"Chacun a tendance à faire sa petite popote sur sa petite gazinière dans sa petite cuisine", cette conviction, dans un langage bien coloré de l'époque, m'a été un jour rapporté par un préfet la tenant, me disait-il, du grand homme charismatique, libérateur de la France, le général De Gaulle.
Avons nous changé depuis cette mise en cause d'un comportement replié, individualiste pointé du doigt par le général dans les années 60 ?
En effet, la crise aurait la fâcheuse tendance à nous recentrer sur ce que nous possédons, sur l'avoir pour le protéger.
Aujourd'hui, avoir une activité professionnelle est déjà une belle réussite, notamment pour les jeunes de 18 à 24 ans dont le quart est en situation de chômage et dont la moitié des moins de 30 ans auraient seulement un contrat à durée déterminée !
Ceci étant, je reviens d'une session que j'ai animée près de Lille et ayant rencontré de "belles personnes" se posant des questions légitimes autour de la quarantaine ou de la cinquantaine de changement de cap professionnel, recherchant pour d'autres un second souffle pour sortir d'une routine ou encore de démotivation, j'ai pu partager l'importance du rêve éveillé mis en couleur, en images sur une feuille et reconnu comme moteur d'évolution et de changement. Tous les grands visionnaires et inventeurs ont rêvé un futur. Léonard de Vinci a rêvé le sous marin et l'hélicoptère et Martin Luther King d'une américaine ayant dépassé la lutte raciale blancs contre noirs. Ce futur s'est réalisé...souvent après eux !
Et quand je regarde les trajectoires professionnelles de personnes que j'ai accompagnées en coaching, force est de reconnaitre qu'elles ont "bougé" les lignes avec ce rêve d'un futur désiré et également avec une certaine prise de risque.
Je ne parle pas ici du risque de celui qui se jette en chute libre du haut d'une falaise du Verdon pour un best jump en déclenchant très très vite un parachute pour éviter l'écrasement à l'arrivée.
Je ne parle pas non plus du risque de celui qui spécule sur l'argent et sur une hypothèque d'acquisition de gains. Non, je veux parler de celle ou de celui qui ose franchir sa zone de confort, celle qu'il affectionne tous les jours car elle le rassure. C'est la petite gazinière chère au général De Gaulle. J'ai toujours fait comme çà, c'est pas très marrant mais çà m'a pas vraiment causé de problème.
Or, celui qui veut vraiment vivre sa vie sent bien au fond de ses tripes qu'il a à se bousculer de temps en temps pour OSER : OSER sortir des habitudes automatisées, OSER montrer son désaccord sans violence, OSER revoir une personne avec qui il ressent une tension non explicitée pour l'expliciter et trouver une piste de pacification, et enfin OSER sortir de sa petite zone doullette de confort.
Comment passer de la bulle de confort à cet OSER ?
D'abord , se donner un cap, une intention qui transcende la bulle.
Puis, avancer par petit pas, rappelez vous le kaizen ou bon changement.
Enfin, ne pas remettre à demain ce que je peux faire aujourd'hui sans effort démultiplié, simplement en osant sortir de ma tiédeur ou encore de ma pesanteur.
Et je rêve que chacun sorte de sa petite cuisine, quitte sa petite gazinière pour un partage commun, un partage collectif. En fait, il s'agit de sortir de sa petite bulle pour voir le monde tel qu'il est et non tel que je voudrais le voir.
Et d'un visionnaire à un autre, passons de De Gaulle à Ghandi , libérateur de l'Inde sans violence et qui affirmait haut et fort : " Nous devons incarner le changement que nous voulons dans le monde." Et je rajouterais juste une potion de grande patience et de tolérance pour les acteurs.
Demain, c'est décidé, je sors de ma bulle protectrice et je ....