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9 septembre 2018 7 09 /09 /septembre /2018 22:57

Dans une de mes fonctions, j'assure la rentrée scolaire avec une équipe éducative d'un internat de jeunes de 11 à 20 ans. Et, dans un rituel bien rôdé depuis plusieurs années, je leur communique , avec le responsable de l'internat, l'ensemble des us et coutumes acceptables pour un vivre ensemble, c'est-à-dire un commentaire du règlement intérieur qui fixe le cadre et les règles collectives.

Exercice bien connu dans les établissement d'enseignement . Or, depuis plusieurs années, j'ai constaté que le niveau d'attention de ces adolescents bouillonnants, plein de vitalité et parfois épuisants pour l'orateur, changeait radicalement quand je leur propose de leur raconter l'histoire de Pierre Rabhi (1) concernant un petit oiseau, le colibri. Cette année, comble de bonheur et d'étonnement, j'ai même eu droit aux applaudissements ! Comment cette histoire touche-t'elle autant les adolescents. Ecoutons la d'abord avant de tenter une réponse.

Un jour, dans une grande forêt se déclare un feu. Très vite , il se propage et les animaux

effrayés s'enfuient pour échapper aux flammes galopantes. Parmi eux, un grand lion,

sortant tout juste de sa sieste (près de 14h), est tellement terrorisé qu'il bat probablement

son record de vitesse. Mais,sortant de la forêt, il aperçoit un petit oiseau, un colibri qui

vole dans le sens inverse. "Que fais tu , colibri, tu vas droit vers le feu ! Qu'est ce qui te

prend ". Alors, le colibri explique au lion qu'il effectue des allers-retours entre le lac et la

forêt pour éteindre  le feu  avec l'eau retenue dans son bec.

Complétement abasourdi, le lion lance au colibri : " Tu es fou, colibri. Ce n'est pas avec

ton petit bec, tes petits allers-retours que tu vas éteindre le feu de cette grande forêt !

Sauve ta peau d'abord !"

Le colibri, qui a le pouvoir particulier de voler  de manière stationnaire, se pose au

dessus de la tête du lion et lui répond avec sérénité :

" Je sais, lion. Mais je fais ma part."

Épilogue.

Dans la nuit, le colibri a alerté d'autres colibris qui ont fait de même.

Ainsi des milliers puis des millions de colibris se sont retrouvés au dessus de la grande

forêt. Le lendemain matin, le feu était maîtrisé et la forêt sauvée.

Cette histoire empruntée à Pierre Rabhi avec un personnage complémentaire, celui  du lion accroche l'attention des adolescents pour au moins les raisons suivantes, de mon point de vue :

- elle offre le théâtre d'une dramaturgie et d'un contraste : comment, un petit colibri se montre plus courageux qu'un grand lion effrayé ! Pour le coup, elle est aussi très visuelle et pourrait se traduire en BD ou en film d'animation.

- elle ne moralise pas (le lion peureux n'est pas critiqué par le colibri) et offre une interprétation large autour de la phrase finale du colibri " Je fais ma part."

- elle nous invite à aller vers le colibri, si étonnant entre la déraison, l'engagement et sa croyance qu'il fait pour le mieux.

Et, elle peut concerner la part de l'adulte à son travail, d'un ado dans  son établissement ou internat , ou encore d'un adhérent dans une association. Quelle est ma part ?

Cette histoire mériterait d'être mise en scène et communiquée le plus largement possible auprès des adolescents. Le modèle du colibri délivre des valeurs en direct sans discours et dans un élan spontané, juste le temps de l'expliquer à celui qui ne comprend pas comme le lion. Espérons avec optimisme, que la nouvelle génération, dans un contexte d'urgence lié au réchauffement climatique et à la pollution terre et mer, sera celle qui va éteindre le feu. Non pas une génération X, Y ou Z mais une génération colibri !

