mon indépendance ?
  • Dans quelle phase, je me considère aujourd’hui sur un plan social et professionnel si c’est le cas ?
  • Quel chemin d’autonomie avec quel(s) allié(s) autour de moi et quelle(s) permission me donner ?

En effet, la racine grecque du mot autonomie est aussi éclairante. Autos signifie qui vient de soi, et nomos, les règles établies par la société, les lois. Devenir autonome, c’est aussi « faire sa propre loi » autrement dit, apprendre à s’autoriser à … .dans une lucidité des conséquences de ses comportements et décisions.

Partager cet article
Repost0
24 juillet 2023 1 24 /07 /juillet /2023 22:59

Hausse des températures qui atteignent des niveaux vertigineux, méga feux, montée médiatique significative des questions climatiques, de sobriété et de transition. Ce contexte est souvent ressenti comme anxiogène et provoque même parfois un nouveau syndrone dénommé éco anxiété qui touche particulièrement les jeunes. Dans ce monde post covid ouvert à toutes les incertitudes d'avenir, la question de la confiance sociale, la confiance entre citoyens et représentants élus, entre citoyens et Etat est bien posée. Sans parler des réseaux sociaux et de leur tissu de fake news ou fausses informations en prolifération libre. A qui se fier ? A qui faire confiance ? Et en tant que coach, je constate que la confiance s'invite bien souvent dans la problématique de mes clients, cadres d'Etat.

J'ai été mis au placard, comment faire confiance au système  !...je me sens victime de management toxique avec une responsable directrice qui me dévalue en permanence et me critique ouvertement devant mes collègues...je n'ai jamais vraiment eu confiance en moi, je me sens fragile et j'ai besoin de trouver cette sécurité intérieure. Oui, la confiance est un vrai sujet qui mérite bien à lui tout seul un article sur ce blog.

Pour rester dans le réalisme d'un article court  visant à offrir un questionnement au lecteur et non des dogmes tout faits, genre les dix manières de faire confiance, je vous propose de partager quelques repères  relatifs à la relation de confiance entre un manager et un collaborateur.

Qu'est ce qui fonde cette relation de confiance ?

Certaines personnes intuitives pourraient rétorquer que la confiance ne se décrète pas mais se vit dans des actes du quotidien de soutien, d'entraide et que vouloir mettre un cadre serait artificiel.

Pour ma part , en référence à mon expérience de manager et de coach, je constate que mes erreurs de manager m'ont souvent coûté des pertes de confiance et qu'elles m'éclairent aujourd’hui sur quelques fondamentaux par forcément enseignés dans les beaux instituts de management.

J'ai simplifié et symbolisé cette relation par un triangle avec trois côtés qui scellent la relation de confiance, la relation d'alliance inspirés en particulier du coaching, de l'analyse transactionnelle et de la psychologie positive. Le triangle des trois C ! Regardons avant tout comment un manager peut instaurer une relation de confiance de manière explicite.

Côté 1 : C comme..Connaitre le mode de fonctionnement de son collaborateur.

C'est l'instauration d'une proximité relationnelle et la connaissance minimaliste du manager,dans le respect de la vie privée de son collaborateur. Quelques questions parmi d'autres qui pourraient donner une connaissance plus approfondie que le seul cv :

Quels sont les ressorts de sa motivation intrinsèque ? Ce qui lui procure directement du plaisir dans l'activité en soi ? Dans quelles activités en particulier ? Quel est son projet professionnel à 5 ans ? Quels sont ses besoins prioritaires actuellement dans le service ?

Côté 2 : C comme... considération et croyances positives pour son collaborateur.

Cela se vérifie quand le manager porte un regard plein de respect et de considération sur son collaborateur, le communique en temps opportun sous forme de feed backs à partir de l'observation d'un travail qualitatif concret.

Il est à même de citer ses principales qualités techniques et ses qualités comportementales même si elles peuvent être perfectibles.

Côté 3 : C comme ... contrat de coopération.

Je constate souvent une culture très oraliste dans ce que chacun attend de l'autre et la fiche de poste généraliste ne règle pas toutes les questions, de délégation, de périmètre d'initiatives, de zone d'alerte sur des problématiques spécifiques...ni ne précise le style de management engagé.

Je recommande, même si cela peut vous apparaitre excessif et formaliste, la mise en forme d'un contrat écrit de coopération entre manager et collaborateur. Certes, il va reprendre l'essentiel des missions "fléchées" en référence à la fiche de poste. Ceci étant,  un contrat à taille raisonnable sur une page, voire deux pourrait répondre au moins aux questions suivantes avec un engagement mutuel de chacun :

- Quelles sont les demandes du manager ? Quel style de management ?

- Quel type de soutien demande le collaborateur ?

- Quelle délégation  entre manager et collaborateur ?

- Quel périmètre d'initiative et d'autonomie du collaborateur ?

