- Oui, 20 ans après le sommet de Rio sur le développement durable, ce sommet de la Terre m'a déçu. Beaucoup d'Etats ont simplement confirmé des engagements antérieurs.
- Rio, pendant 3 jours ( du 20 au 22 juin 2012), ça a été le grand supermarché des grandes entreprises. Elles ont toutes voulu montrer leur étiquette d'économie verte. En fait, c'était surtout du marketing !
- En 1992, le concept de développement durable faisait rêver à un autre monde. Aujourd'hui, je me rends compte qu'il ne fait plus rêver.
- Finalement, le texte adopté par les Etats a été validé avant le sommet pour s'assurer d'un plus petit dénominateur commun et éviter que l'on colle l'étiquette d'échec à ce sommet suite à celui de Copenhague.
Chaque intervenant de cette table ronde organisée à Montpellier, capitale mondiale de la biodiversité, répondait ainsi à la première question de l'animateur : " Quelle impression personnelle avez vous suite à votre participation au sommet de Rio en juin dernier ?".
Intervenants tous spécialistes reconnus et à la parole mesurée : un responsable délégué d'un centre de recherche agronomique, un chercheur spécialiste en bilan carbone, un adjoint à la cité de Montpellier délégué sur ces questions, et un consultant en agriculture biologique.
Puis, le débat s'est ouvert avec la salle très attentive et même passionnée sur ces questions engageantes pour l'avenir de notre planète et même de la race humaine.
Et des lueurs d'espoir ont jailli du débat. Le mot clé repris par plusieurs intervenants était de revenir sur " le verre à moitié plein ou à moitié vide". Or, nous étions en fait partis du verre plutôt à moitié vide, vide par la déception, la désillusion, la frustration par rapport à des attentes . Alors, en regardant l'autre partie du verre, le verre à moitié plein, voici un petit échantillon de gouttes d'eau recueillies :
- On constate aujourd'hui autour des actions concrètes de développement durable , de protection de l'environnement, de solidarité, que ce sont les collectivités locales et la société civile qui bougent le plus. De nombreuses initiatives fleurissent comme l'idée d'une monnaie de troc locale pour éviter les spéculations des systèmes financiers.
- Ce sommet m'a permis d'établir des contacts avec des partenaires d'autres villes susceptibles de créer un réseau d'échanges de pratiques.
- Le Brésil, pays organisateur est apparu en pointe sur les questions environnementales, notamment sur les limites posées à la déforestation. Un pays qui veut s'affirmer sur la scène internationale avec l'accueil en 2014 de la coupe du monde de football et en 2016 des jeux olympiques. Nous mesurons ainsi que la France est un petit pays dans un monde où les puissances émergeantes bousculent le jeu.
Et , après plus de deux heures riches de débat qui auraient pu se prolonger toute la nuit, je suis revenu, non pas déçu mais nourri par ce passage de la déception initiale exprimée par les intervenants aux lueurs d'Espérance. Aussi, une leçon me semble intéressante à tirer de ce processus de débat. Il était sans doute nécessaire sur un plan émotionnel que chacun vide son sac avec authenticité pour ensuite permettre au débat de trouver un chemin parfois tortueux pour voir les lumières qui s'allument aux quatres coins du monde. En effet, souvent hors des projecteurs médiatiques, des organisations non gouvernementales, des villes ( émissives des 4/5 des gaz à effet de serre), des associations ou encore des pionniers sur tous les continents , hommes et femmes qui croient à un monde plus juste, solidaire soucieux de la préservation des ressources de la terre, agissent tous les jours pour les futures générations. Celles ci auront sans doute à pratiquer davantage que nous...la sobriété dans l'usage des biens.
Et si nous ajoutions nos gouttes d'eau pour continuer à remplir le verre.