(1) Pierre Rabhi est le pionnier de l'agriculture biologique, écrivain, penseur et notamment auteur du concept et du livre de la sobriété heureuse. cf article sur ce blog.

 

 

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11 janvier 2018 4 11 /01 /janvier /2018 19:46

le fameux vol en V des oies migratoires !

Avez-vous déjà observé dans le ciel le vol des oies migratoires ?

Un vol avec une forme géométrique particulière en V avec une oie en tête du V.

Longtemps, les experts se sont interrogés sur le pourquoi de cette forme géométrique en V . Et bien, maintenant, on sait pourquoi et les oies pourraient bien nous donner au moins 4 leçons en intelligence collective.

 

1ère leçon : en formation en V, les oies économisent jusqu’à 71% de leur énergie. C’est une statistique prouvé par la recherche scientifique. Elles réalisent cette économie grâce à l’effet d’aspiration par rapport à l’oie qui est devant.

Et nous, dans nos organisations humaines, est ce que nous savons économiser nos énergies en jouant sur l’effet d’aspiration et d’inspiration par le groupe ?

 

2ème leçon en intelligence collective : L’oie qui est devant, quand elle est fatiguée, est immédiatement remplacée par une autre. Ainsi, toutes les oies sont à tour de rôle en tête de la formation en V.

Dans nos organisations humaines, savons-nous partager le leadership et ainsi éviter l’épuisement d’un leader unique voulant toujours être devant ?

 

3ème leçon d’intelligence collective : L’oie de tête ne se sent jamais seule. En effet, tout le long du vol, elle est encouragée, soutenue par le cri de toutes les autres. Ainsi, elle trouve les ressources pour maintenir une vitesse de croisière.

Dans nos organisations humaines, avons-nous le réflexe d’encourager, de soutenir nos collègues dans le quotidien et dans la conduite de projets ?

 

4ème leçon et certainement une des plus étonnantes : quand une oie est blessée ou malade, elle n’est pas abandonnée à son triste sort. Deux oies sont déléguées pour l’accompagner à terre  et elles restent le temps nécessaire à son rétablissement.

Dans nos organisations humaines, veillons-nous à être attentifs aux plus fragiles ? Comment les aidons-nous notamment dans des périodes difficiles ?

 

Oui, point de commentaire superflu. Les oies migratoires pourraient nous donner de belles leçons pour cultiver l’intelligence collective au quotidien au sein de nos organisations humaines.

 

Et si nous tournions plus souvent notre regard collectif vers le ciel ?

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25 juillet 2017 2 25 /07 /juillet /2017 22:33

Le secret de la coccinelle

 

Un matin, une chenille avec une mine abattue arrive à un rendez vous auprès d’une coccinelle réputée pour sa bienveillance et sa sagesse. « Je n’en peux plus. Les fourmis se sont encore attaquées cette nuit à mes réserves de nourriture. Il va falloir que je retourne en chercher. Je n’en ai plus le courage. Décidément, tout le monde m’en veut ! »

«  Tu te plains. Et  crois tu que cela arrange tes affaires ? »

« Non, mais je ne vois pas comment je peux faire autrement ? »

« Dans ce cas, je vais te parler des 3 pouvoirs que tu as en toi et que tu sembles ignorer à première vue. Es tu d’accord pour les entendre ? «  Oui, au point où j’en suis, je suis prête à tout entendre ».

«  Bien, écoute alors attentivement car je te demanderai de répondre à 3 questions correspondant aux 3 pouvoirs.

«  Premier pouvoir, c’est celui de l’intention qui oriente ton désir et canalise ton énergie. Quelle est aujourd’hui ton intention pour mettre fin à ce pillage de nourriture ?

Euh…, j’ai l’intention de transporter mes réserves dans un autre lieu plus sûr et je pense que je peux le faire encore avec les forces que j’ai.