- Quel mode de régulation en cas de tension forte ex : réunion de médiation avec le N+1

Certes ce contrat éthique ne garantit pas les dérapages d'attitude de méfiance du manager envers le collaborateur et vice versa.

 Cependant, il contribue à poser de manière explicite un cadre de protection et de permission pour l'agent concerné qui perçoit alors clairement son périmètre d'autonomie et d'initiative. A l'image du contrat coach-client, il précise les engagements de chacun :

ex : le manager s'engage à un soutien de son collaborateur à l'écoute de ses demandes concrètes et un soutien accompagnement pour son projet d'évolution professionnelle et le collaborateur s'engage à respecter les délais de traitement des dossiers sauf cas de force majeur.

Une question qui peut aider un manager à repérer plus finement les conditions de la confiance : en pensant à un collaborateur avec qui vous ressentez vraiment une confiance forte, qu'est ce qui  vous semble les ingrédients de cette confiance ?

Prenez quelques minutes avec vous-même pour réfléchir.

Pour ma part, je vous livre ce que mon expérience de manager m'a laissé entrevoir sans être parole d'Evangile :

- le respect des engagements pris par le collaborateur

- une communication transparente allant  à l'essentiel ( pas de rétention d'information, ni de verbiage inutile)

- un soutien immédiat pour trouver des solutions à un problème rencontré

- des émotions positives partagées , par exemple à l'issue de la réussite d'un projet, célébrer dans une joie commune....

- et une intuition intime que je peux vraiment lui faire confiance, même s'il/elle peut commettre erreur ou maladresse...ce qui est aussi le cas du manager !

La confiance donnée reste bien sûr un pari sur l'avenir et se consolide au fil des événements vécus, des projets conduits ensemble dans la difficulté et la réussite. L'exemple du coach entraineur d'un sportif de haut niveau illustre ce niveau de complicité qui conduit l'athlète au dépassement de soi et même à l'exploit.

En référence à l'analyse transactionnelle qui se fonde sur le constat de  trois états du moi (1): Parent, Adulte , Enfant, il apparait clairement qu'une relation saine de confiance entre un manager et un collaborateur s'inscrit de manière dominante dans une relation adulte-adulte dans une recherche de prise de recul , d'informations objectives et de limitation de jugements polluants. Au contraire , des managers "imbibés" d'une posture parent normatif risquent d'enfermer leurs collaborateurs dans le seul respect de la norme, de la règle, des délais sans prendre en considération le facteur humain, le lien.  Quant aux managers à dominante parent nourricier, certes ils sauront naturellement protéger et soutenir leurs collaborateurs face à l'adversité mais à trop "couver", ils peuvent limiter  leur sortie de leur zone de confort pour explorer plus large et se donner l'opportunité de révéler leur potentiel. De manière nuancée, la posture adulte du manager peut se marier ponctuellement, en fonction des circonstances, d'une position parent normatif , ne serait ce que pour rappeler les termes du contrat de coopération si besoin et du parent nourricier, par exemple avec un collaborateur nouveau qui a besoin de temps pour s'intégrer et trouver une sécurité psychologique.

Enfin, la relation de confiance se vit aussi dans ce regard  qui dit à l'autre sans mots :  " Je compte sur toi, je te fais confiance". Ainsi, la confiance peut aussi se décliner en trois dimensions : un cadre qui la pose, une communication du quotidien qui tisse et consolide  cette relation et une posture du corps et du regard qui dit sans mots ce lien solide comme la corde qui relie deux alpinistes en ascension.

(1) cf Eric Berne (1910-1970) médecin psychiatre américain fondateur de l'analyse transactionnelle. Chaque état du moi est un ensemble cohérent de pensées, d'émotions, de sensations auxquels correspondent des comportements associés observables. En résumé, l'état Parent renvoie aux figures parentales et à l'appris. L'état  Adulte renvoie aux comportements, pensées et sentiments en réaction directe avec l'ici et maintenant de manière réfléchie. L'état Enfant renvoie à des comportements, pensées et sentiments reproduits de l'enfance, essentiellement portés par le ressenti.

 

 

 

 

 

 

 

Partager cet article
Repost0
27 juin 2023 2 27 /06 /juin /2023 21:20

" J'ai vérifié mes calculs. Pour limiter l'empreinte carbone de manière significative avec l'avion, cela signifie que chaque français limite ses déplacements à un maximum de 4 à 5 trajets en avion dans sa vie" (1) Cette affirmation sans appel tenue et confirmée récemment dans une matinale d'une radio est celle de Jean-Marc Jancovici, ingénieur des mines de formation, président du shift project (2), membre du Haut Conseil pour le Climat, et devenu avec la montée médiatique du thème " dérèglement climatique et Cie " un des grands leaders d'opinion en France. Affirmation radicale surtout pour les jeunes qui ont souvent le "démon légitime" de découvrir le monde à travers le voyage, les stages ou encore les réseaux sociaux.