Deuxième pouvoir, c’est celui du regard. Comment pourrais-tu trouver un autre angle de vue sur la situation qui te perturbe pour retrouver plus d’optimisme ?

Ah oui, si je regarde chez toi,  je vois en ce moment à l’entrée de ta maison un écriteau qui me fait du bien « Souris à la vie et la vie te sourira !».

Troisième pouvoir, c’est celui du rêve. Au fond de toi, quel est ton rêve pour ta vie future ?

Après un temps de méditation, la chenille finit par dire :

Pour le rêve, je n’ose pas trop en parler aux autres chenilles de peur de passer pour une folle ou une utopiste, je rêve de quitter ma feuille de salade pour aller dans les airs et voler. Mais j’ai des doutes…

La coccinelle invita la chenille à s’imaginer tous les soirs volant dans le ciel et à ressentir la vibration de ce rêve.

Epilogue. Quelques mois plus tard après la période hivernale, un jour de printemps, un papillon aux ailes or et bleu vint se poser à l’entrée de la maison de la coccinelle. Me reconnais-tu ? demande le papillon.

« Oui, bien sûr, tu étais une chenille plaintive venue me voir un matin et aujourd’hui je vois un magnifique papillon plein d’enthousiasme. Quelle métamorphose ! Tu as réalisé ton rêve ! ».

Aussi, je vais partager avec toi mon secret qui me donne de la vitalité tous les matins quand je me lève.

Je regarde le ciel, qu’il soit bleu clair, ensoleillé, gris, habillé de nuages ou même pluvieux. Je le regarde et je dis simplement : « Oui, merci la vie ! Je te bénis pour ce jour». (1)

Gardes bien ce secret, cultive les 3 pouvoirs et tu vivras pleinement.

  1. Cette citation est directement inspirée du beau texte de Pierre Pradervand, l’art de bénir.
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25 septembre 2016 7 25 /09 /septembre /2016 20:39
DEUX SOURIS CURIEUSES

 

Je viens de boucler deux journées avec l'association Voxlab, centre international de la voix à Montpellier sur la thématique de la voix parlée, comment l'améliorer, la poser, la faire sienne....

Deux journées intensives durant lesquelles le spécialiste Christophe nous a fait répéter sous toutes les latitudes du corps debout, assis, allongé et avec trois gammes majeures, un travail sur les postures du corps, en étirement, en assouplissement, un travail sur la respiration et un travail sur la résonance dans sa boite crânienne...Dans les exercices les plus expressifs, je pointe la lecture avec la langue tirée, en expirant dans une paille plongée dans un verre d'eau ou encore avec l'accent suisse pour trainer sur les mots en donnant du relief...

Bref, entendez que c'était durant deux jours le même texte que chacun avait apporté qui était le support à cette centaine d'exercices. Heureusement, je n'avais pas choisi un texte dramatique,  ténébreux, ou compliqué. Je suis heureux finalement de mon choix car plus je le lisais sous tous les horizons vocaux, plus j'y ai trouvé du goût. Ce texte ? Le voici en exclusivité pour vous lecteur.

Une nuit, deux petites formes se faufilent à l'intérieur d'une fromagerie, attirées par une odeur alléchante. Ce sont deux petites souris bien curieuses.

Elles arrivent à grimper au sommet d'un bidon de lait et se penchent à l'intérieur. Mais le bord est tellement glissant que hop...elles tombent toutes les deux au fond du bidon dans un liquide froid.

La première se débat et crie : "Je me noie, je vais mourir, aide moi vite."

La deuxième lui répond : "Arrête de gémir. Fais comme moi. Agite tes pattes de devant, de derrière sans t'arrêter et tu tiendras."

- Non, je n'en peux plus...je n'ai plus de forces.

Epilogue. Le lendemain matin, le fromager, comme chaque jour, va prendre son bidon de lait mais là, stupeur, il découvre deux choses étranges au fond du bidon.

D'abord , une forme sombre immobile au fond du liquide blanc.

Et juste à côté, au dessus d'une motte de beurre, deux petits yeux au bout d'un museau tout rond...aussi étonnés que lui !

Une souris est morte, l'autre a survécu. Pourquoi ?

Ce n'est pas une question de force physique qui pourrait laisser croire que c'est la souris la plus forte, la plus résistante qui est restée en vie.

C'est davantage une question de croyance sur soi.

La première ne croit pas, dès le début, qu'elle va s'en sortir, elle est déjà perdante, noyée dans sa peur. En psychologie, on parle de croyance limitante. La deuxième croit qu'elle peut s'en sortir, agit avec toutes ses ressources, et effectivement, elle s'en sort même très bien en fabriquant une motte de beurre avec le lait et la crème. C'est ce qu'on appelle une croyance ressource.

Epilogue de l'épilogue. Cette histoire a été aussi la ponctuation finale du stage que je viens d'animer récemment " Les clés de l'efficacité et sérénité professionnelles ". Pourquoi ?

Parce qu'elle nous plonge, moins dans un bidon de lait, que dans un choix radical face à la vie : se battre avec persévérance et lucidité dans un contexte que nous n'avons pas choisi ou rendre les armes parce que nous croyons que nous sommes déjà perdants. Et n'oublions pas que si nos premières ressources ( les pattes de devant) peuvent se révéler insuffisantes pour durer, il nous reste nos pattes arrières... nos ressources insoupçonnées.

 

 

 

 

 

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14 août 2016 7 14 /08 /août /2016 13:13
A l'heure olympique, un maître extra-ordinaire

A l'heure où les champions jouent leur médaille aux jeux olympiques de Rio de Janeiro, avec les déçus, les bonnes surprises, les inattendus, et les confirmations de talents, pour revenir humblement sur la planète Terre qui continue de tourner, une histoire pour donner à voir ce que pourrait être un maître extra-ordinaire.

Au coeur d'une grande forêt, une clairière, au milieu coule une rivière. Deux disciples vantent les mérites de leur maître respectif.

- Mon maître est extraordinaire, dit le premier disciple enthousiaste. Quand je me place d'un côté de la rivière et que je déplie une grande feuille de dessin, lui est de l'autre côté et dessine dans le ciel et aussitôt le dessin s'imprime sur ma feuille. C'est incroyable, un vrai miracle !

- Oui, je vois, répond le deuxième disciple. Mon maître est tout aussi étonnant. Quand il mange, il mange. Quand il travaille, il travaille. Quand il écoute un disciple, il écoute un disciple. Et quand il médite, il médite.

- Bof ! Je ne vois pas ce qu'il y a d'extraordinaire dans ce que fait ton maître, réplique le premier disciple.

- Dans ce cas, je vais tout t'expliquer, répond tranquillement le deuxième disciple. Quand il mange, il prend le temps de humer la senteur des plats et il mastique doucement tous les aliments pour en goûter toute la saveur. Quand il travaille, il sculpte le bois, il est entièrement concentré sur l'objet et fait corps avec son ciseau à bois. Quand il écoute un disciple, le monde extérieur n'existe plus, il est toutes oreilles tournées vers le disciple. Enfin, quand il médite, il n'est pas ailleurs perdu dans des pensées, il est ici et maintenant, présent à la Présence. Et maintenant, vois tu en quoi mon maître est vraiment extra-ordinaire ?

Effectivement, parmi les champions et championnes présents à Rio, certains (es) témoignent de cette qualité rare quand elle est constante : être présent à l'instant, connecté à ses sensations et dans l'observation immédiate des concurrents et de leur agir...dans un état de vigilance détendue !

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25 avril 2016 1 25 /04 /avril /2016 17:56
Et si je réveillais le voyageur ?
Où allons nous dans la vie ?