Et si , malgré toute la dimension "liberticide" que vous pouvez ressentir à l'écho de cette conviction ferme, vous tentiez le pari de voyager sans faire des milliers de kilomètres en avion , de renoncer à ces vacances périodiques en Grèce, en Turquie, en Thaïlande,  dans le nid douillet d'une petite île de la méditerranée...

 

Avec un peu de légèreté, je me permets de vous proposer un premier inventaire à la Prévert de 7 manières de voyager en limitant notre empreinte carbone si néfaste à notre planète Terre :

1 Je prends le train régional de ma région pour visiter un site que je ne connais pas encore ou superficiellement (3)

2 Je choisis de rester en France et de prendre la voiture pour aller me poser dans un bel endroit où je la laisse pour faire de la marche, du vélo ou toute autre activité non polluante.

3 Je choisis un voyage  sur place ( sans drogue) avec des stimulants bons pour la santé : un roman qui m'emmène dans un périple à travers le monde et divers pays , une autre culture, un magazine de voyage ou encore un ouvrage culturel qui m'emmène hors de mon territoire habituel.

4 Je choisis de voyager en revisitant des lieux que j'ai collectionné sur des photos, des films et qui me convoquent à de beaux souvenirs d'amitié, en famille, dans des groupes, des associations...

5 J'ose me lancer dans l'écriture d'un voyage où je suis le principal acteur. Je peux faire appel à des souvenirs personnels, imaginer des fictions, me laisser nourrir par des auteurs.

6 Voyager dans un environnement naturel comme une forêt que je redécouvre avec un guide de bain de forêt qui m'aidera à revivifier mes six sens , la vue, l'audition, le toucher, l'odorat, le goût ou encore l'imagination. Rappelons notre riche patrimoine forestier qui couvre environ 30 % de notre territoire en France.

7 Et si le premier voyage était d'abord un voyage intérieur, à l'intérieur de soi, pour revisiter son âme, ses aspirations profondes sans refaire le monde. Un moyen à la portée de tous ? Tenir un cahier ou un carnet de bord personnel comme un capitaine de navire. Noter des vécus, des inspirations, des désirs d'exploration de champs nouveaux et aussi les belles choses, ou comme j'aime à le partager  en formation ou en coaching, les étoiles de jour, petits événements du quotidien qui nous invitent à la gratitude.

" Le seul véritable voyage, le seul bain de Jouvence,

ce ne serait pas d'aller vers de nouveaux paysages mais d'avoir d'autres yeux."

Marcel Proust.

Il est peut être encore temps de changer notre regard sur le sens du voyage en le dépolluant de significations consuméristes pour s'aventurer dans son cœur.

Changer de regard sur soi, sur les autres, sur les autres peuples et civilisations. En route...

 

(1) un aller-retour Paris-New-York en avion est équivalent à  environ 2 tonnes de gaz carbonique ( CO2) , soit l'objectif plafond de l'émission de gaz à effet de serre d'un français fixé par l’État pour 2050 !

(2) site du shift project

(3) à titre d'exemple, la Région Occitanie a mis en place en 2023 tous les premiers week-ends de chaque mois  le billet à 1 euro pour tout déplacement au sein de la Région avec un train régional.

 

Partager cet article
Repost0
21 mai 2023 7 21 /05 /mai /2023 20:31

Le mot rituel pourrait aujourd'hui paraitre ringard. Il pourrait évoquer en référence aux religions la pratique de rites anciens depuis le fond des âges comme par exemple les rites funéraires de l’Égypte antique. Or, au contraire, dans une époque dite souvent incertaine dans le devenir de l'humanité des terriens, des tensions montantes ici et là, le rite semble reprendre une nouvelle jeunesse.

Des sociologues comme Olivier Galland avaient déploré qu'avec l'abrogation du service national, le rite de passage de la vie d'adolescent à la vie d'adulte manque symboliquement de repères. Ne disait-on pas de manière familière " Tu verras, après ton service, tu seras un homme !" Revenons à la valeur d'un rituel.

Un rituel est un moment ou une manière de signifier quelque chose qui a du sens pour soi ou encore pour une communauté. En matière sportive, le salut du professeur de judo avec ses éléves, le REI au début et à la fin d'un entrainement  rappelle le code éthique et de respect sur le tatami et symbolise même la paix et la dignité. Concernant les rituels que je préconise en tant que coach auprès des managers que j'accompagne, je souligne l'importance pour chacun de trouver une manière de répondre à la question :

Comment je me mets en forme le matin avant d'aller sur mon lieu de travail ?

 

En effet, le risque est de plus en plus constaté de managers vivant des journées à flux tendu sans prendre de moment de ressourcement comme s'ils étaient en devoir d'être sur la brèche en permanence. Or, sans être spécialiste du cerveau et des neurosciences, chacun mesure qu'un cerveau branché en permanence sans véritable pause mentale cours le risque de saturation, de manque de discernement ou encore de fatigue, de coup de pompe, sinon à terme de stress chronique pouvant conduire au burn out.