Une métaphore inspirée d'Henri Gougaud, conteur de sagesse, peut ouvrir la fenêtre d'une belle réflexion. Imaginez une diligence tirée par deux chevaux et dirigée par un cocher. A l'intérieur, un voyageur qui semble endormi. La diligence, c'est notre corps, les chevaux, notre force et énergie vitales, le cocher,  notre mental, et le voyageur, notre être profond, intérieur. Et il se prend si bien à son pouvoir de guide qu'il en oublie le voyageur. Or c'est bien lui qui peut savoir où il veut aller, quelle destination il veut atteindre, ou encore le but de son voyage. Hélas, il dort ! Et le cocher ne l'entend donc pas et a pu même oublier son existence. Il joue ainsi son rôle de cocher, mener droit son attelage en évitant les cahots du chemin autant que possible.Et si on lui demande : "Jusqu'où compte t'il aller ?" Il est bien incapable de répondre. Tant qu'il y a une route, tant qu'on ne lui dit rien, il continuera à rouler...jusqu'à épuisement des chevaux ou encore  jusqu'à une impasse au bout de la route.

Aussi, serait-il peut être opportun de réveiller notre voyageur ? De le secouer et de lui dire que c'est bien lui le guide et non le cocher. En effet, nous connaissons les risques d'un cocher livré à lui-même. Le surmenage du mental qui broye des idées pour des idées, genre travaillomane. Ou encore , le risque d'épuisement de l'attelage, du corps  et de l'esprit appelé burn-out. C'est aussi le risque d'arriver au bout d'une route, d'une voie sans issue, d' une impasse : le mental a roulé comme un bolide toute sa vie et au moment où le corps a veilli, les forces diminuent, il est en panne de trouver une autre route car il ne sait faire qu'une chose : reproduire ce qu'il sait faire.

Comment réveiller notre voyageur avant ces risques évoqués ?

Une secousse sur le chemin un peu plus forte peut le réveiller. Une épreuve inattendue peut être déclencheur d'un réveil, d'une prise de conscience. Où était-il en train d'aller, guidé par son cocher, son mental ?

Autre hypothèse, un voyageur à l'arrêt peut demander à la diligence de stopper. Et de monter avec le voyageur endormi et de le secouer : " Mon ami, voulez vous faire un brin de causette avec moi ?". Et si cet autre voyageur a un peu plus d'expérience, un déclic pour réveiller notre bel endormi.

Réveiller notre voyageur peut passer par des secousses, des arrêts de la diligence, des temps où notre mental enfin est mis en veille. Et où nous nous reposons au bout d'une étape, la question : où vais-je ? Où ai-je le désir d'avancer, d'explorer, d'apprendre, de contempler... ? La réponse varie au fil du voyage. "Allez cocher, en route et surtout secouer moi de temps en temps pour que je reste éveillé pour contempler le paysage. Vous m'avez bien compris ?"

 

 

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 07:06

coccinelle_.jpgIl fait chaud, même très chaud et le ciel est tout bleu sans nuages au dessus de sa petite tête brune. Dans une robe rouge colorée par une belle coccinelle, elle est assise sur le bord d'une tribune, très concentrée sur un petit objet, un smartphone. Elle parait jeune , 9 ou 10 ans.

Sur la tribune, à quelques mètres d'elle, un groupe d'hommes et quelques femmes appelés élus politiques, serrés les uns près des autres ( compte tenu d'un espace restreint sur la tribune) s'exposent bien volontiers au regard de la foule disparate, distraite, bavarde . Un son venant des hauts parleurs diffuse la voix de celui qui est debout devant un pupitre moderne transparent. Ce vieil homme connu de tous, avec son air conquérant, parle, parle, parle , intarissable. Reste que la foule semble ailleurs, attendant patiemment la fin de ce discours interminable. A qui s'adresse t'il ? A lui même, à la foule, à ceux à qui il tourne le dos derrière lui, amis ou ennemis politiques ? Peu importe.

En spectateur, je suis saisi par ce contraste : la petite fille "coccinelle" et ce vieil homme politique. Elle n'est pas gênée d'être assise près de ces élus, elle leur témoigne même une complète indifférence, toute concentrée sur son "compagnon numérique" , le smarthphone. Lui, le vieil homme est reparti dans un rituel automatisé d'un discours fleuve comme si "plus je prends de temps de parole, plus j'existe aux yeux des autres".

Je ne veux pas me situer en juge de ces scènes de vie publique à l'occasion d'inauguration, de manifestation de tout ordre mais cette petite fille "coccinelle" me semblait m'interpeller entre rite ancien et modernité.

A une époque où la sobriété serait de mise , peut être que des discours plus simples, plus courts, plus authentiques permettraient de retisser un lien réel entre des hommes et des femmes politiques et le commun des mortels.

Sobrement, j'ai quitté le lieu, je ne sais même plus ce qu'a déclamé le vieil homme mais je me souviendrai longtemps de la coccinelle rouge assise tranquillement sur le bord de la tribune.

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20 mai 2012 7 20 /05 /mai /2012 20:07

Un dompteur de cirque parvient à dresser un éléphant en recourant à une technique très simple. Alors que l'animal est encore jeune, il lui attache la patte à un tronc d'arbre très solide. Malgré tous ses efforts, l'éléphanteau ne parvient pas à se libérer. Peu à peu, il s'habitue à l'idée que le tronc est plus fort que lui.

Une fois devenu adulte et doté d'une force colossale, il suffit, de manière étonnante, de lui passer une corde au pied et de l'attacher à un jeune arbre. L'éléphant adulte ne cherche même pas à se libérer !

Comme les éléphants, nous sommes entravés par des liens fragiles. Mais comme nous avons été habitués dès l'enfance à la puissance du tronc d'arbre, nous n'osons pas lutter. Pourtant, il suffirait d'un geste de courage pour rompre la chaîne de nos dépendances et gagner notre liberté.

Cette histoire nous révèle plusieurs enseignements :

- nous sommes toujours soumis à des conditionnements de l'enfance, de l'éducation même à l'âge adulte. Par exemple, les perfectionnistes ont pu hériter  ce trait d'une attitude parentale leur demandant toujours plus malgré des résultats scolaires honorables.

- nous ne sommes pas nécessairement conscients de notre potentiel acquis au cours de notre maturation d'adulte. Des adultes parfois plus enclins à voir le manque que le plus.

- Pour gagner en liberté intérieure, il y a donc nécessité à nous rendre plus clairvoyants sur nos liens de dépendance hérités de notre enfance.

Quand nous vivons,  au niveau du plexus solaire ou du hara, des noeuds émotionnels, il y a fort à parier qu'ils se nouent aussi sur le terreau de notre enfance.

Comment les dénouer ?

Comme le suggère Paolo Coelho, à l'origine de cette histoire, en tirant un bon coup dessus !?

 C'est une question de clairvoyance et de courage pour un prix inestimable : sa liberté intérieure.

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12 mars 2012 1 12 /03 /mars /2012 06:45

Au bord de l'eau dans un petit village côtier mexicain, un bateau rentre du port, ramenant plusieurs thons. Sur le bord de la jetée, un américain, venu en touriste, complimente le pêcheur sur la qualité de sa pêche et lui demande combien de temps il lui a fallu pour les capturer .

- Pas très longtemps, répond Paolo, le pêcheur mexicain.

- Mais alors, pourquoi n'êtes-vous pas resté en mer plus longtemps pour attraper plus de poissons ? demande l'américain.

Paolo répond que ces quelques poissons suffiront à subvenir aux besoins de sa famille. L'américain demande alors :

- Mais que faites vous du reste de votre temps ?

- Je fais la grasse matinée. Je pêche un peu, je joue avec mes enfants, je fais la sieste avec ma femme. Le soir, je vais au village voir mes amis. Nous buvons du vin et jouons de la guitare. J'ai une vie bien remplie.