Et pour réduire ce risque, la réponse à la question posée est importante . En effet, choisir une manière de se mettre en forme le matin peut constituer un rituel d'éveil progressif sans brutaliser ni l'esprit, ni le corps. Ainsi, celles et ceux qui ont pris conscience de cette nécessité vitale ont choisi par exemple une marche consciente, un temps de pratique psycho-corporelle comme le yoga ou le tai chi ,un temps de passage dans un espace de nature, l'écoute d'un morceau de musique relaxant,  ou encore un temps de méditation... Et ils constatent  combien ce rituel qui a pris place et s'enracine durablement dans leur vie a le mérite de poser leur journée, et de l'envisager avec d'autres ressources.

Sur un plan collectif, il serait intéressant de construire des rituels sur les lieux de travail pour créer plus de communion..au delà du café partagé du matin. Dans les assemblées délibératives comme les conseils municipaux, l'assemblée nationale,  une minute de silence avant le démarrage des travaux de la journée pourrait certainement contribuer à un climat plus inspiré, moins réactif , moins violent. Enfin, un rituel collectif n'a pas besoin d'être long pour être signifiant. Un simple exemple, en tant que guide de bain de forêt, la tradition pour clôturer un bain avec le groupe de participants en cercle est la suivante : nous nous frottons les mains l'une contre l'autre comme pour les chauffer puis, dans un même mouvement, nous effectuons une claque. Là, ce mouvement est une manière ludique de terminer ensemble avec le sens de l'harmonie.

Enfin, le rituel peut ainsi cumuler  plusieurs vertus sans coût spécifique : structurer notre temps dès le matin, nous ressourcer, et nous relier aux autres. Ainsi, les méditants peuvent se sentir reliés les uns aux autres dans une grande chaine mondiale même si elle est d'une grande discrétion...

 

 

Partager cet article
Repost0
5 mars 2023 7 05 /03 /mars /2023 19:33

Deux équipes sont en compétition sur trois semaines. L'équipe que j'anime se nomme Cyril DION et celle de ma collègue de travail, Vandana SHIVA (1). C'est parti  avec ses 4 coéquipiers pour une grande première dans l'administration publique dans laquelle je travaille. Enjeu : pas de gain à la clé, pas de médaille, pas de cocorico. Alors qu'est ce qui a motivé ces 10 joueurs pris  de bout en bout par cette compétition  "hors norme"?

 

Tout simplement, le désir de marquer des points pour son équipe. Comment ? En réalisant des défis chaque jour proposés par une association nationale dénommée "Ma petite planète" (1). 2 points pour celui ou celle qui se déplace en vélo de son domicile à son lieu de travail. Trois points pour un nettoyage d'un espace vert. Ainsi ma collègue très engagée avec ses enfants a choisi un Dimanche pour ramasser les déchets sur une plage très fréquentée du littoral au sud de Montpellier. Pour ma part, un soir, en " riposte bienveillante", j'ai pris un sac poubelle et je me suis vu ramasser les déchets en tout genre sur un parc urbain dans lequel je pratique de préférence le footing et le bain de forêt. Chaque jour, et chaque heure, chacun peut lire sur l'application MPP comme Ma Petite Planète l'évolution de son équipe. Et le gong final , après trois semaines de défis en tout genre et à visée de réduction de notre empreinte carbone, a sonné. Plus de 14 000 joueurs en France. Énorme ! Moi même, j'ai été très surpris de constater l'engouement contagieux de mes voisins et voisines de bureau. Un autre lien entre nous s'est établi comme une équipe sportive, nous avons joué solidarité pour nous stimuler chaque jour.

Incroyable comment un Jeu à échelle nationale piloté par une start up associative née en 2020 et déjà forte de 30 salariés a pu nous mettre en orbite positif pour remplir des défis quotidiens sans injonction, sans pression, sans culpabilité ... et je pourrais rajouter avec plaisir.

Redescendons sur Terre et rappelons nous le Défi national, mondial de réduire l'empreinte carbone de chaque citoyen à 2 tonnes par habitant pour 2050...sachant que la moyenne actuelle pour un français est d'environ 10 tonnes. Défi hyper exigeant compte tenu de notre progression lente. Pourtant, si nous nous prenions au JEU, au JEU en collectif. Jouer avec d'autres , jouer pour un enjeu qui nous dépasse. En effet, la planète TERRE en serait la première bénéficiaire.

Et si nous arrêtions nos jeux "primaires" de roulette russe , jeux d'opposition entre clans politiques qui n'ont ni queue ,ni tête et qui occupent simplement l'audience des médias et du cirque politico-médiatique. Oui , stopper ces jeux stériles pour enfin jouer au seul JEU à impact pour les génération de demain : LE GRAND JEU DU SAUVETAGE DE LA PLANETE TERRE.

Alors, on commence quand ?

 

 

(1) écoféministe indienne , prix Nobel alternatif en 1993

(2) https://mapetiteplanete.org

 

 

Partager cet article
Repost0
31 juillet 2022 7 31 /07 /juillet /2022 01:44

Belle faute d’orthographe ! Et bien non, j’ai bien écrit pauser et non poser.

Au cœur de cet été brûlant par la canicule, par les feux de forêt répétitifs et par une actualité toujours en tension avec la crise écologique, la guerre en Ukraine et ses conséquences actuelles et à terme…je vous invite à vous décaler de ce flot médiatique et des mouvements souvent habituels de courir. Courir après le temps, courir pour ne pas rater le bus, le train, le dernier truc à la mode…Courir pour se donner belle allure comme les athlètes sur les stades.

Et si cet été plombant le goudron, l’horizon et nos énergies était la belle occasion de se PAUSER réellement ?

Certes, vous pensez peut-être spontanément à la pause « machine à café » dans les milieux professionnels ou encore en vacancier à la pause sieste bienvenue après un repas bien nourri et surtout quand la température flirte avec les 35 à 40 degrés.

Je voudrais vous entrainer humblement vers d’autres formes de pause. Des pauses qui régénèrent, des pauses qui peuvent aussi réorienter notre vie, notre trajectoire qui n’est jamais tracée d’avance et souvent suspendue au fil des inattendus.

J’en citerai trois parmi d’autres.

La pause respiration. En tant que coach accompagnateur de managers, je suis souvent « impressionné » par le fait que la plupart des hommes et des femmes que j’accompagne ne s’accordent pas vraiment de pause dans leur journée comme s’il y avait nécessité d’être ou de se montrer toujours dans le flux tendu d’une activité permanente. Or, notre cerveau et les neurosciences le confirment, a besoin de respiration, de rupture avec le mental parfois en surchauffe ou même en risque de burn out.

Ainsi, je recommande souvent au moins une fois par demi-journée la pause respiration. De quoi s’agit-il ? Déjà de stopper volontairement le lien parfois addictif avec tous nos compagnons numériques : portable, smartphone, internet et cie…pour se reconnecter à soi. Comment ? Simplement avec trois lettres acronymes : le ARA avec un clin d’œil au hara, centre de l’énergie pour les japonais. A comme ancrage en plaçant sa pensée dans son corps debout ou assis. Sentir nos deux pieds comme deux racines qui s’enfoncent dans le sol. Retrouver ainsi un alignement intérieur, son axe de vie. R comme respirer, porter son attention sur sa respiration. Ouf , je respire ! Je suis bien humain et dans le présent avec au moins trois inspirs et expirs prolongés. Enfin A comme accueillir mon état présent, accueillir mon « cogitus ou cinéma intérieur » sans m’y accrocher, sans  me culpabiliser, sentir me tensions du cou, du dos ou d’une autre partie du corps Bref, dire oui à cet instant qui me reconnecte à moi-même dans ma simplicité d’être humain.

La pause conscience. Cette pause est une manière de ne pas être dans « l’action-réaction » , dans un mode réactionnel et émotionnel qui peut enliser la situation dans un cercle d’agressivité ou encore de non compréhension.

Si je viens de recevoir un courriel « agressif », je peux sentir la moutarde me monter au nez, un début de colère ou encore une peur si ce courriel émane d’une autorité dite supérieure. Cependant, en appuyant sur le bouton « pause », je peux me rendre témoin de ce qui se passe en moi. Et je respire d’abord et me questionne : « Qu’est-ce que je ressens là maintenant ? » « Qu’est ce que je serais tenté de faire ? » ou encore » Qu’est ce qui me gonfle au sens propre ? ».

Petit questionnement, pas de côté pour revenir à un état de conscience moins agité et plus lucide pour trouver le chemin d’une réponse ( et non d’une réaction) plus ajustée pour nourrir mon besoin tout en préservant autant que possible la relation. Cette pause peut s’ouvrir aussi, en fonction du niveau émotionnel ressenti, d’un mouvement d’auto empathie avec soi comme le suggère la communication non violente. L’auto empathie, c’est une manière de se communiquer de la bienveillance envers soi-même par un dialogue intérieur. « Ok, je perçois l’agressivité. Je ressens de l’indignation…Et je me souviens que je dispose en moi de ressources, de fierté sur mon activité et je peux me faire du bien en repensant à tel événement porteur d’estime de soi. »

Enfin, une pause que j’apprécie particulièrement parce qu’elle peut redonner du sens particulier à nos journées qui peuvent se teinter de gris ou de noir : la pause relecture de journée que j’appelle «  les cinq étoiles de jour ». Comment pratiquer ? Vous êtes à la fin de journée, chez vous dans un espace tranquille qui peut être votre lit et vous vous remémorez cinq événements qui vous ont fait du bien dans la journée et pour lesquels vous vous sentez reconnaissants. Ce simple exercice favorise une reconnexion au positif et stimule notre mémoire du bon et de l’optimisme. Un protocole américain avec des groupes d’étudiants en 2003 a confirmé le bienfait à la fois physiologique et psychologique de ce rituel de fin de journée

( cf article sur ce blog dire Merci rend heureux

https://mister-aidant.over-blog.com/article-dire-merci-rend-heureux-44407228.html

De manière plus globale, apprendre à installer ces « pauses » dans notre quotidien offre un espace de conscience plus large, plus libre moins prisonnier des conditionnements sociaux. Et ces pauses ont un grand pouvoir que l’on découvre dans la pratique : elles nous régénèrent dans notre énergie psychique et ravivent la flamme de notre vitalité intérieure source de créativité.