L'américain, surpris, lui coupe la parole :

- J'ai un MBA de l'Université de Havard et je peux vous aider. Vous devriez commencer par pêcher plus longtemps. Avec les bénéfices dégagés, vous pourrez acheter un plus gros bateau. Avec l'argent que vous rapportera ce bateau, vous pourrez en acheter un deuxième et ainsi de suite jusqu'à ce que vous possédiez une flotte de chalutiers. Au lieu de vendre vos poissons à un intermédiaire, vous pourrez négocier directement avec l'usine, et même ouvrir votre propre entreprise. Vous pourrez alors quitter votre petit village pour Mexico, Los Angelès et peut être même New York. D'une de ces villes prestigieuses, vous dirigerez toutes vos affaires.

- Combien de temps cela prendrait-il ? demande, perplexe, Paolo.

-15 à 20 ans, répond,sur un ton convaincu, l'américain.

- Et après ? questionne Paolo

- Après, c'est là que cela devient trés intéressant. Quand le moment sera venu, vous pourrez introduire votre société en bourse et vous gagnerez des millions.

- Des millions mais après, qu'est ce que j'en fais ? demande Paolo.

- Après, c'est le grand bonheur. Vous pouvez prendre votre retraite. Vous habitez un petit village côtier, vous faites la grasse matinée, vous jouez avec vos petits enfants. Vous pêchez un peu et vous faites la sieste avec votre femme. Le soir, vous allez au village pour retrouver vos amis, boire du vin et jouer de la guitare.

Tout çà pour çà ? Ce bonheur vu à travers ce conte mexicain peut aussi se relire avec la pyramide de Jacques Lecomte, professeur de psychologie positive (1). Sa pyramide du sens ou encore du bonheur est équilibrée par trois facettes issues d'enquêtes et de synthèse.

- la facette des relations humaines ou dimension affective et relationnelle : nos liens d'amitié, nos relations de famille, l'amour. Pour notre pêcheur mexicain, Paolo, c'est très clair tous les jours : la sieste avec sa femme, le jeu aves ses enfants et ses soirées au rythme de la guitare avec ses amis.

- la facette des croyances et valeurs ou la dimension cognitive. Tout se qui nous questionne, nous fait fabriquer du sens dans nos vie à partir de nos croyances et convictions qu'elles soient humaines, philosophiques, politiques ou religieuses. Paolo croit à l'importance du temps dégagé pour ses proches, sa femme, ses enfants, et ses amis. Son activité économique est uniquement là pour permettre de vivre cette vie sans autre projet de changement. Il incarne le bonheur de l'instant, du carpe diem ( " profitez du présent"), sans se poser de question, d'angoisse sur son avenir. Certainement une force de vie et une différence sensible avec nos modes de vie actuels qui nous mettent souvent une pression pour s'assurer un avenir qui n'est pas construit d'avance.

- la facette de l'action, de l'engagement ou la dimension comportementale. Dans quoi finalement j'engage mes actions, dans le professionnel, une activité de loisir, le champ artistique, sportif, le bénévolat associatif, l'humanitaire, ...? Paolo, lui a choisit de s'engager dans la pêche côtière comme beaucoup de ses voisins pêcheurs. La proposition de l'américain de changer de cap et de dimension économique le laisse finalement sur sa faim.

Il nous interroge finalement sur les bénéfices directes et immédiats que nous retirons de nos engagements. Nous engageons nous en espérant un profit à plus ou moins long terme ou bien nous engageons nous parce que cette action, cette participation à telle cause, telle association, telle entreprise nous donne déjà de la satisfaction, de l'enthousiasme, peut être même de la passion ?