Je m’étonne toujours de voir des salariés manger devant leur ordinateur, renonçant à faire une vraie pause méridienne comme si les secondes leur étaient comptées. Je rêve de voir plus de salariés sortir des bureaux et se reconnecter dans un espace de nature plus ressourçant en soi.

Se pauser, c’est arrêter le temps des horloges pour se recentrer sur la vie qui est là, en nous et autour de nous comme cet oiseau qui vient de passer dans le ciel bleu de l’été.

Partager cet article
Repost0
19 avril 2022 2 19 /04 /avril /2022 21:22

Connaissez-vous le WOUH ?

Pas encore j'imagine car je viens de créer ce petit exercice simple, ludique et court. En fait, il m'a été inspiré par le professeur en neurosciences et psychologie de l'université de New York,  Wendy Suzuki ( même nom que la moto),dont j'ai été admiratif de la manière dont elle mobilise son public en quelques secondes à l'occasion de ses conférences très prisées sur le cerveau et son pouvoir d'adaptation.

Quel est son but ?

Simplement, il se veut un moyen accessible à tous pour retrouver de l'énergie quand nous sentons un coup de fatigue ou encore un coup de blues au cours de nos journées. Des situations concrètes s'y prêtent bien . Vous avez réalisé un long trajet en voiture et vous voulez vous détendre et vous étirer : pratiquer un Wouh ! Vous attendez dans une salle d'attente  un examen, un entretien de recrutement et le stress monte. Vous vous enfermez dans les toilettes et vous vous remettez en énergie en quelques minutes. En  arrivant sur votre lieu de travail le matin, vous avez encore un peu, beaucoup la fatigue dans la tête de la belle soirée conviviale de la veille. Hop, avant d'allumer l'ordinateur ( réflexe de beaucoup d'entre nous), un Wouh et c'est reparti dans une énergie plus souriante !

Curieux de voir à quoi ressemble cet exercice qui peut se pratiquer en une à deux minutes ?

La vidéo de démonstration réalisée au Parc de Champagne de Reims est pour vous !

https://www.youtube.com/watch?v=jIlPd63kbO4

Enfin, dans une  période "lourdement chargée" par un contexte international d'incertitude et de peurs ( guerre en Ukraine et pénuries d'énergies en perspective pour beaucoup de pays...) et après des périodes de confinement  et de protection anti-covid à répétition, un peu de légèreté peut nous redonner du goût de vivre simplement. Le Wouh n'a pas la prétention de remplacer les gymnastiques toniques ou douces comme le yoga ou le Chi Gong. C'est une forme d'apéro qui nous prépare à retrouver de l'énergie vitale, là, dans l'instant sans se poser 30 000 questions.

Alors, si vous essayez maintenant après avoir vu la vidéo ?

 

 

Partager cet article
Repost0
18 octobre 2020 7 18 /10 /octobre /2020 21:10

 

LE SILENCE INTERIEUR, une ressource qui mérite d’être cultivée.

 

Nous sommes une quinzaine d’adultes face à la mer, en silence, baignés par son murmure régulier du flux et reflux sur la plage. Avec mon groupe de marcheurs nordiques, l’animateur que je suis, leur a proposé de vivre une petite nouveauté. 5 minutes les uns à côté des autres tournant notre regard vers la mer en laissant nos yeux se poser, sans chercher à cogiter, juste goûter ce qui est donné à voir. Waouh ! Pour ma part, le halo de réverbération du soleil sur les flots m’attire, me retient et je reste là en oubliant passé et futur. Presque une communion avec le soleil qui nous a réchauffé en cette matinée d’octobre.

Petite expérience qui m’invite à évoquer ce que je considère comme le grand maitre spirituel du XXIème siècle : le silence intérieur. Trop de bruits, trop de de connexion aux outils numériques, trop de suivi médiatique en continuité qui pourraient nous conditionner à n’être que des réceptacles d’information tout azimut dans le contexte actuel d’une crise sanitaire durable. Un remède pour échapper à cet enfermement subtil, indolore en apparence, est la possibilité de revenir à soi, de se retirer pour taire le moteur incessant du mental (plus de 60 000 pensées par jour) pour se reconnecter à soi, à son intériorité ? Oui, ma conviction intime est que ce remède non vendu en pharmacie est le silence intérieur.

Comment l’approcher, comment le définir ?

Je m’appuierai surtout sur des maitres en sagesse de diverses traditions. Le moine zen d’origine vietnamienne, Thich Nhat Hanh, reconnu pour son enseignement pour la paix, précise : « En réalité, le silence vient du cœur…Il y a des moments où nous croyons être silencieux parce qu’autour de nous, il n’y a aucun bruit ; mais à moins de calmer notre esprit, le bavardage continue intérieurement. Ce n’est pas le silence véritable. Il s’agit d’apprendre à trouver le silence au cœur même de toutes les activités. » (extrait les bienfaits du silence). Ainsi, si la méditation aide à cultiver par l’immobilité, la centration sur le souffle et le fait de laisser passer toute pensée comme un nuage dans le ciel,  et donc indirectement le silence intérieur, il est aussi important de pouvoir retrouver ce silence au cœur du quotidien. Retrouver ce silence dans une rue piétonne fréquentée, à la caisse bruyante d’un supermarché ou encore dans une rame de métro aux heures de pointe…pas facile. Et pourtant, l’enjeu est de taille : préserver notre âme, notre connexion interne au cœur du quotidien pour sortir des conditionnements ambiants. Laurence Freeman, directeur spirituel de la communauté mondiale pour la méditation chrétienne souligne les vertus de ce silence intérieur : « Le silence est véridique. Il est guérison. Il pacifie les tourments intérieurs. Il est le remède à la colère destructrice, à l’anxiété, à l’amertume. » Le silence devient ainsi un élément essentiel tant de notre santé psychique que de notre croissance spirituelle.

Comment le cultiver en dehors de nos temps de méditation immobiles ?

Dans cette quête très personnelle, j’ai expérimenté plusieurs manières que je vous partage (sans prétendre à l’exhaustivité). Se reconnecter à des moments de contemplation gratuite dans la nature : s’arrêter à l’occasion d’une randonnée et regarder le paysage pour s’en imprégner sans chercher à analyser (expérience citée en début d’article relative à la contemplation de la mer). C’est ainsi une manière de court circuiter notre mental galopant pour retrouver le canal direct des sens : la vue d’un beau panorama marin, forestier, montagnard, rural… ; l’ouïe pour entendre le bruit des vagues, du vent, des oiseaux, …Autre manière dans le cadre d’une journée de travail : pratiquer la pause respiration . Comment ? Lâcher votre souris, vos compagnons numériques si ce sont vos outils de travail, fermer les yeux et revenir à une respiration profonde d’inspire et d’expire, souffler, bailler, et laisser émerger ce qui émerge. Cette pause sans parole avec soi-même peut devenir un rituel quotidien (recommandé au moins une fois par demi-journée) et peut s’avérer ainsi un antidote puissant à la tendance «  non-stop » d’une journée dans laquelle certains mangent même devant leur ordinateur ! Et il m’arrive parfois, en cours de journée, de manière inattendue, dans la concentration d’une tâche « d’entendre » le silence, de goûter cette douceur intérieure pleine, une forme  de flow (1).

Pour l’heure, j’ai évoqué essentiellement le silence intérieur pour chacun. Je rêve aussi d’une culture du silence partagé dans les lieux de décision politique, économique ou encore au sein du secteur professionnel. Imaginons un conseil des ministres commençant par une minute de silence pour inviter chaque ministre à se reconnecter à lui-même. Cette invitation mériterait d’être adressée aussi aux députés comme aux sénateurs. Quel effet ? Sans doute des énergies moins gaspillées en lutte verbeuse pour plus de lucidité sur l’impact de sa parole ! Et tout simplement évoquons toutes ces réunions professionnelles dans lesquelles chacun est déjà arc bouté sur son dossier à défendre, sa position à sauvegarder…et qui pourraient aussi intégrer un prologue en silence pour que chacun se reconnecte à lui-même.

Et si cultiver le silence intérieur était une manière de nous ouvrir de manière plus authentique aux autres, d’entrer dans des relations moins égotiques, plus tolérantes dans l’accueil des différences de personnalité, de culture, de pensée de religion…. Nous en avons cruellement besoin en ce monde.

Pour aller plus loin, article sur ce blog

Ecouter le silence à l'intérieur, pour plus de conscience de soi et du monde.

  1. Le flow, concept de la psychologie positive, est un état mental atteint par une personne lorsqu'elle est complètement plongée dans une activité et qu'elle se trouve dans un état maximal de concentration, de plein engagement et de satisfaction dans son accomplissement. Fondamentalement, le flow se caractérise par l'absorption totale d'une personne par son activité. (source wikipédia)
Partager cet article
Repost0
20 octobre 2018 6 20 /10 /octobre /2018 17:25

Je suis venu seul,

Volontairement seul dans ce lieu,

Espace plongé dans la fraicheur du silence.

 

Je me sens convoqué à revenir à moi-même.

Mais ce silence me semble parfois oppressant,

J’ai presque envie de fuir, de retrouver mes bruits habituels.

Une voix intérieure m’arrête dans ce cogitus :

« Reste, patiente, laisse toi habiter par lui »

 

Qui lui ?