La vision de l'américain n'est pas pour autant à rejeter. Elle est très décalée par rapport à notre pêcheur mexicain qui a trouvé son bonheur sur place. Elle a le mérite de questionner sur sa vision du futur. Est ce que je veux rester pêcheur mexicain parce que j'en suis heureux ou bien est ce quelque chose au fond de moi me taraute et m'invite à aller au large ?

Nous sommes bien souvent tiraillés dans ce jeu d'équilibre entre goûter un bonheur "à la mexicaine" dans le présent et une recherche d'un futur  à travers des projets stimulants ou , du moins, visant à satisfaire nos besoins vitaux. 

 

(1) voir sur ce blog article Jacques Lecomte, un opti-réaliste (interview)

 

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8 janvier 2012 7 08 /01 /janvier /2012 23:43

En ce début d'année, année à la fois olympique avec l'organisation des jeux olympiques à Londres en août prochain et année internationale de l'énergie durable proclamée par l'ONU, nous sommes régulièrement confrontés à la manière de regarder, de vivre avec des personnes de culture et d'horizon différent en particulier dans les espaces urbains. Cette cohabitation multiraciale et multiculturelle peut conduire à des berceau.jpgactes de discrimination,  de violence comme à des actes de conciliation, d'ouverture à la différence.

Ecouter cette histoire qui pourrait inspirer un certain regard sur notre voisin si différent, si spécial, si pas comme nous...

 

Il était une fois, Il y a très longtemps,

au coeur d'un village nordique, l'atelier d'un modeste menuisier.

Un jour, où l'artisan s'était absenté pour quelque course,

les outils rassemblés sur l'établi ouvrirent un grand débat.

L'objet pur et simple du conciliabule

était d'exclure certains des membres.

- Je pense que la scie ne peut demeurer parmi nous :

elle a un caractère grincheux et détestable,

elle mord, déchire et grince des dents.

 

- Vous n'avez pas entendu le rabot

avec son caractère incisif et tranchant

qui épluche tout ce qu'il touche ?

 

- Avez vous pensé au marteau

qui n'a de cesse de cogner, de frapper ?

Avec son caractère asommant et tapageur,

il nous tape sur les nerfs.

 

- Et les clous, personne ne parles des clous !

Comment peut-on vivre avec des gens

au caractères si pointu ?

 

- Quand à la râpe et à la lime,

elles me sont insupportables.

Qu'elles dégagent !

Elles ne provoquent que des frottements.

 

- Oui ! Oui ! qu'elles partent avec le papier de verre

dont  le seul but dans cet atelier est de froisser.

 

Tout le monde parlait à la fois

Dans un tumulte indescriptibile, sans s'écouter.

Si bien qu'à la fin tout le monde semblait exclu.

 

Un grand silence s'établit dans l'établi,

Au retour du menuisier.

Celui-ci prit une longue planche de sapin,

La scia avec la scie grinçante.

La rabota avec le rabot tranchant,

La façonna avec la râpe,

L'adoucit avec le papier de verre

La frappa, la sculpta, l'assembla

Et peu à peu, avec l'ensembles des outils

et leurs mauvaise caractères,

fabriqua le plus beau des berçeau du monde

qui allait accueillir son enfant à naître.

 

Petite morale : si votre voisine ressemble à une scie et votre voisin à un rabot et vous peut être à un marteau, rien n'est perdu ! Il suffit de trouver des ajustements et des complémentarités, à l'image du menuisier de retour dans l'établi..

Et si l'année 2012 était aussi année de la tolérance et de la coopération entre français de tout horizon culturel et religieux.

 

 

 

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Qui Est L'auteur ?

  • : Le blog de Michel BERNARD
  • : ce blog est destiné à ouvrir un espace de reliance entre la psychologie positive, le coaching et le développement personnel.
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  • Michel BERNARD
  • Coach, praticien appreciative inquiry, et formateur en ressources humaines et management, j'ai à coeur de faire partager mes découvertes autour de la psychologie positive et de la pédagogie du "mieux apprendre".
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