Le silence, mon moi profond, Dieu, le tout autre ?

Mes pensées tourbillonnent dans ma tête comme des papillons de nuit.

Défilent mes soucis du quotidien, mes obsessions et mes peurs.

J’ai bien du mal à stopper  ce galop effréné du mental.

 

Alors, brusquement, une intuition jaillit, je lui parle.

 

Les pensées polluantes s’éloignent, le ciel s’éclaircit.

J’accepte d’être là, tout simplement ici avec lui.

Le silence me sourit.

Depuis la nuit des temps, des hommes et des femmes ont compris en leur fort intérieur l'importance de se retirer du monde, de se retrouver eux-mêmes dans le silence,  comme Saint Antoine qui , au IVème siècle, passa même 13 ans au désert. A l'heure des écouteurs blancs "vissés" dès le matin dans les oreilles des jeunes comme aussi d'adultes  et reliés à un compagnon numérique, à l'heure de l'information journalière en continue et en répétition sur les médias et les réseaux sociaux, à l'heure où nous acceptons d'être interrompus pas la vibration de nos smartphone toute la journée y compris durant les repas , il est urgent de retrouver, à mon sens, le goût oublié du trésor du silence intérieur. Pourquoi ?

L'être humain, dans sa biologie et notamment celle de son cerveau, a besoin de zones, d'espace temps sans bruit, sans image, sans stimuli permanent extérieur. Cette alternance est un élément de vitalité. Et nous savons bien les méfaits sur  des personnes constamment entourées de bruit sur les openspace au travail, sur les chantiers, dans les grandes surfaces, dans les transports en commun. Une expérience avec des souris exposées à 2 heures de silence par jour a montré qu'elles fabriquaient de nouvelles cellules dans le cerveau stimulantes pour la mémoire et l'apprentissage ( cerveau et psycho de décembre 2016; article de Christophe André.)

L'être humain a besoin de se reconnecter à lui-même avec tous ses sens régulièrement pour rester dans un état de santé. La pratique de la méditation par de plus en plus de personnes témoigne de ce désir de pouvoir se poser, se déposer et même se reposer, rien qu'en écoutant un silence extérieur.

Et pourtant, les méditants le savent bien eux-mêmes, le silence extérieur n'arrête pas le flux de pensées, le vagabondage mental qui est le lot quotidien de chaque être humain. Comme dans une plongée en grande profondeur, il existe des paliers qui peuvent nous entraîner vers un silence de plus en plus intérieur, connecté à la source de vitalité.

Comment s'y prendre pour descendre vers ce silence intérieur ?

Les hommes de sagesse de tout temps, et aujourd'hui le Dalaî Lama ,  reconnu universellement  homme de paix, en méditant quatre heures par jour, nous montrent une voie. Rassurons nous. Il y a un premier niveau qui pourrait consister à se donner l'autorisation de pratiquer des pauses de silence au cours de sa journée. Stopper la machine cérébrale avec son cinéma intérieur permanent en contemplant un paysage en campagne ou en ville. Sur son lieu de travail, trouver un espace pour faire une pause sans compagnon numérique, en fermant les yeux, en respirant profondément et amplement et en relâchant le corps, c'est ce que j'appelle la pause respiration. En milieu urbain, pour celui qui a difficulté à s'isoler du bruit, il y a encore les églises qui offrent un espace ouvert à tous. Ces pauses de silence, de respiration, de "retrouvaille avec soi" peuvent devenir des réflexes, même des rituels pour se rebrancher à son soi, son énergie vitale.

Thierry Janssen,  à l'origine médecin et devenu , avec un parcours professionnel atypique, philosophe de vie, propose  une descente en soi en quatre étapes : instaurer le calme mental et la détente corporelle, ouvrir le cœur, écouter le silence à l’intérieur, et quatrième étape, se désidentifier du moi, laisser se révéler le Soi et connaitre la joie.

Un des fruits de cette descente régulière dans le silence intérieur est la capacité qui grandit d'écouter autrement . Ecouter sans être aspiré par le flot de l'interlocuteur, sans être submergé par le trop plein, écouter avec une oreille intérieure.

Celle qui nous murmure simplement : " Sois présent, totalement présent, c'est tout."

 

 

 

Partager cet article
Repost0

Qui Est L'auteur ?

  • : Le blog de Michel BERNARD
  • : ce blog est destiné à ouvrir un espace de reliance entre la psychologie positive, le coaching et le développement personnel.
  • Contact

Profil

  • Michel BERNARD
  • Coach, praticien appreciative inquiry, et formateur en ressources humaines et management, j'ai à coeur de faire partager mes découvertes autour de la psychologie positive et de la pédagogie du "mieux apprendre".
  • Coach, praticien appreciative inquiry, et formateur en ressources humaines et management, j'ai à coeur de faire partager mes découvertes autour de la psychologie positive et de la pédagogie du "mieux apprendre".